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Fédération Luthérienne Mondiale et Eglise Catholique Décl. conjointe sur la doctrine de la justification IntraText CT - Lecture du Texte |
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Sources de la Déclaration commune concernant la Doctrine de la Justification Dans ses sections 3 et 4, la Déclaration commune reprend des expressions empruntées à divers dialogues luthériens-catholiques. Il s’agit en particulier des documents suivants : Tous sous un seul Christ, prise de position de la Commission internationale catholique-luthérienne. In : Face à l’Unité. L’ensemble des textes adoptés (1972-1985) introduits et présentés, en traduction revue et corrigée, par Hervé Legrand et Harding Meyer. Cerf, Paris 1986. Denzinger – Hünermann,Enchiridion symbolorum 37 ed, édition bilingue (Joseph Hoffmann) Paris 1996 [cité DH]. Commentaire du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens à propos de l’étude : Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?(Vatican 1992), non publié [cité : Commentaire]. La justification par la foi.Document du Groupe mixte de dialogue luthérien-catholique des États-Unis. Texte français in : Documentation Catholique 1888/1985, 126-162 [cité USA]. Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?Les condamnations doctrinales du Concile de Trente et des Réformateurs justifient-elles encore la division de nos Églises? Propositions soumises aux Églises catholique, luthérienne et réformée en Allemagne sous la direction de Karl Lehmann et Wolfhart Pannenberg à la demande de l’Évêque E. Lohse et du Cardinal Ratzinger. Traduit de l’allemand par Pierre Jundt et Joseph Hoffmann. Cerf, Paris 1989 [cité : Anathèmes]. Prise de positionde la Commission commune de l’Église évangélique unie d’Allemagne (VELKD) et du Comité national allemand de la Fédération Luthérienne Mondiale à propos du document «Les anathèmes du XVIe siècle sont-ils encore actuels?» (13 septembre 1991). Texte allemand in : Lehrverurteilungen im Gespräch. Die ersten offiziellen Stellungnahmen aus den evangelischen Kirchen in Deutschland.Göttingen 1993, 57-160 [cité VELKD]. Section 3 :La compréhension commune de la justification, paragraphes 17 et 18 : Cf. en particulier Anathèmes 115s. ; VELKD 95. – « Une image de la justification centrée sur la foi et conçue de manière forensique est d’une importance moyenne pour la Bible tout entière, bien que ce ne soit pas la seule manière paulienne ou biblique de représenter l’œuvre salvifique de Dieu » (USA, 146). – « Les catholiques comme les luthériens peuvent reconnaître le besoin d’évaluer les pratiques, les structures et les théologies de l’Eglise selon la manière dont elles aident ou entravent la proclamation de la promesse miséricordieuse et libre de Dieu dans le Christ Jésus qui ne peut être bien reçue que par la foi (n. 28) » (USA, 153). A propos de l’« affirmation fondamentale » (USA, 157 ; cf. 4), il est dit : – « Cette affirmation, comme la doctrine de la Réforme de la justification par la foi seule, sert de critère pour juger toutes les pratiques, structures et traditions ecclésiales, précisément parce que sa contre-partie est le Christ seul (solus Christus).C’est en lui seul, en fin de compte, qu’on doit avoir confiance comme étant l’unique médiateur par lequel Dieu, dans l’Esprit Saint, répand ses dons salvifiques. Chacun d’entre nous, qui participons à ce dialogue, affirme que tout enseignement chrétien, toute observance chrétienne, toute fonction chrétienne doit servir à nourrir l’obéissance de la foi (Rm 1, 5) en l’action salvifique de Dieu dans le Christ Jésus seul, par l’Esprit Saint, pour le salut du fidèle et la louange et l’honneur du Père des cieux » (USA, 160). – « C’est pourquoi la doctrine de la justification et surtout son fondement biblique conservent à jamais dans l’Eglise une fonction spécifique : maintenir dans la conscience des chrétiens que nous autres, pécheurs, nous vivons uniquement de l’amour miséricordieux de Dieu dont nous ne faisons qu’accepter le don gratuit, et que cet amour, nous ne pouvons le mériter d’aucune manière, si modeste soit-elle, ou le lier à des conditions antérieures ou postérieures dont nous serions les auteurs.La doctrine de la justification devient ainsi la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si telle interprétation concrète de notre rapport à Dieu peut prétendre être qualifiée de chrétienne. Elle devient en même temps pour l’Eglise la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si sa prédication et sa pratique correspondent à ce qui lui a été confié par son Seigneur » (Anathèmes, 116) – « L’accord sur le fait que la doctrine de la justification n’a pas seulement son importance comme un enseignement partiel particulier dans l’ensemble de la doctrine de nos Eglises, mais qu’elle a aussi une signification comme critère pour la doctrine et la pratique de nos Eglises, est pour les luthériens un progrès fondamental dans le dialogue œcuménique entre nos Eglises, que nous ne saurions assez saluer » (VELKD 95 ; cf.157) – « La doctrine de la justification a certes, pour les luthériens et pour les catholiques, une place différente au sein de la hierarchia veritatum : les deux parties s’accordent cependant pour dire que la fonction spécifique de la doctrine de la justification est d’être une norme critique “qui doit permettre de vérifier à tout moment si telle interprétation concrète de notre rapport à Dieu peut prétendre être qualifiée de chrétienne”. Elle devient en même temps pour l’Eglise la norme critique qui doit permettre de vérifier à tout moment si sa prédication et sa pratique correspondent à ce qui lui a été confié par son Seigneur. La signification critériologique de la doctrine de la justification pour la sacramentologie, l’ecclésiologie et le domaine de l’éthique exige cependant un complément d’études approfondies » (Commentaire 106s.). Section 4.1. : L’incapacité et le péché de la personne humaine face à la justification, paragraphes 19-21 : Cf. en particulier Anathèmes 74ss. ; VELKD 77-81 ; 83s. – « Ceux chez qui règne le péché ne peuvent rien faire pour mériter la justification, qui est le don gratuit de la grâce de Dieu. Même le début de la justification, par exemple le repentir, la prière pour la grâce et le désir du pardon, doit être l’œuvre de Dieu en nous » (USA, 156, 3). – « Pour tous deux il s’agit… non pas de nier que l’homme y soit réellement partie prenante.… Une réponse n’est pas une œuvre. La réponse de la foi est elle-même opérée par la Parole de la promesse que rien ne peut extorquer et qui vient à l’homme de l’extérieur. Il ne peut y avoir de coopération qu’en ce sens que le cœur est là auprès de la foi (ist dabei) quand la Parole le touche et suscite la foi » (Anathèmes, 81). – « Les canons 4, 5, 6 et 9 du Concile de Trente n’indiquent une différence significative à propos de la justification que si la doctrine luthérienne du rapport entre Dieu et sa créature dans l’événement de la justification insiste sur le monergisme divin et la seule action du Christ au point de ne plus conférer, lors de la justification, un rôle essentiel à la libre acceptation de la grâce de Dieu, qui est elle même don de Dieu » (Commentaire 25). – « Côté luthérien, la stricte insistance sur la passivité de la personne humaine lors de sa justification n’a jamais voulu nier la pleine participation personnelle dans la foi.Elle voulait simplement exclure toute coopération dans l’événement de la justification.Celle-ci est exclusivement œuvre du Christ, œuvre exclusive de la grâce » (VELKD 84, 3-8). Section 4.2. : La justification pardonne les péchés et rend juste, paragraphes 22-24 : Cf. en particulier USA, 98-101 ; Anathèmes 82ss. ; VELKD 84ss. ainsi que les citations concernant 4.3. – « Par la justification, nous sommes à la fois déclarés et faits justes. La justification n’est donc pas une fiction légale. Dieu, en justifiant, rend sa promesse effective ; il pardonne le péché et nous rend vraiment justes » (USA, 156, 5). – «… La théologie des Réformateurs ne néglige pas ce que la théologie catholique met en relief : le caractère créateur et régénérant de l’amour de Dieu ; et elle n’affirme pas… l’impuissance de Dieu vis-à-vis d’un péché qui, dans la justification, ne serait que remis, mais dont le pouvoir qui sépare de Dieu ne serait pas véritablement supprimé » (Anathèmes, 85). – «… (La doctrine luthérienne) n’a jamais considéré que “l’imputation de la justice du Christ” n’avait pas de conséquence dans la vie du croyant, car la parole du Christ opère ce qu’elle affirme. Par conséquent elle ne comprend pas la grâce comme une faveur mais comme une puissance efficace… car “là où il y a pardon des péchés, il y a vie et félicité” » (VELKD 86, 15-23). – «… La doctrine catholique ne néglige pas ce que la théologie évangélique met en relief : le caractère personnel de la grâce et son caractère lié à la Parole ; et elle n’affirme pas… (que) la grâce (serait) comprise comme une possession concrète (dinghaft) et disponible de l’homme, s’agirait-il même d’une possession ayant fait l’objet d’un don gratuit » (Anathèmes, 85). Section 4.3. : Justification par la grâce au moyen de la foi : Cf. surtout USA, 105ff ; Anathèmes 85-91 ; VELKD 87-90. – « Si on passe d’une langue à l’autre, ce que disent les Réformateurs de la justification par la foi correspond à la façon dont les catholiques parlent de la justification par la grâce, et d’autre part, quant au fond, la doctrine des Réformateurs comprend sous cet unique mot “foi” ce que la doctrine catholique, en référence à 1 Co 13, 13, résume dans la triade foi, espérance et charité » (Anathèmes, 90). – « Nous soulignons que, dans le sens du premier commandement, la foi est toujours amour de Dieu et espérance en Lui qui s’exprime dans l’amour envers les prochains » (VELKD 89, 8-11). – « Les catholiques… enseignent… comme le font les luthériens, que rien, avant le don gratuit de la foi, ne mérite la justification et que tous les dons salvifiques de Dieu viennent du Christ seul » (USA, 105). – « Les Réformateurs… comprennent la foi comme le pardon et la communion avec le Christ opérés par la Parole de la promesse même… Tel est le fondement de l’existence nouvelle, grâce à laquelle la chair de péché est morte, et l’homme nouveau a sa vie en Christ (sola fide per Christum). Mais, même si une telle foi fait nécessairement de l’homme un homme nouveau, le chrétien n’édifie pas sa ferme assurance sur sa vie nouvelle, mais uniquement sur la promesse de grâce donnée par Dieu. L’acceptation de celle-ci par la foi suffit, dès lors que “foi” est compris au sens de confiance en la promesse (fides promissionis) » (Anathèmes, 86). – Cf. Tridentinum, sess. 6 cap. 7 : « Aussi, avec la rémission des péchés, l’homme reçoit-il dans la justification même par Jésus Christ en qui il est inséré, tous les dons suivants infus en même temps : la foi, l’espérance et la charité » (DH 1530). – « Selon la compréhension évangélique, la foi qui s’attache sans conditions à la promesse de Dieu offerte dans la Parole et les sacrements suffit pour être justifié devant Dieu, de sorte que la régénération des hommes, sans laquelle il ne peut pas y avoir de foi, n’apporte pour sa part aucune contribution à la justification » (Anathèmes, 91). – « En tant que luthériens, nous maintenons la distinction entre justification et sanctification, entre la foi et les œuvres. Distinction ne veut pas dire séparation » (VELKD 89, 6-8). – « La doctrine catholique se sait d’accord avec la préoccupation des Réformateurs pour qui la régénération de l’homme n’apporte aucune “contribution” à la justification, et surtout pas une contribution dont il pourrait se prévaloir devant Dieu… Elle se voit néanmoins tenue de souligner la régénération de l’homme par la grâce justifiante, par égard pour la puissance régénératrice de Dieu qui doit être confessée – mais cela d’une manière telle que cette régénération dans la foi, l’espérance et la charité n’est pas autre chose que la réponse à la grâce insondable de Dieu » (Anathèmes, 91). – « Dans la mesure où la doctrine catholique souligne que la grâce est à comprendre de manière personnelle et relevant de la Parole…, que la régénération n’est rien d’autre que la réponse suscitée par la Parole de Dieu elle-même… et que ce renouvellement de la personne humaine n’est pas une contribution à la justification et certainement pas une donnée dont ce dernier pourrait se réclamer face à Dieu…, (la doctrine catholique) n’est plus touchée par notre contradiction » (VELKD 89, 12-21). Section 4.4. : L’être pécheur du justifié, paragraphes 28-31 : Cf. en particulier USA 102ss ; Anathèmes 76-81 ; VELKD 81ss. – « Aussi justes et saints qu’ils soient [= les justifiés], ils tombent de temps en temps dans les péchés qui sont de tous les jours… Bien plus, l’action de l’Esprit n’exempte pas les croyants de lutter tout au long de leur vie contre les tendances au péché. La concupiscence et d’autres effets du péché personnel et originel, selon la doctrine catholique, demeurent dans les justifiés, qui doivent donc prier Dieu tous les jours pour demander pardon » (USA, 102). – « Les Pères de Trente et la doctrine des Réformateurs s’accordent pour dire que le péché originel, mais aussi la concupiscence qui subsiste, consiste en une répulsion à l’égard de Dieu… La concupiscence qui demeure… est l’objet de cette lutte contre le péché qui dure la vie entière… Chez l’homme justifié, après le baptême, la concupiscence ne sépare plus l’homme de Dieu, c’est-à-dire que, dans le langage de Trente, elle n’est plus un péché au sens propre du mot, et que, dans le langage luthérien, elle est un peccatum regnatum (un péché maîtrisé) » (Anathèmes, 80). – « L’enjeu est de voir comment on peut parler du péché du justifié sans limiter la réalité du salut. Le côté luthérien exprime cette tension grâce à l’expression “péché dominé” (peccatum regnatum) qui présuppose l’enseignement que le chrétien est “à la fois juste et pécheur” (simul justus et peccator). Le côté catholique, par contre, pensait seulement pouvoir préserver la réalité du salut en refusant le caractère pécheur de la concupiscence. Un rapprochement fondamental et significatif est obtenu lorsque le document “Les anathèmes du XVIe siècle” décrit la concupiscence qui demeure dans le justifié comme “aversion envers Dieu” et la qualifie ainsi de péché » (VELKD 82, 29-39). Section 4.5. : Loi et Evangile, paragraphes 32-34 : – Selon la doctrine paulinienne, il s’agit là du chemin de la loi juive comme chemin du salut. Celui-ci est accompli et dépassé en Christ.C’est ainsi qu’il faut comprendre cette affirmation et ses conséquences. – VELKD (89, 28-36) dit à propos des Canons 19s du Concile de Trente : « Les dix commandements valent évidemment pour les chrétiens comme l’attestent de nombreux passages des écrits symboliques luthériens… Lorsque le canon 20 souligne que la personne humaine doit garder les commandements de Dieu, nous ne sommes pas concernés ; mais lorsque ce même canon affirme que la foi n’a de pouvoir salvateur qu’à condition que les commandements soient respectés, nous sommes concernés. Lorsque ce canon parle des commandements de l’Eglise, il n’y a entre nous aucune divergence si ces commandements expriment les commandements de Dieu. S’il n’en est pas ainsi, nous sommes concernés ». Section 4.6. : La certitude du salut, paragraphes 35-37 : Cf. en particulier Anathèmes 91-96 ; VELKD 90ss. – « La question qui se pose est celle-ci : comment l’homme peut-il et ose-t-il vivre devant Dieu, malgré et avec sa faiblesse? » (Anathèmes, 92). – «… Les points qui, pour Luther et les Réformateurs, constituent la base et le point de départ de leur conception ; la possibilité de faire confiance à la promesse de Dieu et à la puissance de la mort et de la résurrection du Christ, ainsi que leur caractère universellement satisfaisant ; la faiblesse de l’homme et la menace qu’elle implique et qu’elle fait courir à la foi et au salut » (Anathèmes, 95). – Trente souligne qu’il est nécessaire de croire « que les péchés ne sont et n’ont jamais été remis que gratuitement par miséricorde divine à cause du Christ » (DH 1533) et que l’on ne saurait mettre « en doute la miséricorde de Dieu, les mérites du Christ, la vertu et l’efficacité des sacrements » (DH 1534) ; le doute et l’incertitude ne valent que lorsque nous nous considérons nous-mêmes. – « Luther et ses partisans font un pas de plus. Ils invitent à ne pas supporter seulement cette incertitude, mais à détourner d’elle son regard et à saisir concrètement et personnellement dans sa pleine acception la valeur objective de l’absolution qui, dans le sacrement de la pénitence, vient de “l’extérieur”… Puisque Jésus a dit : “Ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux” (Mt 16, 19), le croyant… taxerait le Christ de mensonge,… s’il ne se fiait pas de façon inébranlable au pardon que Dieu lui attribue dans l’absolution… Que cette confiance puisse être elle-même incertaine du point de vue subjectif, et que la certitude (Gewissheit) du pardon n’est pas être sûr (Sicherheit : securitas) d’être pardonné, Luther le sait tout comme ses adversaires – mais il ne faut pas en faire en quelque sorte un autre problème : le croyant a le devoir de n’y pas prêter attention et de ne regarder qu’à la parole de pardon du Christ » (Anathèmes, 92-93). – « Les catholiques peuvent aujourd’hui reconnaître le souci des réformateurs qui était de fonder la foi sur la réalité objective de la promesse du Christ : “Ce que tu délieras sur terre”… et d’orienter les croyants grâce à une parole explicite du pardon des péchés… Le souci initial de Luther était (de ne pas condamner), de faire abstraction de son expérience personnelle et de ne faire confiance qu’à Christ et à sa parole de pardon » (Commentaire 27). – Une condamnation réciproque à propos de la certitude du salut n’est plus fondée «… et cela d’autant moins qu’on réfléchira en partant de l’assise que constitue une conception de la foi bibliquement renouvelée…Il peut arriver qu’un homme perde ou abandonne la foi, qu’il renonce à s’en remettre à Dieu et à sa promesse. Mais il ne peut pas, en ce sens, croire et, en même temps, considérer Dieu et sa promesse comme n’étant pas dignes de confiance. C’est en ce sens qu’on peut dire, aujourdhui encore, avec Luther : la foi est certitude du salut » (Anathèmes, 96). – Pour la compréhension de la foi du deuxième Concile du Vatican, cf. Dei Verbum 5 : « A Dieu qui révèle, il faut apporter “l’obéissance de la foi”…, par laquelle l’homme s’en remet tout entier librement à Dieu en apportant “au Dieu révélateur la soumission complète de son intelligence et de sa volonté” et en donnant de toute sa volonté son assentiment à la révélation qu’il a faite ». – « La distinction luthérienne entre certitude (certitudo) de la foi qui regarde exclusivement vers Christ et la sécurité (securitas) terrestre qui se fonde sur la personne humaine n’a pas été suffisamment reprise par l’étude “Les anathèmes...”. La foi ne se réfléchit jamais en elle-même, mais elle dépend totalement de Dieu dont la grâce lui est donnée de l’extérieur (extra nos) par la parole et le sacrement » (VELKD 92, 2-9). Section 4.7. : Les bonnes œuvres du justifié, paragraphes 38-40 : Cf. en particulier Anathèmes 112ss., VELKD 90ss. – « Le Concile exclut tout mérite de la grâce – donc de la justification (can. 2 : DH 1552) –-, et fonde le mérite de la vie éternelle dans le don de la grâce elle-même qui est obtenue du fait d’être membre du Christ (can. 32 : DH 1582)... Le Concile entend se rattacher à Augustin qui introduit la notion de mérite pour affirmer, malgré le caractère de don gratuit qui est celui des œuvres bonnes, la responsabilité de l’homme » (Anathèmes, 112-113). – Lorsque le langage de la « causalité » du canon 24 est compris de manière personnelle comme le fait le chapitre 16 du décret sur la justification, où l’idée de la communion avec Christ est fondamentale, alors on peut décrire l’enseignement catholique à propos des mérites comme le fait la première phrase du second paragraphe de 4.7. : contribution à une croissance dans la grâce, préservation de la justice reçue de Dieu, approfondissement de la communion avec Christ. – « Beaucoup d’oppositions pourraient être surmontées si on comprenait l’expression ambiguë de “mérite” et si on y réfléchissait en se référant au sens véritable de la notion biblique de “récompense” » (Anathèmes, 114). – « Les écrits symboliques luthériens soulignent que le justifié a la responsabilité de ne pas gâcher la grâce reçue mais de vivre en elle… Ainsi ces écrits peuvent parler d’une préservation de la grâce et d’une croissance en elle… Si la justice dont parle le canon 24 est comprise comme celle qui s’exprime dans et par l’humain, nous ne sommes pas concernés. Si la “justice” du canon 24 se réfère par contre au fait que le chrétien est accepté devant Dieu, nous sommes concernés ; car cette justice est toujours parfaite ; face à elle les œuvres du chrétien ne sont que “fruits” et “signes” » (VELKD 94, 2-14). – « A propos du canon 26, nous renvoyons à l’apologie, où la vie éternelle est appelée récompense : “…nous reconnaissons que la vie éternelle est une récompense, puisqu’elle est chose due, non pas à cause de nos mérites, mais à cause de la promesse” » (VELKD 94, 20-24). |
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