I. La Destination universelle et la
propriété privée des biens
2402 Au commencement, Dieu a
confié la terre et ses ressources à la gérance commune de l’humanité pour
qu’elle en prenne soin, la maîtrise par son travail et jouisse de ses fruits
(cf. Gn 1, 26-29). Les biens de la création sont destinés à tout le genre
humain. Cependant la terre est répartie entre les hommes pour assurer la
sécurité de leur vie, exposée à la pénurie et menacée par la violence.
L’appropriation des biens est légitime pour garantir la liberté et la dignité
des personnes, pour aider chacun à subvenir à ses besoins fondamentaux et aux
besoins de ceux dont il a la charge. Elle doit permettre que se manifeste une
solidarité naturelle entre les hommes.
2403 Le droit à la propriété
privée, acquise ou reçue de manière juste, n’abolit pas la donation
originelle de la terre à l’ensemble de l’humanité. La destination
universelle des biens demeure primordiale, même si la promotion du bien
commun exige le respect de la propriété privée, de son droit et de son
exercice.
2404 " L’homme, dans
l’usage qu’il en fait, ne doit jamais tenir les choses qu’il possède
légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme
communes : en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui, mais
aux autres " (GS 69, § 1). La propriété d’un bien fait de son
détenteur un administrateur de la Providence pour le faire fructifier et en
communiquer les bienfaits à autrui, et d’abord à ses proches.
2405 Les biens de production –
matériels ou immatériels – comme des terres ou des usines, des compétences ou
des arts, requièrent les soins de leurs possesseurs pour que leur fécondité
profite au plus grand nombre. Les détenteurs des biens d’usage et de
consommation doivent en user avec tempérance, réservant la meilleure part à
l’hôte, au malade, au pauvre.
2406 L’autorité politique a
le droit et le devoir de régler, en fonction du bien commun, l’exercice
légitime du droit de propriété (cf. GS 71, § 4 ; SRS 42 ; CA
40 ; 48).
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