3. Attitudes erronées vis-à-vis des slogans de la Révolution
A - Faire abstraction des slogans révolutionnaires
L'effort contre-révolutionnaire ne doit pas être livresque, c'est-à-dire
qu'il ne peut se contenter d'une dialectique contre la Révolution sur le plan
purement scientifique et universitaire. Reconnaissant à ce plan sa grande et
même sa très grande importance, la Contre-Révolution doit prendre comme point
de mire habituel la Révolution telle qu'elle est pensée, sentie et vécue par
l'opinion publique dans son ensemble. Et dans ce sens les
contre-révolutionnaires doivent donner une importance toute particulière à la
réfutation des slogans révolutionnaires.
B - Éliminer les aspects polémiques de l'action contre-révolutionnaire
L'idée de présenter la Contre-Révolution sous un jour plus
"sympathique" et "positif" de sorte qu'elle renonce à
attaquer la Révolution, est ce qu'il peut y avoir de plus tristement efficace
pour appauvrir son contenu et son dynamisme46.
Celui qui suivrait cette tactique lamentable montrerait le même manque de
jugement qu'un chef d'Etat qui, voyant les troupes ennemies franchir la
frontière, ferait cesser toute résistance armée pour acquérir la sympathie de
l'envahisseur et ainsi le paralyser. En réalité, il briserait l'élan de la
réaction sans arrêter l'ennemi. C'est-à-dire qu'il livrerait sa patrie...
Cela ne veut pas dire que le langage du contre-révolutionnaire ne doive pas
être nuancé selon les circonstances.
Le Divin Maître, prêchant en Judée qui se trouvait sous l'action immédiate
des perfides pharisiens, utilisait un langage cuisant. En Galilée, au
contraire, où les gens simples prédominaient et où l'influence des pharisiens
était moindre, son langage prenait plus un ton d'enseignement et moins de
polémique.
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