3. Haine et violence métamorphosées engendrent la guerre psychologique
révolutionnaire totale
Pour mieux saisir la portée des immenses transformations de la IIIe
Révolution dans ces vingt dernières années, il faut analyser dans son ensemble
le grand espoir actuel du communisme : la guerre psychologique révolutionnaire.
Fondé nécessairement sur la haine et tourné, par sa propre logique interne,
vers l'usage de la violence exercée au moyen de guerres, de révolutions et
d'attentats, le communisme international s'est vu toutefois obligé, par
d'importantes et profondes modifications de l'opinion publique, à dissimuler sa
rancoeur ainsi qu'à feindre de renoncer aux guerres et aux révolutions. Nous
l'avons déjà dit.
Si le communisme y renonçait sincèrement, il se démentirait tant qu'il
s'autodétruirait.
Au contraire, il n'emploie le sourire que comme une arme d'agression et de
guerre. Il n'abolit pas la violence, mais la transfère du champ d'action
physique et tangible à celui des opérations psychologiques intangibles. Son
objectif : remporter à l'intérieur des âmes, par étapes et invisiblement, la
victoire que certaines circonstances l'empêchent de remporter d'une manière
drastique et visible, selon les méthodes classiques.
Bien entendu, il ne s'agit pas de quelques opérations éparses et
sporadiques dans le domaine de l'esprit. Il est question, au contraire, d'une véritable
guerre de conquête - psychologique, oui, mais totale - visant tout l'homme et
tous les hommes, dans tous les pays.
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Commentaire de 1992:
Guerre psychologique révolutionnaire: "révolution culturelle" et
Révolution dans les tendances
A partir de la rébellion de la Sorbonne, en mai 1968, de nombreux auteurs
socialistes, et marxistes en général, se mirent à reconnaître la nécessité
d'une forme de révolution préalable aux transformations politiques et
socio-économiques, qui opérerait dans la vie quotidienne, les moeurs, les
mentalités, les façons d'être, de sentir et de vivre. C'est ce qui a été appelé
la "révolution culturelle".
Ces auteurs considèrent que cette étape, principalement psychologique et
tendancielle, est indispensable pour atteindre le changement de mentalité
nécessaire à l'implantation de l'utopie égalitaire. Sans cette préparation, la
transformation révolutionnaire et les "changements de structures" qui
en découleraient ne seraient qu'éphémères.
Le concept de "révolution culturelle" embrasse, avec une analogie
impressionnante, le domaine déjà désigné, par "Révolution et
Contre-Révolution" en 1959, comme propre à la révolution dans les
tendances 75.
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Continuation du texte de 1976 :
Il convient d'insister sur ce concept de guerre révolutionnaire
psychologique totale.
En effet, la guerre psychologique vise tout le "psychique" de
l'homme, c'est-à-dire qu'elle le façonne dans les diverses facultés de son âme
et dans toutes les fibres de sa mentalité.
Elle vise tous les hommes: aussi bien les partisans ou sympathisants de la
IIIe Révolution, que les neutres ou même les adversaires.
Elle met à profit tous les moyens. A chaque pas, il lui faut disposer d'un facteur
spécifique pour amener insensiblement chaque groupe social et même chaque homme
à s'approcher un tant soit peu du communisme. Et cela dans tous les domaines :
dans les convictions religieuses, politiques, sociales et économiques, dans les
orientations culturelles, les préférences artistiques, le comportement en
famille, dans la profession et dans la société.
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