III. DANS L'ÉGLISE ET POUR
L'ÉGLISE
« Il est
heureux que nous soyons ici »: la vie consacrée dans le mystère
de l'Église
29. Lors de la Transfiguration, Pierre parle
au nom des autres Apôtres: « Il est heureux que nous soyons ici » (Mt
17,4). L'expérience qu'il fait de la gloire du Christ, tout en ravissant
son esprit et son cœur, ne l'isole pas, mais au contraire le lie plus
profondément au « nous » des disciples.
Cette dimension
du « nous » amène à réfléchir à la place de
la vie consacrée dans le mystère de l'Église. Ces
dernières années, la réflexion théologique sur la
nature de la vie consacrée a approfondi les perspectives nouvelles
découlant de la doctrine du Concile Vatican II. À sa
lumière, on a pris acte de ce que la profession des conseils
évangéliques appartient indiscutablement à la vie et
à la sainteté de l'Église.Cela signifie que la vie
consacrée, présente dès les origines, ne pourra jamais
faire défaut à l'Église, en tant qu'élément
constituant et irremplaçable qui en exprime la nature même.C'est
évident du seul fait que la profession des conseils évangéliques
est intimement liée au mystère du Christ, car elle a pour mission
de rendre présente en quelque sorte la forme de vie que le Christ a
choisie, en montrant qu'elle est une valeur absolue et eschatologique. Jésus lui-même, en appelant certaines
personnes à tout abandonner pour le suivre, a inauguré cet
état de vie qui, sous l'action de l'Esprit, allait se développer
progressivement au cours des siècles, sous les différentes formes
de la vie consacrée. La conception d'une Église composée
uniquement de ministres sacrés et de laïcs ne correspond donc pas
aux intentions de son divin fondateur telles qu'elles apparaissent dans les
Évangiles et les autres écrits du Nouveau Testament.
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