Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText
Ioannes Paulus PP. II
Pastores Dabo Vobis

IntraText CT - Lecture du Texte

  • CHAPITRE V
    • I. LES DIMENSIONS DE LA FORMATION SACERDOTALE
      • 43
Précédent - Suivant

Cliquer ici pour désactiver les liens aux concordances

I. LES DIMENSIONS DE LA FORMATION SACERDOTALE

La formation humaine, fondement de toute la formation sacerdotale

43. «Sans une formation humaine adéquate, la formation sacerdotale tout entière serait privée de son fondement nécessaire»(126). Cette affirmation des Pères synodaux n'exprime pas seulement une donnée toujours suggérée par la raison et confirmée par l'expérience: c'est une exigence qui trouve son motif le plus profond et le plus spécifique dans la nature même du prêtre et de son ministère. Le prêtre, appelé à être «image vivante» de Jésus Christ, Tête et Pasteur de l'Église, doit chercher à refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la perfection humaine, qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme et qui transparaît avec une singulière efficacité dans ses attitudes avec les autres, comme les évangélistes les présentent. Le ministère du prêtre est, certes, d'annoncer la Parole, de célébrer les sacrements, de guider la communauté chrétienne «au nom et dans la personne du Christ», mais cela, en s'adressant toujours à des hommes concrets: «Tout grand prêtre, en effet, pris d'entre les hommes, est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu» (He 5, 1). C'est pourquoi la formation humaine du prêtre revêt une importance particulière en raison de sa relation aux destinataires de sa mission. En effet, pour que son ministère soit humainement plus crédible et plus acceptable, il faut que le prêtre modèle sa personnalité humaine de façon à en faire un «pont» et non un obstacle pour les autres dans la rencontre avec Jésus Christ Rédempteur de l'homme. Il est nécessaire qu'à l'exemple de Jésus qui «savait ce qu'il y a dans l'homme» (Jn 2, 25; cf. 8, 3-11), le prêtre soit capable de connaître en profondeur l'esprit humain, d'avoir l'intuition des difficultés et des problèmes, de faciliter la rencontre et le dialogue, d'obtenir confiance et collaboration, d'exprimer des jugements sereins et objectifs.

Ce n'est donc pas seulement pour acquérir un nécessaire et juste épanouissement et pour se réaliser eux-mêmes, mais aussi pour la pratique de leur ministère, que les futurs prêtres doivent cultiver un ensemble de qualités humaines, indispensables à la construction de personnalités équilibrées, fortes et libres: c'est pour être capables de porter le poids des responsabilités pastorales. D'où la nécessité de l'éducation à l'amour de la vérité, à la loyauté, au respect de toute personne, au sens de la justice, à la fidélité à la parole donnée, à la véritable compassion, à la cohérence et en particulier à l'équilibre du jugement et du comportement(127). Dans sa lettre aux Philippiens, l'Apôtre Paul propose un programme simple et exigeant pour cette formation humaine : «Tout ce qu'il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d'aimable, d'honorable, tout ce qu'il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, voilà ce qui doit vous préoccuper» (Ph 4, 8). Il est intéressant de noter que Paul, précisément dans ces qualités profondément humaines, se donne comme modèle à ses fidèles: «Ce que vous avez appris - poursuit-il immédiatement -, reçu, entendu de moi et constaté en moi, voilà ce que vous devez pratiquer» (Ph 4, 9).

La relation avec les autres est d'une particulière importance. C'est un élément vraiment essentiel pour celui qui est appelé à être responsable d'une communauté et à être un «homme de communion». Cela exige que le prêtre ne soit ni arrogant, ni chicanier, mais qu'il soit affable, accueillant, sincère dans ses propos et dans son coeur(128), prudent et discret, généreux et prêt à rendre service, capable d'établir avec les autres et de susciter chez tous des relations sincères et fraternelles, prompt à comprendre, à pardonner et à consoler (cf. aussi 1 Tm 3, 1-5; Tt 1, 7-9). L'humanité actuelle, souvent condamnée à des situations de massification et de solitude, surtout dans les grandes concentrations urbaines, est de plus en plus sensible à la communion: celle-ci est aujourd'hui l'un des signes les plus éloquents et l'une des voies les plus efficaces du message évangélique.

La formation à la maturité affective du candidat au sacerdoce s'inscrit dans ce contexte comme un élément important et décisif, véritable aboutissement de l'éducation à l'amour vrai et responsable.




Précédent - Suivant

Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText

Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC
IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2007. Content in this page is licensed under a Creative Commons License