La
formation spirituelle: en communion avec Dieu et à la recherche du Christ
45. Cette
formation humaine, si elle est développée dans le contexte d'une anthropologie
qui admet l'entière vérité sur l'homme, s'ouvre et se complète dans la
formation spirituelle. Tout homme, créé par Dieu et racheté par le sang du
Christ, est appelé à être régénéré «par l'eau et par l'Esprit» (Jn 3, 5) et à
devenir «fils dans le Fils». C'est dans ce dessein efficace de Dieu que se
trouve le fondement de la dimension religieuse constitutive de l'être humain,
laquelle d'ailleurs est découverte et reconnue par la simple raison: l'homme
est ouvert au transcendant, à l'absolu; son coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il
repose dans le Seigneur(136).
Le processus
éducatif d'une vie spirituelle comprise comme relation et communion avec Dieu
prend sa source et se développe dans cette fondamentale et indestructible
exigence religieuse. Selon la Révélation et l'expérience chrétienne, la
formation spirituelle possède une originalité unique qui provient de la
nouveauté évangélique. En effet «elle est oeuvre de l'Esprit et engage la
personne dans sa totalité; elle introduit dans la communion profonde avec Jésus
Christ Bon Pasteur; elle conduit à une soumission de toute la vie à l'Esprit,
dans une attitude filiale à l'égard du Père et dans un attachement confiant à
l'Église. Elle s'enracine dans l'expérience de la croix, pour pouvoir
introduire, dans une communion profonde, à la totalité du mystère pascal»(137).
Comme on le
voit, il s'agit d'une formation spirituelle qui est commune à tous les fidèles,
mais qui demande à être structurée selon le sens et les connotations qui
dérivent de l'identité du prêtre et de son ministère. Or, pour tout fidèle, la
formation spirituelle doit être centrale et doit unifier son être et sa vie de
chrétien, c'est-à-dire de créature nouvelle dans le Christ, qui progresse dans
l'Esprit. De la même manière, pour tout prêtre, la formation spirituelle
constitue le «coeur» qui unifie et vivifie son «être» et son «agir» de prêtre.
En ce sens, les Pères du Synode affirment que «sans la formation spirituelle, la
formation pastorale resterait sans fondement»(138), et que la formation
spirituelle constitue «l'élément le plus important dans l'éducation
sacerdotale»(139).
Le contenu
essentiel de la formation spirituelle dans un cheminement déterminé vers le sacerdoce
est bien exprimé dans le décret conciliaire Optatam totius: «La formation
spirituelle [...] sera donnée de telle façon que les séminaristes soient
préparés à vivre dans la communion continuelle et familière avec le Père, par
son Fils Jésus Christ, dans l'Esprit Saint. Destinés à être conformés au Christ
prêtre par la sainte ordination, ils s'habitueront à lui être attachés comme
des amis dans l'intimité de toute leur vie. Qu'ils vivent son mystère pascal de
façon à savoir initier à ce mystère le peuple qui leur sera confié. On leur
apprendra à chercher le Christ dans une méditation fidèle de la Parole de Dieu,
dans une communion active aux très saints mystères de l'Église, en premier lieu
dans l'Eucharistie et l'office divin. Il le chercheront dans l'évêque qui les
envoie et dans les hommes auxquels ils sont envoyés, surtout les pauvres, les
petits, les malades, les pécheurs et les incroyants. Avec une confiance
filiale, ils aimeront et honoreront la bienheureuse Vierge Marie, que le Christ
Jésus mourant sur la croix donna comme mère à son disciple»(140).
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