La
formation intellectuelle: l'intelligence de la foi
51. La
formation intellectuelle, bien qu'ayant ses exigences spécifiques, est
profondément liée à la formation humaine et spirituelle, au point d'en
constituer une dimension nécessaire: elle se présente en fait comme une
exigence de l'intelligence par laquelle l'homme «participe à la lumière de
l'intelligence divine» et cherche à acquérir une sagesse qui, à son tour, porte
à connaître Dieu et à adhérer à lui(159).
La formation
intellectuelle des candidats au sacerdoce trouve sa justification spécifique
dans la nature même du ministère ordonné, et le défi de la «nouvelle
évangélisation» à laquelle le Seigneur appelle l'Église au seuil du troisième
millénaire la rend plus urgente aujourd'hui. «Si tout chrétien - écrivent les
Pères synodaux - doit être prêt à défendre la foi et à rendre compte de
l'espérance qui vit en nous (cf. 1 P 3, 15), à plus forte raison les candidats
au sacerdoce et les prêtres doivent-ils apprécier la valeur de la formation
intellectuelle dans l'éducation et dans l'activité pastorales; en effet, pour
le salut de leurs frères et de leurs soeurs, ils doivent acquérir une plus profonde
connaissance des mystères divins»(160). La situation actuelle est fortement
marquée par l'indifférence religieuse; elle l'est également par une défiance
diffuse à l'égard de la capacité réelle de la raison de rejoindre la vérité
objective et universelle; elle l'est encore par les interrogations nouvelles
suscitées par les découvertes scientifiques et technologiques. Tout cela
justifie la forte exigence d'un excellent niveau de formation intellectuelle
permettant aux prêtres d'annoncer, dans un tel contexte, l'immuable Évangile du
Christ et de le rendre crédible face aux légitimes exigences de la raison
humaine. En outre, le phénomène du pluralisme est aujourd'hui considérablement
accentué non seulement dans la société humaine, mais aussi dans la communauté
ecclésiale. Cela demande une aptitude particulière au discernement critique.
Cette situation fait apparaître clairement la nécessité d'une formation
intellectuelle plus sérieuse que jamais.
Cette
motivation «pastorale» de la formation intellectuelle confirme ce qui a été dit
plus haut au sujet de l'unité du processus éducatif, compris dans ses
différentes dimensions. L'obligation de l'étude, qui occupe une partie notable
de la vie du candidat au sacerdoce, n'est pas un élément extérieur et
secondaire du développement humain, chrétien et spirituel de sa vocation. En
réalité, par l'étude, surtout de la théologie, le futur prêtre adhère à la
Parole de Dieu, grandit dans la vie spirituelle et se dispose à accomplir le
ministère pastoral. Tel est le but à la fois un et multiple de l'étude de la
théologie, indiqué par le Concile(161) et repris dans l'Instrumentum laboris du
Synode: «Pour la rendre pastoralement plus efficace, la formation
intellectuelle sera intégrée dans un parcours spirituel marqué par l'expérience
personnelle de Dieu, de façon à dépasser une science purement notionnelle et à
parvenir à cette intelligence du coeur qui sait "voir" d'abord et qui
est en mesure ensuite de communiquer le mystère de Dieu aux frères»(162).
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