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Ioannes Paulus PP. II
Pastores Dabo Vobis

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  • CHAPITRE V
    • I. LES DIMENSIONS DE LA FORMATION SACERDOTALE
      • 53
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53. La formation intellectuelle du futur prêtre se fonde et se développe surtout dans l'étude de la sacra doctrina, la théologie. La valeur et l'authenticité de la formation théologique dépendent du respect scrupuleux de la nature propre de la théologie, que les Pères synodaux ont ainsi résumée: «La vraie théologie provient de la foi et entend conduire à la foi»(166). C'est cela que l'Église, et spécialement son Magistère, ont constamment proposé. C'est cette ligne qu'ont suivie les grands théologiens qui ont enrichi la pensée de l'Église au long des siècles. Saint Thomas est on ne peut plus explicite quand il affirme que la foi est comme l'habitus de la théologie, c'est-à-dire son principe d'opération permanent(167), et que «toute la théologie est ordonnée à nourrir la foi»(168).

Le théologien est donc avant tout un croyant, un homme de foi. Mais c'est un croyant qui s'interroge sur sa propre foi (fides quærens intellectum), qui s'interroge afin d'arriver à une compréhension plus profonde de sa foi. Les deux aspects, la foi et la réflexion méthodique, sont connexes et s'interpénètrent: c'est justement leur intime coordination, leur interpénétration, qui caractérise la vraie nature de la théologie, et, par suite, ses contenus, ses modalités et l'esprit selon lesquels la doctrine sacrée sera élaborée et étudiée.

Or la foi, point de départ et d'arrivée de la théologie, crée une relation personnelle du croyant avec Jésus Christ dans l'Église. Et c'est pourquoi la théologie possède, elle aussi, des connotations intrinsèques, christologiques et ecclésiales que le candidat au sacerdoce doit faire siennes consciemment, à cause des implications non seulement pour sa vie personnelle, mais aussi pour son ministère pastoral. Si la foi est accueil de la Parole de Dieu, elle s'achève dans un «oui» radical du croyant à Jésus Christ, Parole plénière et définitive de Dieu au monde (cf. He 1, 1-4). Il doit donc en être de même de la réflexion théologique, qui trouve son centre dans l'adhésion à Jésus Christ, Sagesse de Dieu: cette réflexion doit se considérer comme une participation à la «pensée» du Christ (cf. 1 Co 2, 16) sous l'aspect humain d'une science (scientia fidei). En même temps, la foi introduit le croyant dans l'Église et le rend participant de la vie de l'Église comme communauté de foi. En conséquence, la théologie possède une dimension ecclésiale, parce qu'elle est une réflexion sur la foi de l'Église, et cela de la part d'un théologien qui est membre de l'Église(169).

Ces perspectives christologiques et ecclésiales, qui sont connaturelles à la théologie, aident à développer chez les candidats au sacerdoce, en même temps que la rigueur scientifique, un grand et vif amour envers Jésus Christ et son Église. Cet amour qui nourrit leur vie spirituelle, les oriente aussi vers le généreux accomplissement de leur ministère. C'est précisément ce que voulait le Concile Vatican II, quand il demandait la réorganisation des études ecclésiastiques, en répartissant mieux les différentes disciplines philosophiques et théologiques «pour les faire contribuer de concert à ouvrir de plus en plus l'esprit des séminaristes au mystère du Christ, qui, concernant l'histoire entière du genre humain, ne cesse d'agir dans l'Église et d'opérer surtout par le ministère sacerdotal»(170).

La formation intellectuelle théologique et la vie spirituelle, en particulier la vie de prière, s'unissent et se renforcent mutuellement, sans rien ôter ni au sérieux de la recherche ni à la saveur spirituelle de la prière. Saint Bonaventure nous prévient: «Que personne ne croie que suffisent la lecture sans l'onction, la spéculation sans la dévotion, la recherche sans l'admiration, l'observation sans la jubilation, l'activité sans la piété, la science sans la charité, l'intelligence sans l'humilité, l'étude sans la grâce divine, la connaissance de soi sans la sagesse infuse de Dieu»(171).




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