54. La formation théologique est une
oeuvre complexe et laborieuse. Elle doit aider le candidat au sacerdoce à
posséder une conception des vérités révélées par Dieu en Jésus Christ, et de
l'expérience de foi de l'Église, qui soit complète et unifiée. De là découle
une double exigence: connaître «toutes» les vérités chrétiennes, sans opérer de
choix arbitraires, et les connaître d'une manière méthodique. Cela exige que
l'on aide l'étudiant à opérer une synthèse qui soit le fruit des apports des
différentes disciplines théologiques, dont la spécificité n'acquiert de valeur
authentique que dans leur profonde coordination.
Dans sa
réflexion sur la foi, la théologie va dans deux directions. La première est
celle de l'«étude de la Parole de Dieu»: la parole écrite dans le Livre sacré,
célébrée et vécue dans la tradition vivante de l'Église, authentiquement
interprétée par le Magistère de l'Église. Cela demande l'étude de la Sainte
Écriture, «qui doit être comme l'âme de toute la théologie»(172), l'étude des
Pères de l'Église, de la liturgie, de l'histoire de l'Église et des
déclarations du Magistère. La seconde direction est celle de l'homme
interlocuteur de Dieu: l'homme appelé à «croire», à «vivre», à «communiquer»
aux autres la foi, et l'«ethos» chrétien. Cela entraîne donc l'étude de la dogmatique,
de la théologie morale, de la théologie spirituelle, du droit canonique et de
la théologie pastorale.
La référence à
l'homme croyant conduit la théologie à être particulièrement attentive d'une
part à l'instance fondamentale et permanente du rapport foi-religion, et
d'autre part à certaines exigences davantage liées à la situation sociale et
culturelle de notre époque. Dans la première orientation, se situe la théologie
fondamentale, qui a pour objet le fait de la révélation chrétienne et de sa transmission
dans l'Église. Dans la seconde orientation, se placent des disciplines qui ont
connu et connaissent un développement plus intense, comme réponses à des
problèmes aujourd'hui fortement perçus. C'est le cas de l'étude de la doctrine
sociale de l'Église qui «entre dans le domaine... de la théologie et
particulièrement de la théologie morale»(173) et qui est à ranger parmi les
«éléments essentiels» de la «nouvelle évangélisation», dont elle constitue un
instrument(174). Il en est ainsi de l'étude de la missiologie, de
l'oecuménisme, du Judaïsme, de l'Islam, et des autres religions non
chrétiennes.
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