59. Parce que l'action pastorale est
destinée par sa nature à animer l'Église qui est essentiellement «mystère»,
«communion», «mission», la formation pastorale devra tenir compte de ces
dimensions dans l'exercice du ministère.
Il est
fondamental d'avoir conscience que l'Église est «mystère», c'est-à-dire oeuvre
divine, fruit de l'Esprit du Christ, signe efficace de la grâce, présence de la
Trinité dans la communauté chrétienne. Cette conscience, loin d'atténuer le
sens de la responsabilité propre au pasteur, le convaincra que la croissance de
l'Église est une oeuvre gratuite de l'Esprit et que son service - confié par
grâce divine à la libre responsabilité humaine - est celui du «serviteur
inutile» de l'Évangile (cf. Lc 17, 10).
De plus, la
conscience que l'Église est «communion» préparera le candidat au sacerdoce à
pratiquer une pastorale communautaire en cordiale collaboration avec les divers
membres de l'Église: prêtres et évêques, prêtres diocésains et religieux,
prêtres et laïcs. Mais une telle collaboration suppose d'abord la connaissance
et l'estime des différents dons et charismes, des diverses vocations et
responsabilités que l'Esprit offre et confie aux membres du corps du Christ.
Elle exige aussi un sens vif et précis de son identité et de celle des autres
dans l'Église. Elle réclame en outre confiance mutuelle, patience, douceur,
capacité de compréhension et d'écoute; enfin et surtout, elle s'enracine dans
un amour de l'Église plus grand que l'amour que l'on a pour soi et pour les
groupes auxquels on appartient. Il est particulièrement important de préparer
les futurs prêtres à la collaboration avec les laïcs, pour qu'ils «soient prêts
- dit le Concile - à écouter l'avis des laïcs, en tenant compte fraternellement
de leurs aspirations et en s'aidant de leur expérience et de leur compétence
dans les différents domaines de l'activité humaine, afin de pouvoir avec eux
lire les signes des temps»(187). De même, le récent Synode a insisté sur la
sollicitude pastorale envers les laïcs: «Il faut que le candidat au sacerdoce
devienne capable d'intéresser et d'initier les fidèles laïcs, surtout les
jeunes, aux différentes vocations (au mariage, aux services sociaux, à
l'apostolat, aux ministères, aux responsabilités d'ordre pastoral, à la vie
consacrée, aux charges de la vie politique et sociale, à la recherche
scientifique, à l'enseignement). Surtout, il est nécessaire d'éclairer et de
soutenir les laïcs dans leur vocation à s'engager dans le monde et à le
transformer à la lumière de l'Évangile, en reconnaissant la valeur de cet
engagement et en le respectant»(188).
Enfin, la
conscience de l'Église comme communion «missionnaire», aidera le candidat au
sacerdoce à aimer et à vivre la dimension missionnaire essentielle de l'Église
et des diverses activités pastorales; à être ouvert et disponible à toutes les
possibilités offertes aujourd'hui d'annoncer l'Évangile, sans oublier le
service précieux que les moyens de communication sociale peuvent et doivent
rendre en cette matière(189); à se préparer à un ministère qui, concrètement,
pourra exiger de lui la disponibilité, en réponse à l'Esprit-Saint et à
l'évêque, pour être envoyé prêcher l'Évangile au-delà des frontières de son
pays(190).
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