Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText
Ioannes Paulus PP. II
Pastores Dabo Vobis

IntraText CT - Lecture du Texte

  • CHAPITRE V
    • II. LES MILIEUX DE LA FORMATION SACERDOTALE
      • 60
Précédent - Suivant

Cliquer ici pour désactiver les liens aux concordances

II. LES MILIEUX DE LA FORMATION SACERDOTALE

La communauté de formation du grand séminaire

60. La nécessité du grand séminaire - et de la maison religieuse analogue - pour la formation des candidats au sacerdoce, affirmée avec autorité par le Concile Vatican II(191), a été réaffirmée par le Synode de la façon suivante: «Il faut affirmer de nouveau que l'institution du grand séminaire, comme le meilleur lieu de formation, est l'espace normal, même matériel, d'une vie communautaire et hiérarchique, et aussi la maison appropriée à la formation des candidats au sacerdoce, avec des supérieurs vraiment consacrés à ce ministère. Cette institution a donné des fruits abondants au long des siècles et continue à en donner dans le monde entier»(192).

Le séminaire se présente comme un temps et comme un lieu; mais il se présente surtout comme une communauté éducative en cheminement: c'est la communauté établie par l'évêque pour offrir à celui qui est appelé par le Seigneur à servir comme les Apôtres la possibilité de revivre l'expérience éducative que le Seigneur a réservée aux Douze. En réalité, une relation prolongée et intime de vie avec Jésus est présentée, dans l'Évangile, comme préalable nécessaire au ministère apostolique. Cette intimité oblige les Douze à réaliser, d'une façon particulièrement claire et spécifique, le détachement, proposé dans une certaine mesure à tous les disciples, à l'égard du milieu d'origine, du travail habituel, des affections les plus chères (cf. Mc 1, 16-20; 10, 28; Lc 9, 23. 57-62; 14, 25-27). Bien des fois, nous avons rapporté la tradition de Marc qui souligne le lien profond unissant les Apôtres avec le Christ et entre eux: avant d'être envoyés pour prêcher et accomplir des guérisons, ils sont appelés à «être ses compagnons» (Mc 3, 14).

La nature profonde du séminaire est d'être, à sa manière, une continuation, dans l'Église, de la communauté apostolique groupée autour de Jésus, à l'écoute de sa Parole, en marche vers l'expérience de la Pâque, dans l'attente de l'Esprit donné pour la mission. Tel est l'idéal auquel doit tendre tout séminaire. Le séminaire, comme institution humaine, a connu dans l'histoire les formes les plus diverses et de multiples vicissitudes. Son identité le stimule toujours à trouver une réalisation concrète, fidèle aux valeurs évangéliques dont il s'inspire, et capable de répondre aux situations et aux nécessités des temps.

Le séminaire est en lui-même une expérience originale de la vie de l'Église: en lui, l'évêque se rend présent par le ministère que le recteur accomplit avec les autres éducateurs, en esprit de coresponsabilité et de communion sous sa direction et son animation, pour la croissance pastorale et apostolique des candidats. Les divers membres de la communauté du séminaire, réunis par l'Esprit Saint en une fraternité unique, collaborent, chacun selon son propre don, à la croissance de tous dans la foi et la charité. C'est ainsi qu'ils se préparent à devenir prêtres et donc à prolonger, dans l'Église et dans l'histoire, la présence salvifique de Jésus Christ, le Bon Pasteur.

Déjà, sur le plan humain, le grand séminaire doit tendre à devenir «une communauté dont les membres sont liés par une amitié et une charité profondes, pour constituer dans la joie une vraie famille»(193). Sur le plan chrétien, le séminaire doit se constituer - continuent les Pères synodaux - comme «communauté ecclésiale», comme «communauté des disciples du Seigneur, dans laquelle une même liturgie imprègne toute la vie d'esprit de prière; elle est rassemblée par l'écoute et la méditation quotidienne de la Parole de Dieu et par le sacrement de l'Eucharistie; elle est unie dans l'exercice de la charité fraternelle et de l'esprit de justice; dans cette communauté, l'Esprit du Christ et l'amour de l'Église resplendissent, grâce au progrès de la vie communautaire et de la vie spirituelle de chacun de ses membres»(194). Confirmant et explicitant concrètement la dimension ecclésiale essentielle du séminaire, les Pères synodaux continuent: «Comme communauté ecclésiale, tant diocésaine qu'interdiocésaine ou même religieuse, le séminaire doit nourrir le sens de la communion ecclésiale des candidats avec leur évêque et avec leur presbyterium, de sorte qu'ils participent à leur espérance et à leurs angoisses et sachent étendre cette ouverture aux nécessités de l'Église universelle»(195).

Il est essentiel, pour la formation des candidats au sacerdoce et au ministère pastoral qui est ecclésiale par sa nature, que le séminaire soit considéré, non d'une manière extérieure et superficielle, c'est-à-dire comme un simple lieu d'habitation et d'étude, mais d'une façon intérieure et profonde, comme une communauté spécifiquement ecclésiale, une communauté qui revive l'expérience des Douze unis à Jésus(196).




Précédent - Suivant

Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText

Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC
IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2007. Content in this page is licensed under a Creative Commons License