61. Le séminaire est donc une
communauté ecclésiale éducative, mieux, une communauté particulière qui éduque.
Ce qui détermine sa physionomie, c'est sa fin spécifique, c'est-à-dire
l'accompagnement de la vocation des futurs prêtres, et, par conséquent, le
discernement de cette vocation, l'aide pour y répondre et la préparation à
recevoir le sacrement de l'Ordre avec les grâces et les responsabilités qu'il
comporte et par lesquelles le prêtre est configuré à Jésus Christ, Tête et Pasteur,
et est habilité et engagé à en partager la mission de salut dans l'Église et
dans le monde.
Le séminaire
étant une communauté éducative, toute la vie que l'on y mène, dans ses
expressions les plus diverses, est axée sur la formation humaine, spirituelle,
intellectuelle et pastorale des futurs prêtres: c'est une formation qui, bien
qu'ayant de nombreux points communs avec la formation humaine et chrétienne de
tous les membres de l'Église, présente des contenus, des modalités et des
caractéristiques qui découlent d'une façon particulière de la fin poursuivie:
préparer au sacerdoce.
Or les contenus
et les formes de l'oeuvre éducative exigent que le séminaire ait sa
programmation précise, c'est-à-dire un programme de vie ayant son unité
organique en même temps qu'il s'harmonise en accord avec la seule fin qui
justifie l'existence du séminaire: la préparation des futurs prêtres.
En ce sens, les
Pères synodaux écrivent: «En tant que communauté éducative, [le séminaire] doit
suivre un programme clairement défini qui ait comme note caractéristique
l'unité de la direction, représentée par le Recteur et ses collaborateurs, par
la cohérence dans l'ordonnancement de la vie et de l'activité formatrice et par
les exigences fondamentales de la vie communautaire, laquelle comporte aussi
des aspects essentiels relevant de la tâche de formation. Ce programme doit
être, sans hésitation ni flottement, au service de la finalité spécifique qui
seule justifie l'existence du séminaire: la formation des futurs prêtres, pasteurs
de l'Église»(197). Et pour que ce programme soit vraiment adapté et efficace,
il faut que ses grandes lignes se traduisent plus concrètement, en détail, par
quelques normes particulières destinées à ordonner la vie communautaire, en
fixant des moyens et des rythmes temporels précis.
Un autre aspect
est à souligner ici. L'oeuvre éducative est par nature l'accompagnement de
personnes concrètes, qui vivent dans l'histoire, qui marchent vers des choix et
vers l'adhésion à certains idéaux de vie. C'est précisément la raison pour
laquelle l'oeuvre éducative doit savoir concilier harmonieusement la vision
claire du but à atteindre, l'exigence d'une marche sérieuse vers ce but,
l'attention au «voyageur», c'est-à-dire au sujet concret engagé dans l'aventure
de la formation, et donc à une série de situations, de problèmes, de
difficultés, de rythmes de marche et de croissance. Cela exige une sage
souplesse, qui exclut tout compromis sur les valeurs comme sur l'engagement
conscient et libre, et qui signifie amour véritable et respect sincère pour
celui qui avance vers le sacerdoce dans ses dimensions personnelles. Cela vaut
non seulement pour chacune des personnes, mais aussi pour les différents
contextes sociaux et culturels dans lesquels vivent les séminaires et les diverses
formes de leur histoire. En ce sens, l'oeuvre éducative exige un continuel
renouvellement. Les Pères l'ont souligné avec force, même en ce qui concerne la
configuration des séminaires: «Étant sauve la valeur des formes classiques du
séminaire, le Synode désire que le travail de consultation des Conférences
épiscopales sur les besoins actuels de la formation se poursuive, comme cela a
été prévu par le décret Optatam totius (n. 1) et par le Synode de 1967. Les
Rationes de chaque nation ou rite seront revues opportunément, soit à
l'occasion des demandes faites par les Conférences épiscopales, soit dans les
visites apostoliques des séminaires des différentes nations, pour y introduire
les diverses modalités de formation, qui doivent répondre aux besoins des
peuples de culture dite autochtone, aux besoins des vocations d'adultes, des
vocations pour les missions etc.»(198).
|