62. La finalité et la structure
éducative du grand séminaire exigent que les candidats au sacerdoce y entrent
après une certaine préparation. Celle-ci ne posait pas de problème particulier,
du moins jusqu'à ces dernières décennies, lorsque les candidats au sacerdoce
provenaient habituellement des petits séminaires et que la vie chrétienne des
communautés ecclésiales offrait facilement à tous, sans distinction, une bonne
instruction et une bonne éducation chrétienne.
La situation a
évolué en beaucoup d'endroits. Il y a un grand contraste entre, d'un côté, le
style de vie et la préparation de base des enfants, des adolescents et des
jeunes, même s'ils sont chrétiens et parfois engagés dans la vie de l'Église,
et, de l'autre, le style de vie du séminaire et ses exigences de formation.
Dans ce contexte, en communion avec les Pères synodaux, je demande qu'il y ait
une période convenable de préparation précédant la formation donnée au
séminaire: «Il est utile qu'il y ait une période de préparation humaine,
chrétienne, intellectuelle et spirituelle pour les candidats au grand
séminaire. Ces candidats doivent cependant présenter des qualités déterminées:
l'intention droite, un degré suffisant de maturité humaine et une connaissance
assez ample de la doctrine de la foi, une certaine initiation aux méthodes de
prière et à un style de vie conforme à la tradition chrétienne. Qu'ils aient aussi
les comportements qui expriment, selon les usages de leurs régions, un effort
de recherche de Dieu et de la foi (cf. Evangelii nuntiandi, n. 48)(199).
La
«connaissance assez ample de la doctrine de la foi» dont parlent les Pères
synodaux est requise avant la théologie: on ne peut pas développer
l'«intelligence de la foi», si on ne connaît pas la «foi» en son contenu. Une
telle lacune pourra être plus facilement comblée grâce au prochain Catéchisme
universel.
Alors que la
conviction de la nécessité de cette préparation avant l'entrée au séminaire se
généralise, les opinions divergent sur ses contenus et ses caractéristiques,
c'est-à-dire sur son but premier: formation spirituelle pour le discernement de
la vocation ou formation intellectuelle et culturelle. D'autre part, on ne peut
pas oublier les nombreuses et profondes diversités qui existent non seulement
chez les différents candidats, mais aussi dans les régions ou les pays. Cela
invite à prolonger la phase actuelle d'étude et d'expérimentation pour que l'on
puisse définir d'une façon plus opportune et plus significative les éléments de
cette préparation ou «période propédeutique»: temps, lieu, forme, thèmes de
cette période, qu'il faut par ailleurs coordonner avec les années suivantes de
la formation au séminaire.
En ce sens, je
reprends moi-même et je propose à nouveau à la Congrégation pour l'Éducation
catholique la demande formulée par les Pères synodaux: «Le Synode demande que
la Congrégation pour l'Éducation catholique recueille toutes les informations
sur les premières expériences de cette formation déjà faites ou qui se
déroulent en ce moment. En temps opportun, la Congrégation communiquera aux
Conférences épiscopales les informations sur ce problème»(200).
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