La
communauté éducative du séminaire
66. La
communauté éducative du séminaire se construit autour des différents
formateurs: le recteur, le directeur ou père spirituel, les supérieurs et les
professeurs. Ceux-ci doivent se sentir profondément unis à l'évêque, qu'ils
représentent à divers titres et de différentes manières; ils doivent avoir
entre eux une communion et une collaboration profondes et cordiales. Cette
unité des éducateurs rend possible une réalisation adéquate du projet éducatif,
et surtout elle donne aux candidats au sacerdoce un exemple significatif et
concret de la communion ecclésiale qui constitue une valeur fondamentale de la
vie chrétienne et du ministère pastoral.
Il est évident
qu'une grande partie de l'efficacité de la formation dépend de la personnalité
mûre et forte des formateurs, du point de vue humain et évangélique. C'est
pourquoi il importe particulièrement de choisir avec soin les formateurs et de
les encourager vivement à se rendre toujours plus aptes à la charge qui leur
est confiée. Sachant bien que la préparation des candidats au sacerdoce dépend
du choix et de la formation des formateurs, les Pères synodaux ont longuement
précisé leurs qualités. Ils ont écrit en particulier: «La charge de la
formation des candidats au sacerdoce exige non seulement une préparation
spéciale des formateurs, qui soit vraiment technique, pédagogique, spirituelle,
humaine et théologique, mais aussi un esprit d'union et de collaboration afin
de réaliser dans une très étroite unité le programme de formation, de telle
sorte que soit toujours sauvegardée l'unité dans l'action pastorale du
séminaire sous l'autorité du recteur. Le groupe des formateurs donnera le témoignage
d'une vie vraiment évangélique et d'une consécration totale au Seigneur. Il est
opportun qu'il jouisse d'une certaine stabilité et qu'il ait sa résidence
habituelle dans la communauté du séminaire. Il sera intimement uni à l'évêque,
qui est le premier responsable de la formation des prêtres»(206).
Les évêques
doivent être les premiers à sentir leur grave responsabilité pour la formation
de ceux qui seront chargés de l'éducation des futurs prêtres. Pour ce
ministère, il faut choisir des prêtres de vie exemplaire, possédant un ensemble
de qualités: «Maturité humaine et spirituelle, expérience pastorale, compétence
professionnelle, stabilité dans leur propre vocation, préparation doctrinale
dans les sciences humaines (spécialement la psychologie) correspondant à leur
charge, connaissance des méthodes de travail en groupe»(207).
Etant sauves la
distinction du for interne et du for externe, l'entière liberté de choix des
confesseurs ainsi que la prudence et la discrétion qui conviennent au ministère
de directeur spirituel, la communauté presbytérale des éducateurs se sentira
solidaire dans la responsabilité d'éduquer les candidats au sacerdoce. C'est à
elle, toujours en référence à l'évaluation autorisée de l'évêque et du recteur,
qu'appartient en premier lieu le rôle de promouvoir et de vérifier l'aptitude
des candidats quant aux dons spirituels, humains et intellectuels, surtout en
ce qui concerne l'esprit de prière, l'assimilation profonde de la doctrine de
la foi, la capacité d'une authentique fraternité et le charisme du
célibat(208).
En tenant
compte - comme les Pères synodaux l'ont rappelé - des indications de
l'Exhortation Christifideles laici et de la Lettre apostolique Mulieris
dignitatem(209), qui soulignent l'utilité d'une saine influence de la spiritualité
laïque et du charisme de la féminité sur tout parcours éducatif, il est
important de prévoir, sous des formes prudentes et adaptées aux différents
contextes culturels, la collaboration de fidèles laïcs, hommes et femmes, dans
l'oeuvre de formation des futurs prêtres. Ils doivent être choisis avec soin,
dans le cadre des lois de l'Église, selon leur charisme particulier et leurs
compétences éprouvées. De leur collaboration bien coordonnée et intégrée aux
responsabilités éducatives des formateurs de futurs prêtres, il est permis
d'attendre des fruits bienfaisants pour une croissance équilibrée du sens de
l'Église et pour une perception plus précise de l'identité sacerdotale, de la
part des candidats au presbytérat(210).
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