2. Demeurer fidèle à la grâce
reçue! En effet, le don de Dieu ne détruit pas la liberté de l'homme, mais la
suscite, la développe et la demande.
Aussi, dans
l'Église, la confiance totale dans la fidélité inconditionnelle de Dieu à sa
promesse va de pair avec la grave responsabilité de coopérer à l'action du Dieu
qui appelle, de contribuer à créer et à maintenir les conditions dans
lesquelles le bon grain, semé par Dieu, peut prendre racine et porter des fruits
abondants. L'Église ne cessera jamais de prier le Maître de la moisson afin
qu'il envoie des ouvriers à sa moisson (cf. Mt 9,38); elle proposera aux
nouvelles générations un projet de vocation clair et courageux; elle les aidera
à discerner l'authenticité de l'appel de Dieu et à y répondre avec générosité;
elle apportera une attention particulière à la formation des candidats au
presbytérat.
Vraiment, pour
l'avenir de l'évangélisation de l'humanité, l'Église considère comme une tâche
de grande importance et particulièrement délicate la formation attentive des
futurs prêtres, diocésains et religieux, prolongée durant toute leur vie, pour
favoriser leur sanctification personnelle dans le ministère et une constante
mise à jour de leur engagement pastoral.
Par cette
oeuvre de formation, l'Église poursuit dans le temps l'oeuvre du Christ que
l'évangéliste Marc présente ainsi: «Jésus gravit la montagne, et il appelle à
lui ceux qu'il voulait. Ils vinrent à lui. Et il en institua Douze pour être
avec lui et pour les envoyer prêcher, avec pouvoir de chasser les démons» (Mc
3,13-15).
Au cours de son histoire, on peut
l'affirmer, l'Église a toujours revécu, avec une intensité ou des modalités
diverses, cette page de l'Évangile par l'oeuvre de formation des candidats au presbytérat
et des prêtres eux-mêmes. Aujourd'hui cependant, l'Église se sent appelée à
revivre dans un nouveau type d'engagement ce que le Maître a fait avec ses
Apôtres; en cela, elle est stimulée par les profondes et rapides
transformations de la société et des cultures de notre temps, par la
multiplicité et la diversité des contextes où elle annonce l'Évangile et en
témoigne. Elle est aussi sollicitée par l'évolution favorable du nombre des
vocations sacerdotales dans divers diocèses du monde, par l'urgence d'un nouvel
examen des contenus et des méthodes de la formation sacerdotale, par
l'inquiétude des évêques et de leurs communautés devant la raréfaction
persistante du clergé, par l'absolue nécessité que la «nouvelle évangélisation»
trouve dans les prêtres ses premiers «nouveaux évangélisateurs».
C'est précisément dans ce contexte
historique et culturel que s'est située en 1990 la dernière Assemblée générale
ordinaire du Synode des Évêques, consacrée à «la formation des prêtres dans les
circonstances actuelles», vingt-cinq ans après la fin du Concile, avec
l'intention de compléter la doctrine conciliaire sur ce point et de l'adapter
avec plus de pertinence aux conditions actuelles(3).
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