77. La formation permanente
constitue également un devoir pour les prêtres d'âge moyen. En réalité, ils
peuvent courir des risques multiples en raison même de leur âge, par exemple un
activisme exagéré ou une certaine routine dans l'exercice du ministère. Ou encore
la tentation de présumer de soi comme si l'expérience per sonnelle désormais
éprouvée ne devait plus se confronter à rien d'autre ni à personne. Il n'est
pas rare que le prêtre souffre alors d'une sorte de lassitude intérieure
dangereuse, signe d'une désillusion résignée face aux difficultés et aux
échecs. La réponse à cette situation est donnée par la formation permanente,
par un examen continu de son équilibre personnel et de son action, par la
recherche constante de motivations et de moyens pour sa mission. Le prêtre
gardera ainsi un esprit vigilant et disponible aux requêtes en vue du salut,
constamment renouvelées, que beaucoup adressent au prêtre, «homme de Dieu».
La formation permanente
doit intéresser aussi les prêtres d'âge avancé, appelés les anciens, qui, dans
certaines Églises, forment le groupe le plus nombreux du presbyterium. Celui-ci
doit leur témoigner sa reconnaissance pour le service fidèle qu'ils ont rendu
au Christ et à l'Église, ainsi qu'une solidarité concrète qui tienne compte de
leur condition. Pour ces prêtres, la formation permanente sera moins une
question d'étude, de discussion et de mise à jour culturelle qu'une
confirmation sereine et apaisante du rôle qu'ils sont encore appelés à jouer
dans le presbyterium. Ce rôle sera défini non seulement par la poursuite du
ministère pastoral, éventuellement sous des formes différentes, mais aussi par
la possibilité que leur donne l'expérience de la vie et de l'apostolat de
devenir eux-mêmes d'authentiques maîtres et formateurs des autres prêtres.
Même les
prêtres qui, à cause de la fatigue ou de la maladie, se trouvent dans une
condition de fragilité physique ou de lassitude morale peuvent être aidés par
la formation permanente. Celle-ci les encourage à continuer à servir l'Église
d'une façon sereine et courageuse, à ne pas s'isoler de la communauté ni du
presbyterium, à réduire leur activité extérieure pour se consacrer aux
activités de relation pastorale et de spiritualité personnelle capables
d'étayer les raisons d'être et la joie de leur sacerdoce. La formation
permanente les aidera en particulier à garder vivante la conviction,
qu'eux-mêmes ont inculquée aux fidèles, d'être toujours des membres actifs dans
l'édification de l'Église, spécialement par la force de leur union à Jésus
Christ souffrant et à tant d'autres frères et soeurs qui dans l'Église
participent à la passion du Seigneur. Avec eux, ils revivent l'expérience de
Paul qui disait: «Je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour
vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son
Corps, qui est l'Église» (Col 1, 24)(232).
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