3. Dans la continuité des
textes du Concile Vatican II au sujet de l'ordre sacerdotal et de la formation
des prêtres(4) et dans le but d'en appliquer concrètement la doctrine riche et
autorisée aux différentes situations, l'Église a déjà traité plusieurs fois des
problèmes de la vie, du ministère et de la formation des prêtres.
Les occasions les plus solennelles furent
les Synodes des Évêques. Dès la première Assemblée générale, tenue en octobre
1967, le Synode a consacré cinq congrégations générales au thème du renouveau
des séminaires. Ce travail a apporté une contribution décisive à l'élaboration
du document de la Congrégation pour l'Éducation catholique: «Normes
fondamentales pour la formation sacerdotale»(5).
C'est surtout
la seconde Assemblée générale ordinaire, en 1971, qui a consacré la moitié de
ses travaux au sacerdoce ministériel. Les fruits de cette longue réflexion,
repris et condensés en quelques «recommandations» soumises à mon Prédécesseur
le Pape Paul VI et lues à l'ouverture du Synode de 1974, concernaient
principalement la doctrine sur le sacerdoce ministériel et certains aspects de
la spiritualité et du ministère presbytéral.
En plusieurs
autres occasions, le Magistère de l'Église a continué à manifester sa
sollicitude pour la vie et le ministère des prêtres. Dans les années
post-conciliaires, peut-on dire, il n'y eut pas d'intervention du Magistère
qui, sous une forme ou sous une autre, n'ait pris en considération de façon
explicite ou implicite, le sens de la présence des prêtres dans la communauté,
leur rôle et leur nécessité pour l'Église et pour la vie du monde.
Ces dernières
années, et en de nombreux endroits, on a éprouvé la nécessité de revenir sur le
thème du sacerdoce, en l'abordant d'un point de vue relativement nouveau et
plus adapté aux circons tances ecclésiales et culturelles présentes. Du
problème de l'identité du prêtre, l'attention s'est portée vers les problèmes
liés à l'itinéraire de la formation au sacerdoce et à la qualité de vie des
prêtres. En réalité, les nouvelles générations d'appelés au sacerdoce
ministériel présentent des caractéristiques notablement différentes de celles
de leurs prédécesseurs immédiats et vivent dans un monde nouveau sous bien des
aspects, en continuelle et rapide évolution. Et de tout cela, il importe de
tenir compte dans l'élaboration des programmes et la réalisation des
itinéraires de formation au sacerdoce ministériel.
Quant aux prêtres qui exercent leur
ministère depuis plus ou moins longtemps, ils semblent souffrir aujourd'hui
d'une dispersion excessive dans des activités pastorales toujours plus
nombreuses. Face aux difficultés de la société et de la culture contemporaine,
ils se sentent obligés de repenser leur style de vie et les priorités de leurs
engagements pastoraux, alors qu'ils éprouvent toujours plus la nécessité d'une
formation permanente.
Les préoccupations et les réflexions du
Synode des Évêques de 1990 ont porté sur l'augmentation des vocations au
presbytérat, sur la formation - afin que les candidats connaissent et suivent
Jésus en se préparant à célébrer et à vivre le sacrement de l'Ordre qui les
configure au Christ Tête et Pasteur, Serviteur et Époux de l'Église - et sur la
définition d'itinéraires de formation permanente propres à soutenir de façon
réaliste et efficace le ministère et la vie spirituelle des prêtres.
Ce même Synode voulait aussi répondre à une
demande du Synode précédent sur la vocation et la mission des laïcs dans
l'Église et dans le monde. Les laïcs eux-mêmes avaient souhaité que les prêtres
s'engagent à les former afin de les aider de façon adéquate dans l'accomplissement
de la mission ecclésiale commune. En réalité, «plus se développe l'apostolat
des laïcs, plus on ressent fortement le besoin d'avoir des prêtres qui soient
bien formés, des prêtres saints. Ainsi, la vie même du Peuple de Dieu traduit
l'enseignement du Concile Vatican II sur le rapport entre le sacerdoce commun
et le sacerdoce ministériel et hiérarchique. En effet, dans le mystère de
l'Église, la hiérarchie a un caractère ministériel (cf. Lumen gentium, n. 10).
Plus on approfondit le sens de la vocation propre des laïcs, plus apparaît à
l'évidence ce qui est propre au prêtre»(6).
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