32. L'appartenance et le dévouement
à l'Église particulière ne limitent pas à cette dernière toute l'activité et la
vie du prêtre. Elles ne peuvent pas y être réduites en raison de la nature même
de l'Église particulière(87) et de celle du ministère sacerdotal. Le Concile
écrit à ce sujet: «Le don spirituel que les prêtres ont reçu à l'ordination les
prépare, non pas à une mission limitée et restreinte, mais à une mission de
salut d'ampleur universelle, "jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac
1, 8); n'importe quel ministère sacerdotal participe, en effet, aux dimensions
universelles de la mission confiée par le Christ aux Apôtres».(88)
Il en résulte
que la vie spirituelle des prêtres doit être profondément marquée par l'élan et
le dynamisme missionnaires. Il leur revient, dans l'exercice de leur ministère
et dans le témoignage de leur vie, de faire de la communauté qui leur est
confiée une communauté authentiquement missionnaire. Comme je l'ai écrit dans
l'encyclique Redemptoris missio, «tous les prêtres doivent avoir un coeur et
une mentalité missionnaires, être ouverts aux besoins de l'Église et du monde,
attentifs aux plus éloignés, et surtout aux groupes non chrétiens de leur
milieu. Dans la prière et en particulier dans le sacrifice eucharistique, ils
porteront la sollicitude de toute l'Église pour l'ensemble de l'humanité».(89)
Si cet esprit
missionnaire anime généreusement la vie des prêtres, il sera plus facile de
répondre à une situation toujours plus grave aujourd'hui dans l'Église, celle
qui provient de l'inégale distribution du clergé. Sur ce point, le Concile a
été on ne peut plus clair et fort: «Les prêtres se souviendront donc qu'ils
doivent avoir au coeur le souci de toutes les Églises. Ainsi les prêtres des
diocèses plus riches en vocation se tiendront prêts à partir volontiers,avec la
permission de leur Ordinaire ou à son appel, pour exercer leur ministère dans
des pays, des missions ou des activités qui souffrent du manque de
prêtres».(90)
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