Mariages mixtes
78.
Le nombre croissant de mariages entre catholiques et autres baptisés
requiert par ailleurs une attention pastorale particulière à la
lumière des orientations et des normes contenues dans les plus
récents documents du Saint-Siège et dans ceux que les
Conférences épiscopales ont élaborés, pour en
permettre l'application concrète dans les diverses situations.
Les
couples qui vivent l'expérience d'un mariage mixte présentent des
exigences particulières qu'on peut réduire à trois
catégories principales.
Avant
tout, il faut avoir présent à l'esprit les devoirs de la partie
catholique qui découlent de la foi, pour tout ce qui concerne le libre
exercice de celle-ci et l'obligation qui s'ensuit de pourvoir, selon ses
propres forces, à ce que les enfants soient baptisés et
éduqués dans la foi catholique(178).
Il
faut tenir compte des difficultés particulières inhérentes
aux rapports entre mari et femme pour tout ce qui regarde le respect de la
liberté religieuse: celle-ci peut être violée soit par des
pressions indues pour obtenir le changement des convictions religieuses du
conjoint, soit par des obstacles qui seraient mis à la libre manifestation
de ces convictions dans la pratique religieuse.
En
ce qui concerne la forme liturgique et canonique du mariage, les Ordinaires
peuvent faire largement usage de leurs facultés selon les diverses
nécessités.
En
traitant de ces exigences spéciales, il faut tenir compte des points
suivants:
Les
mariages entre catholiques et autres baptisés présentent, tout en
ayant une physionomie particulière, de nombreux éléments
qu'il est bon de valoriser et de développer, soit pour leur valeur
intrinsèque, soit pour la contribution qu'ils peuvent apporter au
mouvement œcuménique. Cela se vérifie en particulier lorsque
les deux époux sont fidèles à leurs engagements religieux.
Le baptême commun et le dynamisme de la grâce fournissent aux
époux, dans ces mariages, le fondement et la motivation qui les portent
à exprimer leur unité dans la sphère des valeurs morales
et spirituelles.
Dans
ce but, et aussi pour mettre en évidence l'importance
œcuménique d'un tel mariage mixte, vécu pleinement dans la
foi des deux conjoints chrétiens, on recherchera, même si cela ne
s'avère pas toujours facile, une cordiale collaboration entre le
ministre catholique et le ministre non catholique, dès le moment de la
préparation au mariage et des noces.
Quant
à la participation du conjoint non catholique à la communion
eucharistique, on suivra les normes établies par le Secrétariat
pour l'unité des chrétiens(179).
En
diverses parties du monde, on enregistre un nombre croissant de mariages entre
catholiques et non baptisés. Dans nombre d'entre eux, le conjoint non
baptisé professe une autre religion et ses convictions doivent
être traitées avec respect, selon les principes de la
déclaration Nostra aetate du Concile œcuménique
Vatican II sur les relations avec les religions non chrétiennes. Mais
dans beaucoup d'autres cas, particulièrement dans les
sociétés sécularisées, la personne non
baptisée ne professe aucune religion. Pour ces mariages, il est
nécessaire que les Conférences épiscopales et les
différents évêques prennent des mesures pastorales
adéquates, visant à garantir la défense de la foi du conjoint
catholique et la sauvegarde de son libre exercice, surtout quant à son
devoir de faire ce qui est en son pouvoir pour que les enfants soient
baptisés et éduqués de manière catholique. Le
conjoint catholique doit être également soutenu de toute
façon dans son effort pour donner, à l'intérieur de la
famille chrétienne, un témoignage authentique de foi et de vie
catholiques.
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