Ceux qui sont
sans famille
85. Je désire encore ajouter quelques mots
en faveur d'une catégorie de personnes que je considère, à
cause des conditions concrètes dans lesquelles elles doivent vivre - et
souvent sans l'avoir voulu -, particulièrement proches du Cœur du
Christ et qui méritent donc affection et sollicitude empressée de
l'Eglise et notamment des pasteurs.
Il existe en effet dans le monde un grand nombre de
personnes qui malheureusement ne peuvent en aucune façon se
référer à ce que l'on pourrait définir une famille
au sens propre. De larges portions de l'humanité vivent dans des
conditions d'extrême pauvreté, où la promiscuité, le
manque de logement, les relations instables et irrégulières, le
défaut complet de culture ne permettent pas, dans la pratique, de
pouvoir parler de famille. D'autres
personnes, pour des raisons diverses, sont restées seules au monde. Pourtant «la bonne
nouvelle de la famille» s'adresse aussi à elles.
En ce qui concerne ceux qui vivent dans une
pauvreté extrême, j'ai déjà parlé de la
nécessité urgente de travailler avec courage afin de trouver des
solutions, même au niveau politique, qui permettent de les aider à
surmonter cette condition inhumaine de prostration. C'est un devoir qui
revient, de façon solidaire, à toute la société,
mais d'une manière spéciale aux autorités en raison de
leur charge et donc de leur responsabilité , comme aux familles, qui
doivent faire preuve d'une grande compréhension et d'une volonté
d'entraide.
A ceux qui n'ont pas de famille naturelle, il faut
ouvrir davantage encore les portes de la grande famille qu'est l'Eglise,
laquelle prend un visage concret dans la famille diocésaine et
paroissiale, dans les communautés ecclésiales de base ou dans les
mouvements d'apostolat. Personne n'est sans famille en ce monde: l'Eglise est
la maison et la famille de tous, en particulier de ceux qui «peinent et ploient
sous le fardeau»(181).
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