Une
communion indissoluble
20. La
communion conjugale se caractérise non seulement par son unité,
mais encore par son indissolubilité: «Cette union intime, don
réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent
l'entière fidélité des époux et requièrent
leur indissoluble unité»(49).
C'est un devoir
fondamental pour l'Eglise d'affirmer encore et avec force - comme l'ont fait
les Pères du Synode - la doctrine de l'indissolubilité du
mariage: à ceux qui, de nos jours, pensent qu'il est difficile, voire
impossible, de se lier à quelqu'un pour la vie, à ceux encore qui
sont entraînés par une culture qui refuse l'indissolubilité
du mariage et qui méprise même ouvertement l'engagement des
époux à la fidélité, il faut redire l'annonce
joyeuse du caractère définitif de cet amour conjugal, qui trouve
en Jésus-Christ son fondement et sa force(50).
Enracinée
dans le don plénier et personnel des époux et requise pour le
bien des enfants, l'indissolubilité du mariage trouve sa
vérité définitive dans le dessein que Dieu a
manifesté dans sa Révélation: c'est Lui qui veut et qui
donne l'indissolubilité du mariage comme fruit, signe et exigence de
l'amour absolument fidèle que Dieu a pour l'homme et que le Seigneur
Jésus manifeste à l'égard de son Eglise.
Le Christ
renouvelle le dessein primitif que le Créateur a inscrit dans le
cœur de l'homme et de la femme, et dans la célébration du
sacrement du mariage il offre «un cœur nouveau»: ainsi, non seulement les
époux peuvent surmonter la «dureté du cœur»(51),
mais aussi et surtout ils peuvent partager l'amour plénier et
définitif du Christ, nouvelle et éternelle Alliance faite chair.
De même que le Seigneur Jésus est le «témoin
fidèle»(52), le «oui» des promesses de Dieu(53) et donc
la réalisation suprême de la fidélité inconditionnelle
avec laquelle Dieu aime son peuple, ainsi les époux chrétiens
sont appelés à participer réellement à
l'indissolubilité irrévocable qui lie le Christ à
l'Eglise, son Epouse, qu'il aime jusqu'à la fin des temps(54).
Le don du
sacrement est pour les époux chrétiens une vocation - en
même temps qu'un commandement - à rester fidèles pour
toujours, par delà les épreuves et les difficultés, dans
une généreuse obéissance à la volonté du
Seigneur: «Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer»(55).
De nos jours, témoigner de la valeur
inestimable de l'indissolubilité du mariage et de la
fidélité conjugale est, pour les époux chrétiens,
un des devoirs les plus importants et les plus pressants. C'est pourquoi, en union
avec tous mes Frères qui ont participé au Synode des
Evêques, je loue et j'encourage tous les couples, et ils sont nombreux,
qui au milieu de grandes difficultés gardent et font grandir ce bien
qu'est l'indissolubilité: ils assument ainsi, d'une manière
humble et courageuse, la tâche qui leur a été
donnée, d'être dans le monde un «signe» - signe discret et
précieux, parfois soumis à la tentation, mais toujours
renouvelé - de la fidélité inlassable de l'amour de Dieu
et de Jésus-Christ pour tous les hommes, pour tout homme. Et il faut
aussi reconnaître le prix du témoignage des époux
abandonnés par leur conjoint qui, grâce à leur foi et
à leur espérance chrétiennes, n'ont pas contracté
une nouvelle union: ils rendent ainsi un authentique témoignage de fidélité
dont le monde d'aujourd'hui a tant besoin. C'est pourquoi les pasteurs et les
fidèles de l'Eglise doivent les encourager et les aider à
persévérer dans ce sens.
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