Les structures
d'unité qui existaient avant la division sont un patrimoine d'expériences qui
oriente notre cheminement vers le retour à la pleine communion. Evidemment,
pendant le deuxième millénaire, le Seigneur n'a pas cessé de donner à son
Eglise des fruits abondants de grâce et de croissance. Mais l'éloignement
réciproque progressif entre les Eglises d'Occident et d'Orient les a
malheureusement empêchées d'échanger les richesses de leurs dons et de leurs
aides. Il convient de fournir un grand effort, avec la grâce de Dieu, pour
rétablir entre elles la pleine communion, source de tant de biens pour l'Eglise
du Christ. Cet effort requiert toute notre bonne volonté, une prière humble et
une collaboration persévérante que rien ne doit décourager. Saint Paul nous
stimule: « Portez les fardeaux les uns des autres » (Ga 6, 2). Comme
cette exhortation de l'Apôtre nous concerne, et comme elle est d'actualité!
L'appellation traditionnelle d'« Eglises sœurs » devrait nous être sans cesse
présente sur cette route.
Les liens avec
cette glorieuse tradition sont féconds pour l'Eglise. « Les Eglises d'Orient —
déclare le Concile — possèdent depuis leur origine un trésor duquel l'Eglise
d'Occident a puisé de nombreux éléments dans les domaines de la liturgie, de la
tradition spirituelle et de l'ordre juridique ».
De ce « trésor
», font également partie « les richesses de ces traditions spirituelles dont le
monachisme surtout est l'expression. C'est là que, depuis les temps glorieux
des saints Pères, a fleuri la spiritualité monastique qui s'est répandue
ensuite dans les pays d'Occident ». Comme j'ai eu l'occasion de le
faire observer récemment dans la lettre apostolique Orientale lumen, les
Eglises d'Orient ont vécu avec une grande générosité l'engagement dont témoigne
la vie monastique, « à commencer par l'évangélisation, qui est le service le
plus élevé que le chrétien puisse offrir à son frère, pour se prolonger par de
nombreuses autres formes de service spirituel et matériel. On peut même dire que
le monachisme a été dans l'antiquité — et également, à plusieurs reprises, au
cours des époques qui suivirent — l'instrument privilégié de l'évangélisation
des peuples ».
Le Concile ne
s'en tient pas à mettre en évidence tout ce qui rend les Eglises d'Orient et
d'Occident semblables entre elles. Conformément à la vérité historique, il
n'hésite pas à affirmer: « Il n'est pas étonnant que certains aspects du
mystère révélé soient parfois mieux saisis et mieux mis en lumière par une
partie que par l'autre, si bien qu'il faut dire que souvent ces formulations
théologiques différentes sont davantage complémentaires qu'opposées entre elles
». L'échange des dons entre les Eglises, dans leur complémentarité,
rend féconde la communion.
En cette
matière si importante et si délicate, il est nécessaire que les pasteurs
instruisent les fidèles avec soin, afin qu'ils connaissent clairement les
raisons précises de telles participations dans le culte liturgique de même que
des diverses disciplines existant à ce sujet.
On ne doit
jamais perdre de vue la dimension ecclésiologique de la participation aux
sacrements, surtout celle de la sainte Eucharistie.