Le vrai Dieu, fondement de
l'ordre moral
La confiance réciproque entre
les peuples et les États ne peut naître et se renforcer que dans
la reconnaissance et le respect de l'ordre moral.
Mais l'ordre moral ne peut
s'édifier que sur Dieu ; séparé de Dieu, il se
désintègre. Car l'homme n'est pas seulement un organisme
matériel ; il est aussi un esprit doué de pensée et de
liberté. Il exige donc un ordre moral et religieux qui, plus que toute
valeur matérielle, influe sur les orientations et les solutions à
donner aux problèmes de la vie individuelle et sociale, à
l'intérieur des communautés nationales et dans leurs rapports
mutuels.
On a
affirmé que, à l'époque des triomphes de la science et de
la technique, les hommes pouvaient construire leur civilisation sans avoir
besoin de Dieu. La vérité est au contraire que les progrès
eux-mêmes de la science et de la technique posent des problèmes
humains de dimensions mondiales qui ne peuvent trouver leur solution
qu'à la lumière d'une foi sincère et vive en Dieu,
principe et fin de l'homme et du monde.
Ces
vérités sont confirmées par la constatation que les
horizons sans mesure ouverts par la recherche scientifique contribuent
eux-mêmes à faire naître dans les esprits la persuasion que
les sciences mathématiques peuvent bien manifester les
phénomènes, mais sont incapables de saisir et encore moins d'exprimer
entièrement les aspects les plus profonds de la réalité.
La tragique expérience du passé, que les forces gigantesques
mises à la disposition de la technique peuvent être
utilisées pour des fins aussi bien constructives que destructives, met
en évidence l'importance souveraine des valeurs spirituelles pour que
les progrès scientifiques conservent leur caractère essentiel de
moyens pour la civilisation.
Le
sentiment de croissante insatisfaction qui se propage parmi les membres de
communautés nationales à haut niveau de vie détruit
l'illusion rêvée d'un paradis sur terre ; mais en même temps
se fait toujours plus claire la conscience des droits inviolables et universels
de la personne, plus vive l'aspiration à des relations plus justes et
plus humaines. Ce sont là des motifs qui tous contribuent à
rendre les hommes plus conscients de leurs propres limites, à faire
refleurir en eux la recherche des valeurs spirituelles. Tout cela ne peut pas
ne pas susciter un espoir d'ententes sincères et de collaborations
fécondes.
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