Suggestions
pratiques
Pour
traduire en termes concrets les principes et les directives sociales, on passe
d'habitude par trois étapes : relevé de la situation,
appréciation de celle-ci à la lumière de ces principes et
directives, recherche et détermination de ce qui doit se faire pour
traduire en actes ces principes et ces directives selon le mode et le
degré que la situation permet ou commande.
Ce sont
ces trois moments que l'on a l'habitude d'exprimer par les mots : voir, juger,
agir. Il est plus que jamais opportun que les jeunes soient invités
souvent à repenser ces trois moments, et, dans la mesure du possible,
à les traduire en actes ; de cette façon, les connaissances
apprises et assimilées ne restent pas en eux à l'état
d'idées abstraites, mais les rendent capables de traduire dans la
pratique les principes et les directives sociales.
A ce stade
de l'application concrète des principes, des divergences de vue peuvent
surgir, même entre catholiques droits et sincères. Lorsque cela se produit, que jamais ne
fassent défaut la considération réciproque, le respect
mutuel et la bonne volonté qui recherche les points de contact en vue
d'une action opportune et efficace ; que l'on ne s'épuise pas en
discussions interminables ; et sous le prétexte du mieux, que l'on ne
néglige pas le bien qui peut et doit être fait.
Les
catholiques qui s'adonnent à des activités économiques et
sociales se trouvent fréquemment en rapport avec des hommes qui n'ont
pas la même conception de la vie. Que dans ces rapports Nos fils soient
vigilants pour rester cohérents avec eux-mêmes, pour n'admettre
aucun compromis en matière de religion et de morale ; mais qu'en
même temps ils soient animés d'esprit de compréhension,
désintéressés, disposés à collaborer
loyalement en des matières qui en soi sont bonnes ou dont on peut tirer
le bien. Il est cependant clair que dès que la Hiérarchie
ecclésiastique s'est prononcée sur un sujet, les catholiques sont
tenus à se conformer à ses directives, puisque appartiennent
à l'Eglise le droit et le devoir non seulement de défendre les
principes d'ordre moral et religieux, mais aussi d'intervenir d'autorité
dans l'ordre temporel, lorsqu'il s'agit de juger de l'application de ces
principes à des cas concrets.
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