Tutelle des prix
Vu la
nature des produits agricoles, on doit recourir à une discipline
efficace en vue d'en protéger les prix, utiliser à cet effet les
ressources variées que la technique économique moderne est
capable de proposer. Il est hautement désirable que cette discipline
soit avant tout l'œuvre des intéressés ; on ne saurait
toutefois négliger l'action régulatrice des pouvoirs publics.
On
n'oubliera pas en l'espèce Que le prix des produits agricoles constitue
souvent une rémunération du travail, plutôt qu'une
rémunération de capitaux.
Le
Souverain Pontife Pie XI observe à bon droit, dans l'encyclique Quadragesimo
anno : « Au même résultat contribuera encore un raisonnable
rapport entre les différentes catégories de salaires » ; mais il
ajoute aussitôt : « Et, ce qui s'y rattache étroitement, un
raisonnable rapport entre les prix auxquels se vendent les produits des
diverses branches de l'activité économique, telles que l'agriculture,
l'industrie et d'autres encore, » (39)
Il est
vrai que les produits agricoles sont destinés d'abord à
satisfaire les besoins primaires : aussi bien leurs prix doivent-ils être
tels qu'ils soient accessibles à l'ensemble des consommateurs. Mais il
est clair qu'on ne peut s'appuyer sur ce motif pour réduire toute une
catégorie de citoyens à un état permanent
d'infériorité économique et sociale, et la priver d'un
pouvoir d'achat indispensable à un niveau de vie décent, cela, au
reste, en opposition évidente avec le bien commun.
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