Oui.
Et ce danger est plus proche qu’on ne le croit généralement. Mais personne ne remarque
un fait primordial. Pendant que le monde se fait modeler pour la réalisation de
ce sinistre dessein, un malaise profond, immense, indescriptible, l’envahit.
C’est un malaise souvent inconscient, qui se présente de façon vague et
indéfinie même lorsqu’il est conscient, mais que personne n’oserait conteste.
On dirait que l’humanité entière souffre violence, qu’elle est mise dans un
moule qui ne convient pas à sa nature, et que toutes ses fibres saines se
tordent et résistent. Il y a un immense désir d’une autre chose, encore
inconnue. C’est un fait nouveau – peut-être pour la première fois depuis qu’a
commencé, au XVe siècle, le déclin de la civilisation chrétienne – le monde
entier gémit dans les ténèbres et la douleur, précisément comme le fils prodigue
au dernier degré de la honte et de la misère, loin du foyer paternel. Au
momento où l’iniquité semble triompher, il y a quelque chose de frustrée dans
sa victoire apparente.
L’expérience
nous montre que c’est de mécontentements semblables que naissent les grandes
surprises de l’histoire. À mesure que la controsion s’accentue, le malaise lui
aussi s’accentue. Qui saurait dire quels sursauts magnifiques peuvent en
résulter ?
Au
bout du péché et de la douleur, il y a, souvent, l’heure de la miséricorde divine
pour le pécheur…
Or,
ce malaise sain et prometteur est, à mon avis, un fruit de la résurrection de
la fibre catholique provoquée par les grands événements énumérés plus haut,
résurrection qui répercute favorablement sur ce qui existe encore de vie et de
santé dans toutes les aires culturelles du monde.
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