Voici la onzième édition en France d’un opuscule déjà
répandu dans le monde entier (plus de 3,7 millions d’exemplaires en dix-huit
langues), qui raconte les apparitions et révélations de la Très Sainte Vierge à
Fatima, Portugal, entre mai et octobre 1917.
Une
personne sceptique ou peu informée pourrait peut-être penser :
- Quel est l’intérêt aujourd’hui du Message de Fatima,
pour l’humanité contemporaine ? Et surtout, après la révélation de la troisième
partie du secret, ce message a-t-il encore une actualité et que peut-il nous
dire?
En
réalité, le message de la Sainte Vierge délivré à Fatima est la clé pour
comprendre, non seulement le XXe siècle, mais aussi les jours que nous vivons
et ceux à venir.
La
Mère de Dieu parla à trois petits bergers – Lucie, Jacinthe et François (ces
deux derniers ont été béatifiés le 13 mai 2000) – et, à travers eux, au monde
entier. Elle les a chargés essentiellement de communiquer à l’humanité sa
profonde affliction devant l’impiété et la corruption des hommes. Si ceux-ci ne
s’amendaient pas, ajoutait la Sainte Vierge, il viendrait un terrible
châtiment.
Le
XXe siècle parvenu à sa fin, force est de constater que l’humanité pécheresse
ne s’est pas amendée et qu’au contraire elle est aujourd’hui plongée dans une
effroyable crise aux multiples aspects : crise morale, familiale, sociale,
religieuse… Pour son issue, la Sainte Vierge a présenté très clairement une
alternative : la conversion ou le châtiment.
D’abord,
au cours de l’apparition du 13 juillet 1917, Elle a parlé du châtiment dans
l’autre vie, châtiment éternel, suprême, définitif : la condamnation à l’enfer
des pécheurs qui meurent sans repentir. La Mère de Dieu n’a pas craint de
montrer l’enfer aux trois voyants qui n’avaient alors que dix, neuf et sept
ans… Cet aspect du message de Fatima constitue le « premier secret », ou plus
exactement la première partie d’un seul et même message.
La
deuxième partie – ou le « deuxième secret » – concerne l’humanité soumise sur
cette Terre à une grande alternative.
Si les hommes « ne cessent pas
d’offenser Dieu », Celui-ci « va punir le monde de ses crimes, au moyen de la
guerre, de la faim et des persécutions contre l’Eglise et le Saint-Père ». La
guerre est donc clairement présentée comme un châtiment pour les péchés des
hommes. A moins qu’ils ne se convertissent. Et la Sainte Vierge précise: « Dieu
veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé ».
Mais
la Sainte Vierge va encore être plus précise quant au châtiment qu’Elle
annonce. En effet, la Russie est indiquée comme l’instrument moteur de ces
guerres : « [la Russie] répandra ses
erreurs à travers le monde, propageant les guerres et les persécutions contre
l’Eglise ». Si les maléfices du communisme étaient les erreurs que la Russie
devait répandre dans le monde, comment comprendre cette prophétie après
l’effondrement de l’URSS ?
-
Le programme des bolcheviques en 1917 était la mise en pratique de doctrines
égalitaires, nées et développées en Europe occidentale et particulièrement en
France. Ces doctrines sont apparues lors de la « conspiration des égaux », au
cours du paroxysme de la Révolution française. Elles devinrent a un système
complet avec le « Manifeste du parti communiste » (1848), elles inspirèrent la
« Commune » (1871) avec son sinistre cortège de prêtes martyrisés, d’églises
profanées, de palais brûlés, de crimes et de blasphèmes perpétrés au nom de
l’utopie égalitaire.
Le
13 juillet 1917 – jour de l’avertissement solennel de la Sainte Vierge au sujet
des « erreurs de la Russie » – les bolcheviques eux-mêmes, pour la plupart, ne
croyaient pas que cette doctrine puisse assumer immédiatement la direction de
la Russie. Lénine venait de rentrer, grâce à de puissants appuis occidentaux,
et le chef du gouvernement provisoire, le prince Lvov, rassurait les citoyens en
affirmant que l’ex-empire des Tsair allait se fondre dans une « démocratie
universelle ».
Pourtant,
contre toute vraisemblance, le 7 novembre, quelques centaines de militants
communistes, renforcés par des déserteurs et des aventuriers, prenaient d’assaut
le pouvoir et érigeaient l’impiété et le crime massif en système de
gouvernement. Immédiatement, le parti bolchevique commença à répandre « ses
erreurs » dans le monde entier, confirmant ainsi les paroles de la Sainte
Vierge.
Jusqu’alors,
on n’avait jamais vu un gouvernement durable proposer un tel ensemble
d’aberrations : l’intauration de l’égalitarisme le plus complet et la
suppression de la propriété privée, le divorce et l’amour libre, l’avortement
et la contraception, les « droits » des homosexuels, la « libération » des
femmes, l’euthanasie, l’omniprésence de l’Etat, l’hyper-planification
technocratique de la vie, la torture psychiatrique pour les dissidents,
l’extermination de classes sociales entières, d’ethnies, d’opposants ou même de
sympathisants mous. Tout cela ayant pour but final d’extirper des âmes toute
forme de religion transcendante et d’implanter une véritable anti-religion :
celle du matérialisme et du relativisme…
Pendant
presque un siècle, la Russie; tel un gigantesque vaporisateur, a propagé dans
le monde, jusqu’à la dernière particule, les erreurs qu’elle avait fait
siennes. Aujourd’hui il semble que l’aérosol soit vide, mais le monde est
contaminé… La prophétie de la Vierge de Fatima s’est donc accomplie: la plupart
des erreurs qui en 1917 étaient professées seuelement par les communistes sont
aujourd’hui adoptées par l’ensemble des principaux partis politiques du monde
entier. Ces erreurs sont même considérées dans les instances internationales
comme la norme à suivre. Ce sont les « erreurs de la Russie » qui se sont
répandues dans le monde entier. Et même, ô douleur, elles ont atteint
d’importants secteurs de l’Eglise catholique*. Ce qui rappelle les
célèbres expressions de S.S. Paul VI sur le « processus d’autodémolition » et «
la fumée de Satan dans le temple de Dieu ».
Comment
ne pas voir que cet ensemble d’erreurs, appelé communisme, loin d’avoir
disparu, a imbibé très profondément la France et l’Occident, sans plus avoir
pour cela besoin de recourir aux blindés soviétiques ? Sous sa forme la plus
avancée – parfois appeléê révolution culturelle – il détruit systématiquement
la tradition chrétienne, base de notre civilisation; il mène une guerre ouverte
contre la morale qui détruit jusqu’aux fondements de la famille; enfin il
promeut l’éegalitarisme forcené qui cherche à suprrimer jusqu’au principe mêeme
de la propriété – principe pourtant si essentiel, protégé par deux
commandements du décalogue, partie intégrante de la doctrine pontificale et
garant de l’institution de la famille.
En
résumé, aujourd’hui le monde est plus enfoncé encore dans le péché que lors des
apparitions de 1917 et les « erreurs de la Russie » ont atteint le coeur de la
vie sociale et religieuse en Occident. L’appel de la Sainte Vierge à la pénitence
n’a pas reçu l’accueil qu’il méritait et le châtiment pour les crimes de
l’humanité s’est abattu dans un crescendo effrayant. La IIe guerre mondiale et
les crimes du nazisme, les plus de 100 millions de morts dont les régimes
communistes et ses alliés sont responsables, les guerres incessantes et les
persécutions religieuses qui redoublent, sont des exemples criants. Alors, que
doit-on en conclure ?
Et
c’est justement dans cette situation dramatique sous bien des aspects, que la
troisième partie du message de Fatima, ou « troisième secret », a été révélé
par le Saint-Siège le 26 juin 2000.
-
La troisième partie est la vision d’un ange brandissant une épée de feu qui
menace la Terre et crie d’une voie forte : Pénitence, pénitence, pénitence !
Ensuite le Pape, des évêques, des prêtes, des religieuses, des hommes et des
femmes de toutes conditions montent, au milieu d’une ville en ruine, sur une
colline où se trouve une grande croix et là ils sont martyrisés. Le sang des
martyrs es recueilli par des anges qui en irriguent les âmes qui s’approchent
de Dieu.
Ainsi,
non seuelement les funestes « erreurs de la Russie » se sont répandues en
Occident et dans le monde entier, détruisant systématiquement la Civilisation Chrétienne,
mais les persécutions, sanglantes ou non, se multiplient ; ceux qui manifestent
et professent leur attachement aux principes immortels de la morale chrétienne,
fondement de la seule vraie civilisation, sont persécutés ou le seront
prochainement :
-
Persécuté et puni par la loi le médecin catholique qui refusera de pratiquer un
avortement ; perséecutés et punis par la loi les catholiques qui affirment,
comme l’enseigne le catéchisme, que la pratique de l’homosexualité est un péché
contre nature ; persécutés et punis par la loi les professeurs et les
directeurs d’écoles catholiques qui refusent d’enseigner le libertinage sexuel
dans leur établissement ; persécutés les prêtres qui refusent de violer le
secret de confession ; persécutés les chrétiens qui, isolés ou réunis en
association, veulent faire entendre leur voix dans la société pour se faire
l’écho du magistère de l’Eglise… sans même parler des nombreux pays où coule
aujourd’hui abondamment le sang des chrétiens martyrisés.
Pour
éviter, dans la mesure du possible, les conséquences terribles du déclenchement
final des châtiments annoncés par la Sainte Vierge, et hâter l’aurore bénie du
triomphe du Coeur Immaculé de Marie – qui a été promis –, nous devons recourir
aux moyens indiqués : une dévotion plus fervente envers la Mère de Dieu, la
prière et tout particulièrement la récitation du rosaire, la pénitence, la
pratique des commandements de la Loi de Dieu. C’est seulement ainsi que se
résoudra la terrible crise mondiale et que seront réunies les conditions d’une
paix véritable et durable. Ce sera la paix du Christ dans le règne du Christ et
plus particulièrement la paix de Marie dans le règne de Marie.
* * *
«
Il se peut que ces diverses considérations – écrit le professeur Plinio Corrêa
de Oliveira dans la préface pour l’édition américaine de ce livre – soulèvent
en certains esprits une attitude de scepticisme, voire de mépris. Les hommes
sans foi – et leurs frères, ceux de peu de foi – souriront devant ce qui leur
apparaîtra comme une simplification déconcertante et même infantile, des
problèmes de la société actuelle. (…) En chercher la solution dans le candide
message annoncé au monde par le moyen de trois petits bergers analphabètes,
leur semblera ridicule. Ou même plus, démentiel.
«
Nous ne nions pas la complexité inextricable des problèmes contemporains. Nous
pensons au contraire que cette complexité est telle qu’ils en deviennent
humainement insolubles. (…) Et nous nerésistons pas au désir de montrer à
d’éeventuels sceptiques les solutions irremplaçables apportés par la Religion;
de mettre à ler portée, comme à travers un trou de serrure, quelque chose de ce
vaste horizon.
«
Saint Augustin a décrit ce que serait une société véritablement chrétienne – la
Cité de Dieu – et les bienfaits qui en résulteraient pour l’Etat. Imaginez –
écrit-il – « une armée constituée de soldats comme en forme la doctrine de
Jésus-Christ, des gouvernants, des maris, des épouses, des parents, des
enfants, des maîtres, des serviteurs, des rois, des juges, des contribuables,
des collecteurs d’impôts, comme les veut la doctrine chrétienne ! Et osez [les
païens] encore dire que cette doctrine est opposée aux intérêts de l’Etat !
Bien au contraire, il vous faut reconnaître qu’elle est une grande sauvegarde
pour l’Etat, quand elle est fidèlement observée » (Epist. 138 al.5 ad
Marcellinum, chap.II, n 15). (…)
«
Au vu d’une aussi lumineuse, simple, et en même temps profonde description,
nous pourrions demander à nos objecteurs : quelle est l’école politique, sociale
ou économique capable d’éviter, sans le secours de la religion, l’explosion
finale d’une société qui, mue par le propre dynamisme de l’incroyance et de la
corruption, parviendrait à la transgression totale des principes sur lesquels
se fonde la Cité de Dieu décrite par saint Augustin ? »
Nous
espérons que ces quelques réflexions, rattachant le message de la Très Sainte
Vierge à des questions de suprême actualité pour la France et pour le monde,
aideront le lecteur à tirer le plus grand profit de cette substantielle étude
sur les apparitions et le message de Fatima.
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