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Antonio A. Borelli
Fatima:|Message de tragédie|ou d’espérance?

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  • Chapitre II - Les apparitions de la Très Sainte Vierge
    • Deuxième partie du secret: le châtiment et les moyens de l’éviter
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Deuxième partie du secret: le châtiment et les moyens de l’éviter

 

                  Remplis d’effroi, et comme pour appeler au secours, les voyants levèrent les yeux vers la Sainte Vierge, qui leur dit avec douceur et tristesse:

                  NOTRE-DAME : « Vous avez vu l’enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé.

                  « Si on fait ce que Je vais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et on aura la paix.

                  « La guerre va finir, mais si l’on ne cesse pas d’offenser Dieu, il en commencera une autre sous le règne de Pie XI qui sera pire encore. 9 Quand vous verrez une nuit illuminée par une lueur inconnue, sachez que c’est le grand signal que Dieu vous donne de ce qu’Il va punir le monde de ses crimes, au moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l’Eglise et le Saint-Père. 10

                  « Pour l’empêcher, Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si l’on satisfait à mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, propageant les guerres et les persécutions contre l’Eglise; les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera. Le Saint-Père Me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix.

                  « Au Portugal, on conservera le Dogme de la Foi11.

                  « Cela ne le dites à personne. A François, oui, vous pouvez le dire. »

                 




9 Dans les déclarations fournies en février 1946 au montfortain hollandais, le R.P. Iongen, Soeur Lucie a confirmé avoir entendu Notre-Dame prononcer le nom de Pie XI, sans savoir à l’époque s’il s’agissait d’un Pape ou d’un Roi.

                  Pour Soeur Lucie, le fait qu’on considère habituellement que la guerre a seulement commencé sous le pontificat de Pie XII, ne constitue guère une difficulté. Elle fait observer que l’annexion de l’Autriche – et, pourrions-nous ajouter, plusieurs autres événements politiques de la fin du règne de Pie XIconstituent d’authentiques préliminaires de la conflagration, lauelle n’allait apparaître entièrement comme telle que quelque temps après (Cf. entretien avec le Père Iongen, in De Marchi, p. 309).

 



10 Lucie a jugé voir « le grand signal » dans la clarté extraordinaire – que les astronomes ont pris pour une aurore boréale – qui a illuminé les cieux de l’Europe dans la nuit du 25 au 26 janvier 1938 (de 20h 45 à 1h 15, avec de brèves intermittences). Convaincue de ce que la guerre mondiale – qui « allait être horrible, horrible » – allait éclater, elle redoubla d’efforts pour obtenir qu’on satisfasse aux demandes qui – comme on le verra dans la partie IV – lui avaient été communiquées. Elle a écrit une lettre directement au Pape Pie XI, dans ce sens (Cf. De Marchi, p. 92; Walsh, p. 179-181; Ayres da Fonseca, p. 45).

 



11 La phrase « Au Portugal, on conservera toujours le Dogme de la Foi » se termine, dans le manuscrit de Soeur Lucie (Mémoires IV, p. 340), par un « etc… ». En écrivant ces Mémoires IV, Soeur Lucie déclarait explicitement que : « A l’exception de la partie du secret qu’il ne m’est pas permis de révéler pour le momento, je dirai tout, ne laissant volontairement rien de côté » (p. 316). On arrivait ainsi facilement à la conclusion que la troisième partie du Secret s’insérait précisément ici. Cette révélation étant enfin faite, le 26 juin 2000, la phrase en question doit donc être considérée, suaf éclaircissements ultérieures, comme concluant la deuxième partie du Secret et non comme la phrase initiale de la troisième partie, ainsi qu’on a pu le penser. C’est ce qu’a expressément déclaré Mgr Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lors de la présentation du document à la Sala Stampa du Vatican, à la date mentionnée ci-dessus.

                  Cette phrase est intéressante car, placée de cette façon à la fin du deuxième Secret, elle semble suspendue en l’air, ce qui portait les lecteurs à penser que le troisième Secret en était un développement. Mais comme le troisième Secret maintenant révélé constitue un ensemble d’une nature bien distincte du second – une vision et non un texte discursif – une relecture de ce deuxième Secret s’impose, en prenant cette phrase comme phrase finale.

                  Or, les « fatimologues », de façon pratiquement unanime, pensaient la chose suivante : puisque la Sainte Vierge a jugé nécessaire de révéler le fait qu’une nation – le Portugalconserverait le dogme de la foi (ce qui d’ailleurs n’excluait pas que le dogme y reçu de sérieux coups), c'est qu’une grande crise de la foi atteindrait le monde entier.

                  Une crise de la foi d’une telle importance débouche naturellement sur une crise de l’Eglise, ou plutôt est à la source même d’une crise de l’Eglise.

                  Le fait que la troisième partie du Secret, maintenant révélée, ne contienne pas ce développement, n’invalide en rien cette analyse, d’autant plus qu’il suffit d’avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Des livres volumineux ont déjà été écrits sur le sujet. Pour les effets de cette note, il suffit de rappeler les célèbres déclarations de Paul VI sur le processus « d’autodémolition » introduit dans l’Eglise durant la crise post-conciliaire (allocution du 7 décembre 1968 aux élèves du séminaire Lombard), et la terrible impression du Pontife selon laquelle, après le Concile, « par quelque fissure, la fumée de Satan a pénétré dans le Temple de Dieu » (allocution du 29 juin 1972, lors de la commémoration de la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul). Jean-Paul II  s’est également référé plusieurs fois à cette crise et, dans un document solennel, a dénoncé les graves erreurs doctrinales et pratiques en matière de morale qui sont entrées dans l’Eglise, « dans le cadre des discussions théologiques post-conciliaires » (encyclique Veritatis Splendor du 6 août 1993, 29).

                  Quelle liaison établir entre cette crise et ce qui est dit dans la deuxième partie du Secret ?

                  Un des aspects les plus épouvantables de la crise de l’Eglise est justement l’infiltration gauchiste dans les milieux catholiques. Cet aspect était déjà si alarmant en 1968, que cette année là, 1.600.368 Brésiliens, 266.512 Argentins, 121.210 Chiliens et 37.111 Uruguayens signèrent un message à S. S. le pape Paul VI demandant des mesures urgentes pour contenir cette infiltration (ces pétitions mémorables furent recueillies par les Sociétées pour la défense de la Tradition, Famille et Propriété des pays respectifs).

                  Il serait d’ailleurs très réducteur de restreindre les erreurs du marxisme aux aspects économiques, sociaux ou politiques. Son égalitarisme radical est de nature métaphysique et atteint toutes ses conceptions anthropologiques, morales et, paradoxalement, théologiques (malgré son athéisme fondamental). C’est pour cela, qu’en 1984, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi se vit dans l’obligation de dénoncer, dans un document de large répercussion, l’infiltration des erreurs marxistes jusque dans certains courants de la théologie de la libération.

                  Or, le communisme est exactement le fléau par lequel Dieu veut punir le monde de ses crimes. La Sainte Vierge dit, dans la deuxième partie du Secret, que « la Russie répandra ses erreurs à travers le monde ». Quand nous voyons que ces erreurs atteignent la barque sacro-sainte de l’Eglise catholique, la corrélation entre le coeur du deuxième Secret et sa phrase finale, relative à la conservation de la foi au Portugal, s’éclaire et dévoile à nos yeux la crise de l’Eglise.

                  Ainsi, il est permis de penser que, si la Sainte Vierge n’a pas jugé nécessaire d’exposer en détails cette crise, elle nous a cependant laissé, dans sa bonté maternelle, une simple phrase à partir de laquelle, non seulement les théologiens expérimentés, mais aussi les simples fidèles instruits, pouvaient déduire l’existence d’une crise de la foicrise de l’Eglise et ouvrir les yeux à ce sujet.

                  De sorte que cette phrase apparemment suspendue en l’air – « au Portugal on conservera… » – est riche de sens et de contenu, et nous alerte sur une poignante réalité dont l’extension et la transcendance ne seraient pas évaluées, sans elle, dans toute leur importance par la majorité des personnes.

 






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