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Antonio A. Borelli
Fatima:|Message de tragédie|ou d’espérance?

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  • Chapitre II - Les apparitions de la Très Sainte Vierge
    • Première scène : la menace du châtiment suspendu au-dessus du monde
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Première scène : la menace du châtiment suspendu au-dessus du monde

 

                  « Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblai-il, devaient incendier le monde; mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui; l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une voix forte: Pénitence, Pénitence, Pénitence! » 13

                  Deuxième scène: une épouvantable catastrophe ruine à moitié le monde et fait des victimes dans toutes les catégories sociales, y compris et surtout le Saint-Père, le Pape.

                  « Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : “Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant” un Evêque vêtu de Blanc, “nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père”. Divers autres Evêques, Prêtes, religieux e religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce; avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de soufrrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les Evêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes » 14.

 




13 « Soeur Lucie partage l’interprétation selon laquelle la troisième partie du « secret » consiste en une vision prophétique, comparable à celles de l’histoire sainte », affirme Mgr Bertone dans le rapport de son colloque avec la voyante, le 27 avril 2000.

                  La vision se divise en trois scènes schématiquement distinctes mais qui s’articulent de façon très cohérente et profonde. Dans la première scène, comme le fait remarquer le cardinal Ratzinger dans son Commentaire théologique, « L’ange avec l’épée de feu à la gauche de la Mère de Dieu rappelle des images analogues de l’Apocalypse. Il représente la menace du jugement, qui plane sur le monde ».

                  L’angerelate Soeur Lucie – par l’éclat de son épée « émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ». Il est évident que l’ange n’exécuterait pas cette action de par sa propre décision mais qu’il avait reçu l’ordre de Dieu pour cela. D’où l’on déduit facilement que le monde est dans une situation spirituelle et morale telle qu’il mériterait d’être châtié par Dieu de cette façon. Et il semble qu’il s’agirait d’une destruction totale. C’est ainsi que l’interprète le cardinal Ratzinger : « La perspective que le monde pourrait être englouti dans une mer de flammes n’apparaît absolument plus aujourdhui comme une pure fantaisie : l’homme lui-même a préparé l’épée de feu avec ses inventions ».

                  Le premier point à retenir est donc que l’humanité est tellement éloignée de Dieu et de son Eglise – ce qui se manifeste clairement par un refus théorique et/ou pratique de sa doctrine et de sa morale – que cela représente un acte de rébellion contre dieu qui mérite un châtiment suprême. Il est fondamental de souligner cette conclusion, car de nombreux catholiques aujourdhui, même très en vue, pensent, parlent et se comportent comme si la situation du monde était tout autre.

                  Cependant, la Sainte Vierge intervient et obtient de Dieu que l’ange ne mène pas son action jusqu’à son terme normal qui serait la destruction du monde. Les flammes lancées par l’ange en direction de la terre « s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui » – décrit Soeur Lucie. Ce qui signifie que la Sainte Vierge a des plans de miséricorde pour le monde, et qu’elle veut lui donner une occasion de se sauver. Mais pour cela, il faut que l’humanité reconnaisse son péché et fasse pénitence. C’est pourquoi, dans le tableau final de cette scène, « l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une vox forte : Pénitence, Pénitence, Pénitence ! »

                  Le fait que l’ange clame « d’une voix forte » et qu’il répète le cri de « Pénitence ! » par trois fois indique qu’il ne s’agit pas d’une pénitence faite avec superficialité d’esprit, mais d’une pénitence sérieuse qui implique une conversion profonde. Ce qui, une fois de plus, dénote la gravité de l’état d’éloignement de Dieu dans lequel se trouve l’humanité.

                  La première scène est donc d’une cohérence parfaite.

 



14 Le monde semble à présent à moitié détruit (« une grande ville à moitié en ruine »). On est amené à conclure que l’intervetion de la Sainte Vierge a empêché une destruction totale, mais non une destruction partielle. Les hommes n’ont évidemment pas fait la pénitence nécessaire : le châtiment s’est déclenché.

                  Le personnage central de cette scène est le Saint-Père qui, avec « divers autres Evêques, Prêtres, religieux et religieuses « monte » sur unemontagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts ». Cependant, avant d’y arriver, le Pape traverse « une grande ville à moitiè en ruine et, à moitiè tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ». La scène est donc celle d’une catastrophe épouvantable.

                  Il ne serait pas exagéré de la qualifier d’apocalyptique, de même que l’ange qui l’a déeclenchée (tout en précisant qu’il ne s’agit pas de la fin du monde).

                  Que se sera-t-il passé ? Selon l’interprétation du prélat, « on peut trouver représentée dans ces images l’histoire d’un siècle entier. De même que les lieux de la Terre sont synthétiquement représentés par les deux images de la montagne et de la ville, et sont orientés vers la croix, de même aussi les temps sont présentés de manière condensée : dans la vision, nous pouvons reconnaître le siècle écoulé comme le siècle des martyrs, comme le siècle des souffrances et des persécutions de l’Eglise, comme le siècle des guerres mondiales et de beaucoup de guerres locales ».

                  En d’autres termes, ce que la vision représente comme une scène unique est en réalité une superposition de scènes analogues, de persécutions contre l’Eglise et de destructions (guerres) qui s’échelonnent au long du siècle et qui, malheureusement, sont loin d’être terminées. Il suffit d’avoir à l’esprit les persécutions contre les catholiques qui ont lieu aujourdhui dans différentes parties du monde, et les nombreux conflits existant entre peuples et nations.

                  De cette même superposition de scènes, le cardinal Ratzinger avance que, dans la pénible montée sur la montagne, « nous pouvons sans aucun doute trouver rassemblés différents Papes qui, depuis Pie X jusqu’au Pape actuel, ont partagé les souffrances de ce siècle et se sont efforcés d’avancer au milieu d’elles sur la voie qui mène à la croix. Dans la vision, le Pape aussi est tué sur la voie des martyrs ».

                  Et d’ajouter: « Lorsque, après l’attentat du 13 mai 1981, le Pape se fit apporter le texte de la troisième partie du « secret », ne devait-il pas y reconnaître son propre destin ? »

                  Bien que ce rapprochement entre le troisième secret et l’attentat de Jean Paul II n’ait pas obtenu l’unanimité dans les milieux catholiques, il devait être mentionné respectueusement ici. Certains, sans exclure cette hypothèse – selon laquelle l’attentat se place dans le contexte des persécutions contre l’Eglise symbolisées par la visionpréfère voir dans l’image de « l’évêque vêtu de blanc » plus un symbole des différents papes qu’une personne en particulier, comme l’a déclaré par exemple, l’évêque de Leiria-Fatima, Mgr Serafim de Sousa Ferreira e Silva (cf. Corriere della Sera, 27/6/00). Ce qui d’ailleurs est aussi l’opinion du cardinal Ratzinger lui-même, dans le passage cité ci-dessus.

                  De toutes façons, la longue série de martyrs décrits dans le troisième Secret – qui évoque également « divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes » – continue de nos jours et l’on ne peut exclure que la haine des ennemis de la foi ne les amène à perpétrer de nouveaux attentats de magnitude égale ou plus grande encore.

                  Quels sont les agents humains de ces attentats et de ces destructions, représentés dans la vision par un « groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches » contre le Saint Père et ceux qui le suivent, les tuant les uns après les autres ?

                  Selon l’indication de Soeur Lucie dans une lettre adressée à Jean Paul II le 12 mai 1982, la troisième partie du Secret doit être interprétée à la lumière de la deuxième partie et plus spécifiquement des paroles : « Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, favorisant guerres et persécutions envers l’Eglise. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites ». Et elle-même commente : « Comme nous n’avons pas tenu compte de cet appel du Message, nous constatons qu’il s’est réalisé, la Russie a inondé le monde de ses erreurs. Et si nous ne constatons pas encore la réalisation totale de la fin de cette prophétie, nous voyons que nous nous y acheminons peu à peu à grands pas ».

                  Faisant référence pour la première fois au texte du troisième secret, le 13 mai 2000, le cardinal Sodano généralise l’agent humain de ces persécutions à tous les systèmes athées du XXe siècle. Cela se comprend très bien puisque le socialisme comme le nazisme sont des adeptes, déclarés ou masqués, des erreurs du communisme, même lorsqu’ils se présentent sous un aspect qui lui est opposé et se projettent ainsi plus ou moins métamorphosés dans le XXIe siècle.

                  C’est donc tout ce que le monde a de sécularisé et d’amoral aujourdhui – il suffit de penser à l’avortement, à l’amour libre, à l’union civile entre homosexuels que l’on prétend légaliser partout, aux attaques contre le droit de propriété, à l’égalitarisme le plus radical qui refuse même les différences sociales justes, proportionnées et harmonieuses – c’est tout ce monde qui se jette avec révolte contre Dieu et la Sainte Eglise.

                  Il y a lieu, enfin, de se demander quel est le fruit de ces sacrifices passés, présents et futurs. La troisième scèene de la vision nous l’indique.

 






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