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Antonio A. Borelli
Fatima:|Message de tragédie|ou d’espérance?

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Préface

 

                  Voici la onzième édition en France d’un opuscule déjà répandu dans le monde entier (plus de 3,7 millions d’exemplaires en dix-huit langues), qui raconte les apparitions et révélations de la Très Sainte Vierge à Fatima, Portugal, entre mai et octobre 1917.

                  Une personne sceptique ou peu informée pourrait peut-être penser :

- Quel est l’intérêt aujourd’hui du Message de Fatima, pour l’humanité contemporaine ? Et surtout, après la révélation de la troisième partie du secret, ce message a-t-il encore une actualité et que peut-il nous dire?

                  En réalité, le message de la Sainte Vierge délivré à Fatima est la clé pour comprendre, non seulement le XXe siècle, mais aussi les jours que nous vivons et ceux à venir.

                  La Mère de Dieu parla à trois petits bergers – Lucie, Jacinthe et François (ces deux derniers ont été béatifiés le 13 mai 2000) – et, à travers eux, au monde entier. Elle les a chargés essentiellement de communiquer à l’humanité sa profonde affliction devant l’impiété et la corruption des hommes. Si ceux-ci ne s’amendaient pas, ajoutait la Sainte Vierge, il viendrait un terrible châtiment.

                  Le XXe siècle parvenu à sa fin, force est de constater que l’humanité pécheresse ne s’est pas amendée et qu’au contraire elle est aujourd’hui plongée dans une effroyable crise aux multiples aspects : crise morale, familiale, sociale, religieuse… Pour son issue, la Sainte Vierge a présenté très clairement une alternative : la conversion ou le châtiment.

                  D’abord, au cours de l’apparition du 13 juillet 1917, Elle a parlé du châtiment dans l’autre vie, châtiment éternel, suprême, définitif : la condamnation à l’enfer des pécheurs qui meurent sans repentir. La Mère de Dieu n’a pas craint de montrer l’enfer aux trois voyants qui n’avaient alors que dix, neuf et sept ans… Cet aspect du message de Fatima constitue le « premier secret », ou plus exactement la première partie d’un seul et même message.

                  La deuxième partie – ou le « deuxième secret » – concerne l’humanité soumise sur cette Terre  à une grande alternative. Si les hommes  « ne cessent pas d’offenser Dieu », Celui-ci « va punir le monde de ses crimes, au moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l’Eglise et le Saint-Père ». La guerre est donc clairement présentée comme un châtiment pour les péchés des hommes. A moins qu’ils ne se convertissent. Et la Sainte Vierge précise: « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé ».

                  Mais la Sainte Vierge va encore être plus précise quant au châtiment qu’Elle annonce. En effet, la Russie est indiquée comme l’instrument moteur de ces guerres :  « [la Russie] répandra ses erreurs à travers le monde, propageant les guerres et les persécutions contre l’Eglise ». Si les maléfices du communisme étaient les erreurs que la Russie devait répandre dans le monde, comment comprendre cette prophétie après l’effondrement de l’URSS ?

                  - Le programme des bolcheviques en 1917 était la mise en pratique de doctrines égalitaires, nées et développées en Europe occidentale et particulièrement en France. Ces doctrines sont apparues lors de la « conspiration des égaux », au cours du paroxysme de la Révolution française. Elles devinrent a un système complet avec le « Manifeste du parti communiste » (1848), elles inspirèrent la « Commune » (1871) avec son sinistre cortège de prêtes martyrisés, d’églises profanées, de palais brûlés, de crimes et de blasphèmes perpétrés au nom de l’utopie égalitaire.

                  Le 13 juillet 1917 – jour de l’avertissement solennel de la Sainte Vierge au sujet des « erreurs de la Russie » – les bolcheviques eux-mêmes, pour la plupart, ne croyaient pas que cette doctrine puisse assumer immédiatement la direction de la Russie. Lénine venait de rentrer, grâce à de puissants appuis occidentaux, et le chef du gouvernement provisoire, le prince Lvov, rassurait les citoyens en affirmant que l’ex-empire des Tsair allait se fondre dans une « démocratie universelle ».

                  Pourtant, contre toute vraisemblance, le 7 novembre, quelques centaines de militants communistes, renforcés par des déserteurs et des aventuriers, prenaient d’assaut le pouvoir et érigeaient l’impiété et le crime massif en système de gouvernement. Immédiatement, le parti bolchevique commença à répandre « ses erreurs » dans le monde entier, confirmant ainsi les paroles de la Sainte Vierge.

                  Jusqu’alors, on n’avait jamais vu un gouvernement durable proposer un tel ensemble d’aberrations : l’intauration de l’égalitarisme le plus complet et la suppression de la propriété privée, le divorce et l’amour libre, l’avortement et la contraception, les « droits » des homosexuels, la « libération » des femmes, l’euthanasie, l’omniprésence de l’Etat, l’hyper-planification technocratique de la vie, la torture psychiatrique pour les dissidents, l’extermination de classes sociales entières, d’ethnies, d’opposants ou même de sympathisants mous. Tout cela ayant pour but final d’extirper des âmes toute forme de religion transcendante et d’implanter une véritable anti-religion : celle du matérialisme et du relativisme…

                  Pendant presque un siècle, la Russie; tel un gigantesque vaporisateur, a propagé dans le monde, jusqu’à la dernière particule, les erreurs qu’elle avait fait siennes. Aujourd’hui il semble que l’aérosol soit vide, mais le monde est contaminé… La prophétie de la Vierge de Fatima s’est donc accomplie: la plupart des erreurs qui en 1917 étaient professées seuelement par les communistes sont aujourd’hui adoptées par l’ensemble des principaux partis politiques du monde entier. Ces erreurs sont même considérées dans les instances internationales comme la norme à suivre. Ce sont les « erreurs de la Russie » qui se sont répandues dans le monde entier. Et même, ô douleur, elles ont atteint d’importants secteurs de l’Eglise catholique*. Ce qui rappelle les célèbres expressions de S.S. Paul VI sur le « processus d’autodémolition » et « la fumée de Satan dans le temple de Dieu ».

                  Comment ne pas voir que cet ensemble d’erreurs, appelé communisme, loin d’avoir disparu, a imbibé très profondément la France et l’Occident, sans plus avoir pour cela besoin de recourir aux blindés soviétiques ? Sous sa forme la plus avancée – parfois appeléê révolution culturelle – il détruit systématiquement la tradition chrétienne, base de notre civilisation; il mène une guerre ouverte contre la morale qui détruit jusqu’aux fondements de la famille; enfin il promeut l’éegalitarisme forcené qui cherche à suprrimer jusqu’au principe mêeme de la propriété – principe pourtant si essentiel, protégé par deux commandements du décalogue, partie intégrante de la doctrine pontificale et garant de l’institution de la famille.

                  En résumé, aujourd’hui le monde est plus enfoncé encore dans le péché que lors des apparitions de 1917 et les « erreurs de la Russie » ont atteint le coeur de la vie sociale et religieuse en Occident. L’appel de la Sainte Vierge à la pénitence n’a pas reçu l’accueil qu’il méritait et le châtiment pour les crimes de l’humanité s’est abattu dans un crescendo effrayant. La IIe guerre mondiale et les crimes du nazisme, les plus de 100 millions de morts dont les régimes communistes et ses alliés sont responsables, les guerres incessantes et les persécutions religieuses qui redoublent, sont des exemples criants. Alors, que doit-on en conclure ?

                  Et c’est justement dans cette situation dramatique sous bien des aspects, que la troisième partie du message de Fatima, ou « troisième secret », a été révélé par le Saint-Siège le 26 juin 2000.

                  - La troisième partie est la vision d’un ange brandissant une épée de feu qui menace la Terre et crie d’une voie forte : Pénitence, pénitence, pénitence ! Ensuite le Pape, des évêques, des prêtes, des religieuses, des hommes et des femmes de toutes conditions montent, au milieu d’une ville en ruine, sur une colline où se trouve une grande croix et là ils sont martyrisés. Le sang des martyrs es recueilli par des anges qui en irriguent les âmes qui s’approchent de Dieu.

                  Ainsi, non seuelement les funestes « erreurs de la Russie » se sont répandues en Occident et dans le monde entier, détruisant systématiquement la Civilisation Chrétienne, mais les persécutions, sanglantes ou non, se multiplient ; ceux qui manifestent et professent leur attachement aux principes immortels de la morale chrétienne, fondement de la seule vraie civilisation, sont persécutés ou le seront prochainement :

                  - Persécuté et puni par la loi le médecin catholique qui refusera de pratiquer un avortement ; perséecutés et punis par la loi les catholiques qui affirment, comme l’enseigne le catéchisme, que la pratique de l’homosexualité est un péché contre nature ; persécutés et punis par la loi les professeurs et les directeurs d’écoles catholiques qui refusent d’enseigner le libertinage sexuel dans leur établissement ; persécutés les prêtres qui refusent de violer le secret de confession ; persécutés les chrétiens qui, isolés ou réunis en association, veulent faire entendre leur voix dans la société pour se faire l’écho du magistère de l’Eglise… sans même parler des nombreux pays où coule aujourd’hui abondamment le sang des chrétiens martyrisés.

                  Pour éviter, dans la mesure du possible, les conséquences terribles du déclenchement final des châtiments annoncés par la Sainte Vierge, et hâter l’aurore bénie du triomphe du Coeur Immaculé de Marie – qui a été promis –, nous devons recourir aux moyens indiqués : une dévotion plus fervente envers la Mère de Dieu, la prière et tout particulièrement la récitation du rosaire, la pénitence, la pratique des commandements de la Loi de Dieu. C’est seulement ainsi que se résoudra la terrible crise mondiale et que seront réunies les conditions d’une paix véritable et durable. Ce sera la paix du Christ dans le règne du Christ et plus particulièrement la paix de Marie dans le règne de Marie.

*     *    *

                  « Il se peut que ces diverses considérations – écrit le professeur Plinio Corrêa de Oliveira dans la préface pour l’édition américaine de ce livre – soulèvent en certains esprits une attitude de scepticisme, voire de mépris. Les hommes sans foi – et leurs frères, ceux de peu de foi – souriront devant ce qui leur apparaîtra comme une simplification déconcertante et même infantile, des problèmes de la société actuelle. (…) En chercher la solution dans le candide message annoncé au monde par le moyen de trois petits bergers analphabètes, leur semblera ridicule. Ou même plus, démentiel.

                  « Nous ne nions pas la complexité inextricable des problèmes contemporains. Nous pensons au contraire que cette complexité est telle qu’ils en deviennent humainement insolubles. (…) Et nous nerésistons pas au désir de montrer à d’éeventuels sceptiques les solutions irremplaçables apportés par la Religion; de mettre à ler portée, comme à travers un trou de serrure, quelque chose de ce vaste horizon.

                  « Saint Augustin a décrit ce que serait une société véritablement chrétienne – la Cité de Dieu – et les bienfaits qui en résulteraient pour l’Etat. Imaginez – écrit-il – « une armée constituée de soldats comme en forme la doctrine de Jésus-Christ, des gouvernants, des maris, des épouses, des parents, des enfants, des maîtres, des serviteurs, des rois, des juges, des contribuables, des collecteurs d’impôts, comme les veut la doctrine chrétienne ! Et osez [les païens] encore dire que cette doctrine est opposée aux intérêts de l’Etat ! Bien au contraire, il vous faut reconnaître qu’elle est une grande sauvegarde pour l’Etat, quand elle est fidèlement observée » (Epist. 138 al.5 ad Marcellinum, chap.II, n 15). (…)

                  « Au vu d’une aussi lumineuse, simple, et en même temps profonde description, nous pourrions demander à nos objecteurs : quelle est l’école politique, sociale ou économique capable d’éviter, sans le secours de la religion, l’explosion finale d’une société qui, mue par le propre dynamisme de l’incroyance et de la corruption, parviendrait à la transgression totale des principes sur lesquels se fonde la Cité de Dieu décrite par saint Augustin ? »

                  Nous espérons que ces quelques réflexions, rattachant le message de la Très Sainte Vierge à des questions de suprême actualité pour la France et pour le monde, aideront le lecteur à tirer le plus grand profit de cette substantielle étude sur les apparitions et le message de Fatima.

 

 




* Au cours du concile Vatican II, 213 pères conciliaires ont signé une pétition demandant que le concile élabore une constitution doctrinale et pastorale sur les erreurs « de la secte communiste, socialiste ou marxiste », considérant la condamnation du communisme comme étant une question « de la plus haute importance pour le bien de l’Eglise et le salut des âmes ». Après avoir rappelé la terrible condition des fidèles vivant sous le joug communiste et le danger proche pour un grand nombre d’autres d’y être prochainement soumis, les 213 pères conciliaires mettaient en garde contre l’infiltration des idées communistes parmi les catholiques : « de nombreux catholiques considèrent avec sympathie le communisme », et plus encore « de nombreux fidèles ont un certain sentiment de faute pour ne pas encore professer ouvertement le communisme ou le socialisme ». En conséquence, ils demandaient qu’un document expose avec une grande clarté la doctrine sociale catholique et condamne les erreurs du marxisme, du communisme et du socialisme sous les aspects philosophique, sociologique et économique ; et que soient dénoncées la mentalité et les erreurs qui préparent l’esprit des catholiques à accepter le socialisme et le communisme.

 






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