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Conseil Pontifical pour la Famille
Vademecum pour confesseurs sur morale liés à la vie conjugale

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  • VADE-MECUM À L'USAGE DES CONFESSEURS
    • 2. L'enseignement de l'Eglise sur la procréation responsable
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2. L'enseignement de l'Eglise sur la procréation responsable

1. On doit enseigner aux époux la valeur inestimable et le prix de la vie humaine. Qu'ils soient aidés à s'engager pour faire de leur propre famille un sanctuaire consacré à la vie: 28 « dans la paternité et la maternité humaines, Dieu lui-même est présent selon un mode différent de celui qui advient dans toute autre génération "sur la terre" ».29

2. Il faut que les parents considèrent leur mission comme un honneur et une responsabilité, puisqu'ils deviennent coopérateurs du Seigneur dans l'existence d'une nouvelle personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, sauvée et destinée, dans le Christ, à une Vie de bonheur éternel. 30

« C'est précisément dans ce rôle de collaborateurs de Dieu, qui transmet son image à la nouvelle créature, que réside la grandeur des époux disposés "à coopérer à l'amour du Créateur et du Sauveur, qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir Sa propre famille" ».31

3. De là découlent la joie et l'estime qu'ont les chrétiens pour la paternité et la maternité. Cette paternité-maternité est appelée « responsable » dans les récents documents de l'Église pour souligner la conscience et la générosité des époux à propos de leur mission de transmettre la vie qui a en elle-même une valeur d'éternité. Elle est appelée responsable pour souligner aussi leur rôle d'éducateurs. Certainement il revient aux époux — qui demanderont conseil à cet effet — de choisir, d'une manière équilibrée et dans un esprit de foi, la « dimension » de leur famille. Ainsi pourront-ils décider le moyen concret de la réaliser dans le respect des critères moraux de la vie conjugale. 32

4. L'Eglise a toujours enseigné la malice intrinsèque de la contraception, c'est-à-dire de chacun des actes conjugaux rendus intentionnellement inféconds. Cet enseignement doit être considéré comme doctrine définitive et irréformable. La contraception s'oppose de manière grave à la chasteté matrimoniale, elle est contraire au bien de la transmission de la vie (aspect de procréation du mariage), et contraire au don réciproque des conjoints (aspect d'union du mariage). Elle blesse l'amour véritable et nie le rôle souverain de Dieu dans la transmission de la vie humaine. 33

5. Une malice morale spécifique, et plus grave encore, se trouve dans l'usage des moyens qui ont un effet abortif parce qu'ils empêchent la fixation de l'embryon fécondé depuis peu ou entraînent son expulsion dès le début de la grossesse. 34

6. Le comportement des conjoints, toujours fondamentalement ouverts à la vie, qui ne vivent leur intimité que dans les périodes infécondes, s'ils sont guidés par des motifs sérieux de paternité et maternité responsables, est profondément différent de toute pratique contraceptive tant du point de vue anthropologique que moral, parce qu'il s'enracine dans une conception différente de la personne et de la sexualité. 35 Le témoignage des couples qui, depuis des années, vivent en harmonie avec le plan du Créateur et qui utilisent d'une manière licite, lorsqu'il y a une raison proportionnellement sérieuse, les méthodes dites « naturelles » à juste titre, confirme que les époux peuvent vivre intégralement, d'un commun accord et dans une totale donation, les exigences de la chasteté et de la vie conjugale.




28) 3 « L'Église croit fermement que la vie humaine, même faible et souffrante, est toujours un magnifique don du Dieu de bonté. Contre le pessimisme et l'égoïsme qui obscurcissent le monde, l'Église prend parti pour la vie, et dans chaque vie humaine elle sait découvrir la splendeur de ce "Oui", de cet "Amen", qu'est le Christ. Au "non" qui envahit et attriste le monde, elle oppose ce "Oui" vivant, défendant ainsi l'homme et le monde contre ceux qui menacent la vie et lui portent atteinte » (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. 30).

« Il faut en revenir à considérer la famille comme le sanctuaire de la vie. En effet elle est sacrée, elle est le lieu où la vie, don de Dieu, peut être convenablement accueillie et protégée contre les nombreuses attaques auxquelles elle est exposée, le lieu où elle peut se développer suivant les exigences d'une croissance humaine authentique. Contre ce qu'on appelle la culture de mort, la famille constitue le lieu de la culture de la vie » (Jean-Paul II, Enc. Centesimus Annus, 1er mai 1991, n. 39).



29) Jean-Paul II, Lettre aux familles Gratissimam Sane, 2 février 1994, n. 9.



30) « Dieu Lui-même qui a dit: "il n'est pas bon que l'homme soit seul" (Gn 2, 18) et "qui dès l'origine a fait l'être humain homme et femme" (Mt 19, 4) a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice; aussi a-t-il béni l'homme et la femme, disant: "soyez féconds et multipliez-vous" (Gn 1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l'amour Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille » (Conc. Oecum. Vatican II, Const. Apost. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. 50).

« La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans l'Esprit Saint. Son activité procréatrice et éducative est le reflet de l'œuvre créatrice du Père » (Catéchisme de l'Église Catholique, n. 2205).

« Coopérer avec Dieu pour appeler de nouveaux êtres humains à la vie, cela signifie contribuer à la transmission de l'image et ressemblance divines que reflète quiconque est "né d'une femme" » (Jean-Paul II, Lettre aux Familles Gratissimam Sane, 2 février 1994, n. 8).



31) Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. 43; cf. Conc. Oecum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. 50.



32) « Les époux savent qu'ils sont les coopérateurs de l'amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes. Ils s'acquitteront donc de leur charge en toute responsabilité humaine et chrétienne, et, dans un respect plein de docilité à l'égard de Dieu, d'un commun accord et d'un commun effort, ils se formeront un jugement droit: ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l'Église elle-même. Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l'arrêter devant Dieu. Dans leur manière d'agir, que les époux chrétiens sachent bien qu'ils ne peuvent pas se conduire à leur guise, mais qu'ils ont l'obligation de toujours suivre leur conscience, une conscience qui doit se conformer à la loi divine; et qu'ils demeurent dociles au magistère de l'Église, interprète autorisée de cette loi à la lumière de l'Évangile.

Cette loi divine manifeste la pleine signification de l'amour conjugal, elle le protège et le conduit à son achèvement vraiment humain » (Conc. Oecum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. 50).

« Lorsqu'il s'agit de mettre en accord l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de l'intention et de la seule appréciation des motifs; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable, la signification totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la mesure de l'homme; chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n'est pas pratiquée d'un cœur loyal. En ce qui concerne la régulation des naissances, il n'est pas permis aux enfants de l'Église, fidèles à ces principes, d'emprunter des voies que le Magistère, dans l'explicitation de la loi divine, désapprouve » (Conc. Oecum. Vatican II, Const. Past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 7 décembre 1965, n. 51).

« Par rapport aux conditions physiques, économiques, psychologiques et sociales, la paternité responsable s'exerce soit par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision, prise pour de graves motifs et dans le respect de la loi morale, d'éviter temporairement ou même pour un temps déterminé une nouvelle naissance.

La paternité responsable comporte encore et surtout un plus profond rapport avec l'ordre moral objectif, établi par Dieu, et dont la conscience droite est la fidèle interprète. L'exercice responsable de la paternité implique donc que les conjoints reconnaissent pleinement leurs propres devoirs envers Dieu, envers eux-mêmes, envers la famille et envers la société, dans une juste hiérarchie des valeurs.

Dans la tâche de transmettre la vie, ils ne sont, par conséquent, pas libres de procéder à leur guise, comme s'ils pouvaient déterminer de façon entièrement autonome les voies honnêtes à suivre, mais ils doivent conformer leur conduite à l'intention créatrice de Dieu, exprimée dans la nature même du mariage et de ses actes, et manifestée par l'enseignement constant de l'Église » (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. 10).



33) L'Encyclique Humanae Vitae déclare illicite « toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement des ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation ». Le texte ajoute: « on ne peut invoquer comme raisons valables, pour justifier des actes conjugaux rendus intentionnellement inféconds, le moindre mal ou le fait que ces actes constitueraient un tout avec les actes féconds qui ont précédé ou qui suivront, et dont ils partageraient l'unique et identique bonté morale. En vérité, s'il est parfois licite de tolérer un moindre mal afin d'éviter un mal plus grand ou de promouvoir un bien plus grand, il n'est pas permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu'il en résulte un bien, c'est-à-dire de prendre comme objet d'un acte positif de volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et par conséquent une chose indigne de la personne humaine, même avec l'intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux. C'est donc une erreur de penser qu'un acte conjugal rendu volontairement infécond, et par conséquent intrinsèquement déshonnête, puisse être rendu honnête par l'ensemble d'une vie conjugale féconde » (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. 14).

« Lorsque les conjoints, en recourant à la contraception, séparent ces deux significations que le Dieu créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme comme dans le dynamisme de leur communion sexuelle, ils se comportent en "arbitres" du dessein de Dieu; ils "manipulent" et avilissent la sexualité humaine et, avec elle, leur propre personne et celle du conjoint en altérant la valeur de leur donation "totale". Ainsi, au langage originaire qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire, selon lequel il ne s'agit plus de se donner totalement à l'autre; il en découle non seulement le refus positif de l'ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité intérieure de l'amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière » (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. 32).



34) « L'être humain sera respecté et traité comme personne dès sa conception et, par conséquent, à partir du moment où sont reconnus les droits de la personne humaine, parmi lesquels surtout celui qui est inviolable, le droit à la vie pour chaque être humain innocent » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation Donum Vitae, 22 février 1987, n. 1).

« La stricte connexion qui, au niveau des mentalités, existe entre la pratique de la contraception et celle de l'avortement émerge de plus en plus, ce que démontre d'une manière inquiétante la sophistication des médicaments, des dispositifs intra-utérins et des vaccins, qui, distribués avec la même facilité que pour les contraceptifs, agissent en réalité en ayant les effets de l'avortement dès les premiers stades de développement de la vie du nouvel être humain » (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. 13).



35) « Si donc il existe, pour espacer les naissances, de sérieux motifs, dûs soit aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, soit à des circonstances extérieures, l'Église enseigne qu'il est alors permis de tenir compte des rythmes naturels, inhérents aux fonctions de la génération, pour user du mariage dans les seules périodes infécondes et régler ainsi la natalité sans porter atteinte aux principes moraux que Nous venons de rappeler.

L'Église est conséquente avec elle-même quand elle estime licite le recours aux périodes infécondes, alors qu'elle condamne comme toujours illicite l'usage des moyens directement contraires à la fécondation, même inspirés par des raisons qui peuvent paraître honnêtes et sérieuses. En réalité, il existe entre les deux cas une différence essentielle: dans le premier cas, les conjoints usent légitimement d'une disposition naturelle, dans l'autre cas, ils empêchent le déroulement des processus naturels. Ils est vrai que, dans l'un et l'autre cas, les conjoints s'accordent dans la volonté positive d'éviter l'enfant pour des raisons plausibles, en cherchant à avoir l'assurance qu'il ne viendra pas; mais il est vrai aussi que dans le premier cas seulement ils savent renoncer à l'usage du mariage dans les périodes fécondes quand, pour de justes motifs, la procréation n'est pas désirable, et en user dans les périodes agénésiques, comme manifestation d'affection et sauvegarde de mutuelle fidélité. Ce faisant, ils donnent la preuve d'un amour vraiment et intégralement honnête » (Paul VI, Enc. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, n. 16).

« Lorsque les époux, en observant le recours à des périodes infécondes, respectent le lien indissoluble entre les aspects d'union et de procréation de la sexualité humaine, ils se comportent comme des "ministres" du dessein de Dieu et ils usent de la sexualité en "usufruitiers", selon le dynamisme originel de la donation "totale", sans manipulations ni altérations » (Jean-Paul II, Exhort. Apost. Familiaris Consortio, 22 novembre 1981, n. 32).

« La démarche de l'éducation à la vie comporte la formation des époux à la procréation responsable. Dans sa portée réelle, celle-ci suppose que les époux se soumettent à l'appel du Seigneur et agissent en interprètes fidèles de sa volonté: il en est ainsi quand ils ouvrent généreusement leur famille à de nouvelles vies, demeurant de toute manière dans une attitude d'ouverture et de service à l'égard de la vie, même lorsque, pour de motifs sérieux et dans le respect de la loi morale, les époux choisissent d'éviter une nouvelle grossesse, temporairement ou pour un temps indéterminé. La loi morale les oblige en tout cas à maîtriser les tendances de leurs instincts et de leurs passions et à respecter les lois biologiques inscrites dans leurs personnes. C'est précisément cette attitude qui rend légitime, pour aider l'exercice de la responsabilité dans la procréation, le recours aux méthodes naturelles de régulation de la fertilité » (Jean-Paul II, Enc. Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. 97).






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