7. Réconciliations
C'est faire preuve d'humilité aussi que de reconnaître
franchement qu'il n'y a pas de vie communautaire idéale. Avec son
réalisme habituel, Maître Ignace n'hésite pas à
écarter de la communauté, sinon de la Compagnie, "quiconque
serait reconnu comme auteur de division pour ceux qui vivent ensemble, les dressant
les uns contre les autres ou contre leur chef" (Const. 664).
Heureusement,
dans les réponses des lettres "ex officio", on lit souvent
qu'il n'y a pas de ces fauteurs de discorde. Mais il arrive que les membres de
la communauté se contentent d'une coexistence pacifique qui permet sans
doute d'ignorer les tensions et les incompréhensions existantes, mais
qui empêche aussi un vrai progrès dans la vie communautaire. Il
faut se rendre à l'évidence: la vie communautaire ne peut
croître que grâce au don et au pardon que le Seigneur,
présent au milieu de nous, nous offre dans les sacrements d'Eucharistie
et de réconciliation. A nous qui sommes des pardonnés de
pardonner à notre tour, de croire sincèrement que l'autre peut
s'amender, de voir l'autre dans une lumière neuve et, réconciliés,
de continuer ensemble sur le chemin vers Dieu. A un moment
donné, dans la croissance de la vie communautaire, il doit être
spirituellement possible de manifester dans une réconciliation
communautaire (NC 236) la sollicitude que nous avons pour la conversion
permanente et le progrès spirituel et humain de chacun de nos
frères, donnant ainsi une forme renouvelée et fructueuse à
la traditionnelle correction fraternelle.
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