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Ioannes Paulus PP. II
Dilecti amici

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  • Morale et conscience
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Morale et conscience

6. A cette question, Jésus répond: «Tu connais les commandements», et aussitôt il énonce ces commandements, qui font partie du Décalogue. Un jour Moïse les reçut sur le mont Sinaï, au moment de l’Alliance de Dieu avec Israël. Ils furent inscrits sur des tables de pierre et ils constituaient pour tout israélite un guide sur sa route chaque jour. Le jeune homme qui parle avec le Christ connaît naturellement par coeur les commandements du Décalogue; il peut donc affirmer avec joie: «Tout cela, je l’ai observé dès ma jeunesse».

Nous pouvons le supposer, dans le dialogue que le Christ mène avec chacun de vous, les jeunes, la même question est répétée: «Connais-tu les commandements»? Et elle sera répétée immanquablement, car les commandements font partie de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Les commandements définissent les fondements essentiels du comportement, ils déterminent la valeur morale des actes humains, ils restent en rapport organique avec la vocation de l’homme à la vie éternelle, avec l’instauration du Règne de Dieu dans les hommes et entre eux. Dans la parole de la Révélation divine, le code de la moralité est inscrit clairement, les tables du Décalogue du mont Sinaï en demeurent le point de référence et son sommet se trouve dans l’Evangile: le Discours sur la montagne et le commandement de l’amour.

Ce code de la moralité revêt en même temps une autre forme. Il est inscrit dans la conscience morale de l’humanité, au point que ceux qui ne connaissent pas les commandements, c’est-à-dire la loi révélée par Dieu, «se tiennent à eux-mêmes lieu de loi». Ainsi s’exprime saint Paul dans la Lettre aux Romains, et il ajoute aussitôt: «Ils montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur, à preuve le témoignage de leur conscience».

Nous touchons là à des problèmes d’une importance capitale pour votre jeunesse et pour le projet de vie qui y apparaît.

Ce projet s’insère dans la perspective de la vie éternelle avant tout grâce à la vérité des actes sur lesquels il sera bâti. La vérité des actes se fonde sur ce double lieu de la loi morale; ce qui est écrit sur les tables du Décalogue de Moïse et dans l’Evangile, et ce qui se trouve gravé dans la conscience morale de l’homme. Et la conscience «se présente comme témoin» de cette loi, comme l’écrit saint Paul. Cette conscience, suivant les termes de la Lettre aux Romains, ce sont «les jugements intérieurs de blâme ou d’éloge qu’ils portent les uns sur les autres». Chacun sait bien que ces paroles correspondent profondément à notre réalité intérieure: chacun de nous, dès sa jeunesse, a l’expérience de cette voix de la conscience.

Donc, lorsque Jésus, dans le dialogue avec le jeune homme, énonce les commandements: «Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère», la conscience droite répond en réagissant intérieurement aux différents actes de l’homme: elle accuse ou défend. Mais il faut que la conscience ne soit pas déviée; il faut que la formulation fondamentale des principes moraux ne cède pas à la déformation qu’entraîne tout relativisme ou tout utilitarisme.

Chers amis jeunes! La réponse que Jésus donne à son interlocuteur de l’Evangile s’adresse à chacun et à chacune de vous. Le Christ demande à quel point vous en êtes de votre discernement moral, et il demande en même temps à quel point vous en êtes dans votre conscience. C’est là une question clé pour l’homme: c’est l’interrogation fondamentale de votre jeunesse, qui compte pour tout le projet de votre vie, lequel précisément doit prendre forme au cours de la jeunesse. Sa valeur est étroitement liée à la position que chacun de vous prend face au bien et au mal moral. La valeur de ce projet dépend essentiellement de l’authenticité et de la rectitude de votre conscience, et aussi de sa sensibilité.

Ainsi nous parvenons à un point crucial, où, à chaque pas, le temps et l’éternité se rencontrent à un niveau qui est propre à l’homme. C’est le niveau de la conscience, le niveau des valeurs morales, et c’est là la dimension la plus importante du temps et de l’histoire. L’histoire, en effet, ce ne sont pas seulement les événements qui l’écrivent, en quelque sorte «de l’extérieur», mais elle est écrite avant tout «de l’intérieur»: elle est l’histoire des consciences humaines, des victoires ou des défaites morales. C’est là aussi que la grandeur essentielle de l’homme trouve son fondement: sa dignité authentiquement humaine. C’est là le trésor intérieur, grâce auquel l’homme ne cesse de se vaincre lui-même et s’oriente vers l’éternité. S’il est vrai que «les hommes ne meurent qu’une fois», il est vrai aussi que le trésor de la conscience, le dépôt du bien et du mal, l’homme l’emporte au-delà de la frontière de la mort, afin que, face à face avec Celui qui est la sainteté même, il découvre la vérité ultime et définitive sur toute sa vie: «Après quoi il y a un jugement».

C’est justement cela qui advient dans la conscience: dans la vérité intérieure de nos actes, en un sens, la dimension de la vie éternelle est constamment présente. Et simultanément la même conscience, par les valeurs morales, marque de son sceau le plus significatif la vie des générations, l’histoire et la culture des milieux humains, des sociétés des nations et de toute l’humanité.

Et dans ce domaine, ce qui dépend de chacun et de chacune de vous est immense!

 




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