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Ioannes Paulus PP. II
Mulieris dignitatem

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  • VII L'EGLISE, EPOUSE DU CHRIST
    • L'Eucharistie
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L'Eucharistie

26. Dans l'ample contexte du «grand mystère» qui s'exprime par le rapport sponsal entre le Christ et l'Eglise, il est aussi possible de bien comprendre le fait de l'appel des «Douze». En n'appelant que des hommes à être ses Apotres, le Christ a agi d'une manière totalement libre et souveraine. Il l'a fait dans la même liberté avec laquelle il a mis en valeur la dignité et la vocation de la femme par tout son comportement, sans se conformer aux usages qui prévalaient ni aux traditions que sanctionnait la législation de son époque. C'est pourquoi l'hypothèse selon laquelle il aurait appelé des hommes comme Apôtres en se conformant à la mentalité répandue en son temps ne correspond pas du tout à la manière d'agir du Christ. «Maître, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité..., car tu ne regardes pas au rang des personnes» (Mt 22, 16). Ces paroles illustrent parfaitement le comportement de Jésus de Nazareth. On trouve là aussi une explication pour l'appel des «Douze». Ils sont auprès du Christ pendant la dernière Cène; eux seuls reçoivent le commandement sacramentel: «Faites cela en mémoire de moi» (Lc 22, 19; 1 Co 11, 24), lié à l'institution de l'Eucharistie. Au soir du jour de la Résurrection, ils reçoivent l'Esprit Saint pour pardonner les péchés: «Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus» (Jn 20, 23).

Nous nous trouvons au centre même du mystère pascal qui révèle pleinement l'amour sponsal de Dieu. Le Christ est l'Epoux parce qu'«il s'est livré lui-même»: son corps a été «livré», son sang a été «versé» (cf. Lc 22, 19. 20). C'est ainsi qu'il «aima jusqu'à la fin» (Jn 13, 1). Le «don désintéressé» que comprend le sacrifice de la Croix fait ressortir d'une manière décisive le sens sponsal de l'amour de Dieu. Le Christ est l'Epoux de l'Eglise, comme Rédempteur du monde. L'Eucharistie est le sacrement de notre Rédemption. C'est le sacrement de l'Epoux, de l'Epouse. L'Eucharistie rend présent et réalise à nouveau sacramentellement l'acte rédempteur du Christ qui «crée» l'Eglise, son corps. A ce «corps», le Christ est uni comme l'époux à l'épouse. Tout cela est dit dans la Lettre aux Ephésiens. Dans le «grand mystère» du Christ et de l'Eglise se trouve introduite l'éternelle «unité des deux» constituée dès le «commencement» entre l'homme et la femme.

Si le Christ, en instituant l'Eucharistie, l'a liée d'une manière aussi explicite au service sacerdotal des Apôtres, il est légitime de penser qu'il voulait de cette façon exprimer la relation entre l'homme et la femme, entre ce qui est «féminin» et ce qui est «masculin», voulue par Dieu tant dans le mystère de la Création que dans celui de la Rédemption. Dans l'Eucharistie s'exprime avant tout sacramentellement l'acte rédempteur du Christ-Epoux envers l'Eglise-Epouse. Cela devient transparent et sans équivoque lorsque le service sacramentel de l'Eucharistie, où le prêtre agit «in persona Christi», est accompli par l'homme. C'est là une explication qui confirme l'enseignement de la Déclaration Inter insigniores, publiée sur mandat de Paul VI pour répondre aux interrogations suscitées par la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel(50).




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