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Benedictus PP. XV Ad beatissimi apostolorum principis IntraText CT - Lecture du Texte |
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Et maintenant, si des affaires humaines Nos pensées se reportent vers celles de l'Église, il y aura assurément pour Notre âme accablée par les calamités actuelles quelques raisons de reprendre courage. Car, sans compter les motifs si évidents par eux-mêmes, tirés de la divine vertu et de l'indéfectibilité que possède l'Église, Nous ne sommes pas peu consolés par les bienfaits signalés dus au Pontificat si actif de Notre prédécesseur Pie X, en outre des exemples éclatants de sa vie toute sainte. Par ses soins en effet, Nous voyons tout le corps ecclésiastique enflammé d'un vif amour de son état, la piété du peuple chrétien ranimée; dans les associations catholiques, l'activité développée avec la discipline ; ici des sièges épiscopaux constitués, là de nouveaux diocèses fondés; l'éducation du jeune clergé ramenée à la sévérité des canons et cependant accommodée, autant qu'il en est besoin, à la condition des temps actuels ; l'enseignement des sciences sacrées débarrassé du danger des nouveautés téméraires; l'art musical mis en demeure de servir dignement la majesté des cérémonies sacrées, et la liturgie revêtue d'une splendeur nouvelle; le domaine de la religion largement accru par les prédications des hérauts de l'Evangile. C'est ainsi que Notre Prédécesseur a grandement mérité de l'Eglise, et la postérité lui en conservera un souvenir reconnaissant. Puisque toutefois le champ du Père de famille est toujours exposé, Dieu le permettant ainsi, à la malignité de l'homme ennemi, il n'arrivera jamais qu'on n'y doive pas travailler pour empêcher la zizanie luxuriante d'étouffer le bon grain. C'est pourquoi, regardant comme dite aussi à Nous-mêmes la parole de Dieu à son prophète: Ecce constitui te hodie super gentes et super regna, ut evellas et destruas ... et aedifices et plantes, (27) quel que soit le mal à écarter, le bien à promouvoir, Nous y mettrons tous nos soins, en tant qu'il sera en Nous, jusqu'au moment où il plaira au Prince des Pasteurs de nous demander, compte de notre mandat. Or donc, vénérables Frères, puisque Nous Nous adressons à Vous, pour la première fois, par ces Lettres Encycliques, il Nous paraît opportun d'indiquer quelques-uns des points principaux sur lesquels Nous Nous sommes proposés de porter spécialement Notre attention: de la sorte votre empressement à seconder Nos efforts hâtera la réalisation des fruits désirés. Et d'abord, comme dans toute société humaine, quel que soit le motif de sa formation, il importe au plus haut degré, pour le succès de l'œuvre commune, que les membres conspirent vers un même but, il Nous faudra travailler par-dessus tout à faire cesser les dissensions et les discordes entre catholiques, de quelque genre qu'elles soient; à empêcher qu'il en naisse de nouvelles; à obtenir que tous soient unis dans une même pensée et une même action. Les ennemis de Dieu et de l'Eglise comprennent bien que toute division chez nous, dans l'œuvre de notre défense, devient pour eux une victoire; aussi recourent-ils fréquemment à cette tactique: quand ils voient les catholiques bien unis, ils s'efforcent de jeter habilement parmi eux des semences de discordes et de détruire ainsi leur cohésion. Plût à Dieu que cette manœuvre ne leur ait pas réussi trop souvent, au grand détriment de la religion ! Ainsi donc, dès que l'autorité légitime a fait une prescription positive, qu'il ne soit permis à personne de s'y soustraire, sous prétexte que cela lui déplaît; mais que chacun soumette sa manière de voir à l'autorité du supérieur et lui obéisse par devoir de conscience. De même, que nul particulier, par la publication de livres ou de journaux, ou par des discours publics, ne s'érige en maître dans l'Eglise. Tous savent à qui a été confié par Dieu le magistère de l'Eglise: à celui-là pleine et entière liberté doit être laissée de parler, quand et comme il le juge à propos; le devoir des autres est de l'écouter avec déférence et de se conformer à sa parole. A l'égard ensuite des questions, où, sans détriment de la foi ni de la discipline, on peut discuter le pour et le contre, parce que le Saint-Siège n'en a encore rien décidé, il n'est interdit à personne d'émettre son opinion et de la défendre; mais que dans ces discussions on s'abstienne de tout excès de langage, qui pourrait offenser gravement la charité; que chacun soutienne son avis librement, mais qu'il le fasse avec modération, et ne croie pas pouvoir décerner aux tenants d'une opinion contraire, rien que pour ce motif, le reproche de Foi suspecte ou de manquement à la discipline. Nous voulons aussi que les nôtres s'abstiennent de certaines appellations dont on a commencé depuis peu à faire usage, pour distinguer les catholiques des catholiques: qu'elles soient évitées, non seulement en tant que profanas vocum novitates, qui ne sont conformes ni à la vérité ni à l'équité, mais encore parce qu'il en résulte parmi les catholiques une grave agitation et une grande confusion. La Foi catholique est d'une nature telle, qu'on ne peut rien lui ajouter, rien lui retrancher: ou on la possède tout entière, ou on ne la possède pas du tout : Haec est fides catholica, quam nisi quisque fideliter firmiterque crediderit, salvus esse non poterit. (28) Il n'est pas besoin de qualificatifs pour signifier la profession du catholicisme; à chacun il suffit de dire: Christianus mihi nomen, catholicus cognomen.
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27. Ierem., I, 10. 28. Symb. Athanas. |
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