Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Benedictus PP. XV Ad beatissimi apostolorum principis IntraText CT - Lecture du Texte |
|
|
Mais pour que tous ces résultats soient obtenus conformément à Nos espérances, vous savez, vénérables Frères, combien est nécessaire la coopération prudente et attentive de ceux que Notre-Seigneur a envoyés operarios in messem suam, c'est-à-dire des clercs. Aussi, vous le comprenez, votre principal souci doit être, à l'égard de ceux qui sont déjà revêtus du sacerdoce, de développer en eux la sainteté conforme à leur état, et quant aux élèves du sanctuaire, vous devez les préparer soigneusement par une excellente formation à un aussi saint ministère. Bien que votre zèle n'ait pas besoin d'être stimulé à l'accomplissement de ce devoir, Nous vous y exhortons et vous en supplions, car il n'y a rien de plus important pour le bien de l'Eglise: comme Nos prédécesseurs d'heureuse mémoire, Léon XIII et Pie X, en ont traité tout exprès, Nous n'en parlerons pas davantage; seulement Nous désirons que, grâce à votre vigilance et à vos instantes recommandations, les instructions de ces très sages Pontifes, surtout l'Exhortatio ad clerum de Pie X, ne tombent jamais dans l'oubli, mais soient très scrupuleusement observées. Il est un point cependant, que Nous ne saurions passer sous silence: aux prêtres du monde entier, que Nous chérissons tous comme Nos fils, Nous voulons rappeler combien il est nécessaire, tant pour leur propre salut que pour l'efficacité de leur ministère, qu'ils soient très étroitement unis et pleinement soumis à leurs Evêques respectifs. Il n'est que trop vrai, comme Nous l'avons insinué plus haut, en le déplorant, les ministres du sanctuaire ne sont pas tous exempts de cet esprit d'indépendance et d'insubordination qui est le propre des temps actuels. II n'est pas rare que les Pasteurs des Eglises se voient contristés et combattus par ceux dont ils seraient en droit d'attendre de l'aide et du réconfort. Si quelqu'un s'est écarté à ce point de son devoir, il doit considérer sérieusement, qu'elle est divine, l'autorité de ceux quos Spiritus Sanctus posuit episcopos regere Ecclesiam Dei, (32) et si, comme Nous l'avons fait voir, c'est résister à Dieu que de résister à n'importe quelle autorité légitime, c'est une impiété bien plus grande de refuser l'obéissance aux Evêques, que Dieu a consacrés et marqués du sceau de sa puissance. Cum caritas, dit saint Ignace martyr, non sinat me tacere de vobis, propterea anteverti vos admonere, ut unanimi sitis in sententia Dei. Etenim Iesus Christus, inseparabilis nostra vita, sententia Patris est, ut et Episcopi, per tractus terrae constituti, in sententia Patris sunt. Unde decet vos in Episcopi sententiam concurrere. (33) Or ce que dit cet illustre Martyr, tous les Pères et les Docteurs de l'Eglise l'ont dit également. Ajoutez à cela, que bien lourd est déjà le fardeau qui pèse sur les épaules des Evêques en ces temps difficiles; encore plus pénibles sont leurs soucis, touchant le troupeau qui leur est confié: ipsi enim pervigilant, quasi rationem pro animabus vestris reddituri, (34) Ne doit-on pas taxer de cruauté ceux qui par leur insubordination augmentent encore ce fardeau et ces angoisses ? Hoc enim non expedit vobis, (35) leur dirait l'Apôtre, et cela parce que Ecclesia est plebs sacerdoti adunata, et pastori suo gregs adhaerens; (36) d'où il suit que c'est n'être pas avec l'Eglise, que de n'être pas avec son Evêque. Et maintenant, vénérables Frères, en terminant ces Lettres, Notre esprit se reporte spontanément vers ce que Nous écrivions au début; et, de nouveau, Nous appelons de tous nos vœux, en faveur de la société humaine et en faveur de l'Eglise, la fin de cette guerre si désastreuse; en faveur de la société humaine, afin qu'une fois la paix rétablie, elle progresse vraiment dans toute culture civile et humaine; en faveur l'Eglise de Jésus-Christ, pour que, libre enfin de toute entrave, elle aille sur tous les rivages et en toutes les parties du monde apporter aux hommes le secours et le salut. Hélas ! depuis trop longtemps déjà l'Eglise ne jouit plus de la pleine liberté qui lui est nécessaire; Nous voulons dire, depuis le jour où son Chef le Pontife Romain s'est vu privé de la force et de la garantie, que par un dessein de la divine Providence il avait obtenu, au cours des siècle, pour sauvegarder cette même liberté. Une fois cette force et cette garantie enlevées, il en est résulté, comme c'était inévitable, une grande inquiétude parmi les catholiques: tous ceux en effet qui, de près ou de loin, se proclament les fils du Pontife Romain, ont pleinement le droit d'exiger que, sans aucun doute possible, leur Père commun soit réellement, et même apparaisse manifestement, affranchi de tout pouvoir humain dans l'administration de sa charge apostolique. C'est pourquoi, tout en souhaitant instamment que les nations fassent la paix au plus tôt, Nous désirons vivement aussi, que le Chef de l'Eglise cesse de se trouver dans cette condition anormale, qui pour bien des raisons est funeste aussi à la tranquillité des peuples. C'est pourquoi aux protestations que sur ce point Nos Prédécesseurs ont fait entendre à plusieurs reprises, poussés qu'ils étaient non par des raisons humaines mais par un devoir sacré, c'est-à-dire, par l'obligation de défendre les droits et la dignité du Siège Apostolique, Nous entendons ajouter ici les Nôtres, pour les mêmes motifs. Puisque c'est dans les mains de Dieu que sont les volontés des Princes et de tous ceux qui peuvent mettre fin aux horreurs et aux désastres que nous avons rappelés, il Nous reste, vénérables Frères, à élever vers Dieu Notre voix suppliante et à Nous écrier au nom de tout le genre humain : " Donnez, Seigneur, la paix à notre temps ". Que celui qui a dit : Ego Dominus... faciens pacem, (37) daigne Lui-même, apaisé par Nos prières, calmer au plus tôt ces flots tumultueux qui bouleversent la société civile et la société religieuse. Que la bienheureuse Vierge Nous soit propice, Elle qui a engendré le " Prince de la Paix ", et qu'Elle prenne sous sa protection maternelle Notre humble personne, Notre ministère pontifical, la sainte Eglise et les âmes de tous les hommes, rachetées par le sang précieux de son divin Fils. Comme gage des faveurs célestes et en témoignage de Notre bienveillance, Nous accordons très affectueusement la bénédiction apostolique à Vous, vénérables Frères, à votre clergé et à votre peuple. Donné à Rome, près saint-Pierre, en la fête de Tous les Saints, ce 1er Novembre 1914, de Notre Pontificat la première année.
|
32. Act., XX, 28. 33. In Epist. ad Ephes., III. 34. Hebr., XIII, 17. 35. Ibid. 36. S. Cypr. " Florentio cui et Poppiano ep. 66 (al. 69) ". 37. Isai., XLV, 6, 7. |
Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2007. Content in this page is licensed under a Creative Commons License |