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Ioannes Paulus PP. II Slavorum Apostoli IntraText CT - Lecture du Texte |
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V. UN SENS CATHOLIQUE DE L'EGLISE Nous savons que le Concile Vatican II, il y a vingt ans, eut comme tâche principale de réveiller la conscience que l'Eglise a d'elle-même et, grâce à son renouvellement intérieur, de lui donner une nouvelle impulsion missionnaire en vue de l'annonce du message éternel de salut, de paix et d'entente mutuelle entre les peuples et les nations, par-delà toutes les frontières qui divisent encore notre planète destinée à être une demeure commune pour toute l'humanité par la volonté de Dieu créateur et rédempteur. Les menaces qui s'accumulent sur elle en notre temps ne peuvent faire oublier l'intuition prophétique du Pape Jean XXIII qui convoqua le Concile dans le but et la conviction qu'il serait en mesure de préparer et de commencer un printemps et une renaissance dans la vie de l'Eglise. Et, au sujet de l'universalité, le Concile lui-même s'est exprimé notamment en ces termes: « A faire partie du Peuple de Dieu, tous les hommes sont appelés. C'est pourquoi ce Peuple, demeurant un et unique, est destiné à se dilater aux dimensions de l'univers entier et à toute la suite des siècles pour que s'accomplisse ce que s'est proposé la volonté de Dieu créant à l'origine la nature humaine dans l'unité, et décidant de rassembler enfin dans l'unité ses fils dispersés (cf. Jn 11, 52).... L'Eglise ou Peuple de Dieu par qui ce royaume prend corps ne retire rien aux richesses temporelles de quelque peuple que ce soit, au contraire, elle sert et assume toutes les richesses, les ressources et les formes de vie des peuples en ce qu'elles ont de bon, elle les purifie, elle les renforce, elle les élève... Ce caractère d'universalité qui brille sur le Peuple de Dieu est un don du Seigneur lui-même... En vertu de cette catholicité, chacune des parties apporte aux autres et à l'Eglise tout entière le bénéfice de ses propres dons, en sorte que le tout et chacune des parties s'accroissent par un échange mutuel universel et par un effort commun vers une plénitude dans l'unité » . A Venise, face aux représentants de la culture ecclésiastique qui, attachés à une conception plutôt étroite de la réalité ecclésiale, étaient opposés à cette vision, saint Cyrille la défendit avec courage, soulignant le fait que beaucoup de peuples avaient déjà introduit dans le passé et possédaient une liturgie écrite et célébrée dans leur langue, comme « les Arméniens, les Perses, les Abasges, les Géorgiens, les Sogdiens, les Goths, les Avares, les Tyrses, les Khazars, les Arabes, les Coptes, les Syriens, et beaucoup d'autres » . Rappelant que Dieu fait lever son soleil et tomber la pluie sur tous les hommes sans exception , il disait: « Ne respirons-nous pas l'air tous de la même manière? Et vous n'avez pas de scrupules à vous limiter à trois langues seulement (l'hébreu, le grec et le latin) pour décider que tous les autres peuples et races restent aveugles et sourds! Dites-moi: soutenez-vous cela parce que vous considérez que Dieu est trop faible pour pouvoir l'accorder, ou trop jaloux pour le vouloir? » . Aux arguments historiques et dialectiques qu'on lui opposait, le Saint répondait en prenant appui sur la Sainte Ecriture: « Que toute langue proclame que Jésus Christ est Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père » ; « que toute la terre t'adore, qu'elle fasse monter ses chants et ses hymnes pour ton nom, Dieu trèshaut! » ; « louez le Seigneur, toutes les nations, louez-le, vous tous les peuples! » . L'Evangile ne conduit pas à appauvrir ou à effacer ce que tous les hommes, les peuples et les nations, toutes les cultures au long de l'histoire, reconnaissent et réalisent comme bien, comme vérité et comme beauté. Il pousse plutôt a assimiler et à développer toutes ces valeurs: à les vivre avec générosité et dans la joie, à les parachever à la lumière exaltante et mystérieuse de la Révélation. La dimension concrète de la catholicité, inscrite par le Christ Seigneur dans la structure même de l'Eglise, n'est pas quelque chose de statique, qui serait hors de l'histoire et platement uniforme, mais elle naît et se développe, en un sens, quotidiennement, comme une nouveauté de la foi unanime de tous ceux qui croient en Dieu un et trine, révélé par Jésus Christ et prêché par l'Eglise avec la force de l'Esprit Saint. Cette dimension apparaît tout à fait spontanément à partir du respect mutuel - c'est-à-dire de la charité fraternelle - de tous les hommes et de toutes les nations, grandes ou petites, et à partir de la reconnaissance loyale des caractéristiques et des droits des frères dans la foi. Tous les hommes, toutes les nations, toutes les cultures et toutes les civilisations ont un rôle propre à remplir et une place particulière dans le plan mystérieux de Dieu et dans l'histoire universelle du salut. C'était là la pensée des deux Saints: le Dieu qui est « tendresse et justice , lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité , ... n'accepte pas que le genre humain succombe à sa faiblesse et périsse, cédant aux tentations de l'ennemi, mais chaque année et en tout temps il ne cesse de nous combler de sa grâce multiforme, depuis les origines jusqu'à ce jour, de la même manière: d'abord par les patriarches et les pères et, après eux, par les prophètes; puis les apôtres et les martyrs, les hommes justes et les docteurs, qu'il choisit au cœur de ce monde agité par la tempête » .
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