Prière
en commun
108.
Là où cela convient, les catholiques doivent être
encouragés à s'associer, selon les normes données par
l'Eglise, pour prier avec des chrétiens appartenant à d'autres
Eglises et Communautés ecclésiales. De telles prières en
commun sont assurément un moyen efficace de demander la grâce de
l'unité, et elles constituent une expression authentique des liens par
lesquels les catholiques sont encore unis à ces autres
chrétiens.(119) La prière commune, en elle-même,
est une voie menant à la réconciliation spirituelle.
109.
La prière en commun est recommandée aux catholiques et aux autres
chrétiens pour présenter ensemble à Dieu les
nécessités et les préoccupations qu'ils partagent — par
exemple la paix, les questions sociales, la charité mutuelle entre les
hommes, la dignité de la famille, les effets de la pauvreté, la
faim et la violence, etc. On assimile à ces cas les occasions où,
suivant les circonstances, une nation, une région ou une
communauté veut rendre grâce à Dieu communautairement ou
demander son aide; il en va ainsi pour un jour de fête nationale; de
même en temps de calamité ou de deuil publics, au jour fixé
pour célébrer la mémoire des morts pour la patrie, etc.
Cette prière commune est aussi recommandée dans les
réunions qui rassemblent les chrétiens pour l'étude ou
l'action.
110.
Cependant, la prière commune devrait porter d'abord sur le
rétablissement de l'unité des chrétiens. Elle peut se
concentrer, par exemple, sur le mystère de l'Eglise et de son
unité, sur le baptême comme lien sacramentel d'unité, ou
encore sur le renouveau de la vie personnelle et communautaire comme voie
nécessaire pour parfaire l'unité. Cette prière commune est
particulièrement recommandée pendant la « Semaine de
prière pour l'unité des chrétiens » ou pendant la
période qui s'écoule entre l'Ascension et la Pentecôte.
111.
Une telle prière devrait être préparée, d'un commun
accord, avec le concours des représentants des Eglises,
Communautés ecclésiales ou autres groupes. C'est ensemble qu'il
conviendrait de déterminer le rôle des uns et des autres et de
choisir les thèmes, les lectures de l'Ecriture Sainte, les hymnes et les
prières à utiliser.
a) Une
telle célébration peut comprendre toute lecture, prière et
hymne qui expriment ce qui est commun à tous les chrétiens,
concernant la foi ou la vie spirituelle. Elle peut inclure une exhortation, une
allocution ou une méditation biblique qui, puisant dans
l'héritage chrétien commun, fasse progresser la bienveillance
mutuelle et l'unité.
b) Il
faudrait veiller à ce que les versions de la Sainte Ecriture dont on se
sert soient acceptables pour tous et soient de fidèles traductions du
texte original.
c) Il
est souhaitable que la structure de ces célébrations tienne
compte des différents modèles de prière communautaire en
harmonie avec le renouveau liturgique de beaucoup d'Eglises et
Communautés ecclésiales, tout en prêtant une attention
spéciale à leur héritage commun d'hymnes, de textes
tirés des lectionnaires et de prières liturgiques.
d) En
préparant des célébrations entre catholiques et membres
d'une Eglise orientale, il faut considérer attentivement la discipline
liturgique propre à chacune des Eglises, conformément à ce
qui est dit ci-dessous au n. 115.
112.
Bien que l'église soit le lieu où une communauté a
l'habitude de célébrer normalement sa propre liturgie, les
célébrations communes, dont il vient d'être parlé,
peuvent avoir lieu dans l'église de l'une ou l'autre des
communautés concernées, avec l'agrément de tous les participants.
Quel que soit le lieu utilisé, il faut qu'il plaise à tous, qu'il
puisse être aménagé convenablement et qu'il favorise la
dévotion.
113.
Avec l'agrément commun des participants, ceux qui ont une fonction lors
d'une cérémonie peuvent utiliser l'habit propre à leur
rang ecclésiastique et à la nature de la
célébration.
114.
Il peut être utile dans certains cas, sous la direction de personnes
ayant eu une formation et une expérience particulières, d'avoir
recours au partage spirituel sous la forme de récollections, d'exercices
spirituels, de groupes d'étude et de mise en commun des traditions de
spiritualité, et d'associations plus durables pour l'approfondissement
d'une vie spirituelle commune. Il faut toujours accorder une attention
sérieuse tant à ce qui a été dit sur la
reconnaissance des réelles différences de doctrine qui existent
qu'à l'enseignement et à la discipline de l'Eglise catholique sur
le partage sacramentel.
115.
Etant donné que la célébration de l'Eucharistie le jour du
Seigneur est le fondement et le centre de toute l'année liturgique,(120)
les catholiques, restant sauf le droit des Eglises orientales,(121)
doivent participer à la messe les dimanches et jours de
précepte.(122) Pour cette raison, il est
déconseillé d'organiser des services œcuméniques le
dimanche et il est rappelé que, même quand des catholiques
participent à des services œcuméniques et à des
services d'autres Eglises et Communautés ecclésiales,
l'obligation de participer à la messe ces jours-là demeure.
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