Conseils
d'Églises et Conseils chrétiens
166.
Les Conseils d'Eglises et les Conseils chrétiens figurent parmi les
structures les plus stables qui sont établies pour promouvoir
l'unité et la collaboration œcuméniques. Un Conseil
d'Eglises est composé d'Eglises (158) et est responsable devant
les Eglises qui le constituent. Un Conseil chrétien est composé
d'autres organisations et groupes chrétiens aussi bien que
d'Églises. D'autres institutions de coopération semblables
à ces Conseils, mais avec des titres différents, existent
également. Généralement, Conseils et institutions
similaires cherchent à donner à leurs membres la
possibilité de travailler ensemble, d'engager un dialogue, de surmonter
les divisions et les incompréhensions, de soutenir la prière et
le travail pour l'unité, et de donner, dans la mesure du possible, un
témoignage et un service chrétiens communs. Ils doivent
être évalués selon leurs activités et selon ce
qu'ils disent sur eux-mêmes dans leurs constitutions. Ils ont uniquement
la compétence que leur accordent leurs membres constituants. En
général, ils n'ont pas de responsabilité dans les
tractations en vue de l'union entre des Eglises.
167.
Comme il est souhaitable que l'Eglise catholique trouve, à
différents niveaux, l'expression propre de ses relations avec d'autres
Eglises et Communautés ecclésiales, et comme les Conseils
d'Eglises et les Conseils chrétiens comptent parmi les formes les plus
importantes de la collaboration œcuménique, il faut se
réjouir des contacts grandissants que l'Eglise catholique établit
avec ces Conseils dans de nombreuses parties du monde.
168.
La décision de se joindre à un Conseil est du ressort des
Evêques de la région desservie par le Conseil, qui ont ainsi la
responsabilité de veiller sur la participation catholique à ces
Conseils. Pour les Conseils nationaux, ce sera généralement le
Synode des Eglises orientales catholiques ou la Conférence
épiscopale (sauf là où il n'y a qu'un diocèse dans
la nation). En examinant la question de l'appartenance à un Conseil, les
autorités compétentes — pendant qu'elles préparent la
décision — devraient se mettre en rapport avec le Conseil pontifical
pour la promotion de l'unité des chrétiens.
169.
Parmi les nombreux facteurs qui doivent être pris en considération
dans la décision de se joindre à un Conseil, se trouve
l'opportunité pastorale d'une telle démarche. Il faut, avant
tout, s'assurer que la participation à la vie du Conseil soit compatible
avec l'enseignement de l'Eglise catholique et n'estompe pas son identité
spécifique et unique. La première préoccupation doit
être celle de la clarté doctrinale, surtout en ce qui concerne
l'ecclésiologie. En effet, les Conseils d'Eglises et les Conseils
chrétiens ne contiennent ni en eux-mêmes ni par eux-mêmes le
commencement d'une nouvelle Eglise qui remplacerait la communion qui existe
maintenant dans l'Eglise catholique. Ils ne se proclament pas Églises et
ils ne réclament pas pour eux-mêmes une autorité leur
permettant de conférer un ministère de la parole ou du
sacrement.(159) Il faudrait accorder une attention particulière
au système de représentation de ces Conseils et au droit de vote,
à leurs procédures pour prendre des décisions, à
leur manière de faire des déclarations publiques et au
degré d'autorité attribué à ces déclarations.
Un accord net et précis sur ces points devrait être
réalisé avant que ne soit entreprise la démarche
d'adhésion en tant que membre.(160)
170.
L'appartenance catholique à un Conseil local, national ou
régional est un sujet complètement différent de celui des
relations entre l'Eglise catholique et le Conseil œcuménique des
Églises. Le Conseil œcuménique peut, en effet, inviter des
Conseils choisis « à entrer en relation de travail en tant que Conseils
associés », mais il n'a aucune autorité ni contrôle sur ces
Conseils ou sur leurs Eglises membres.
171.
Le fait de se joindre à un Conseil devrait être
considéré comme l'acceptation de sérieuses
responsabilités. L'Eglise catholique doit être
représentée par des personnes compétentes et
engagées. Dans l'exercice de leur mandat elles devraient connaître
parfaitement les limites au-delà desquelles elles ne peuvent engager
l'Eglise sans en référer à l'autorité qui les a
nommées. Plus le travail de ces Conseils sera suivi avec attention par
les Eglises qui y sont représentées, plus leur contribution au
mouvement œcuménique sera importante et efficace.
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