Dans
les séminaires et au premier cycle
192.
La collaboration œcuménique dans l'étude et l'enseignement
est également souhaitable dans les programmes de la phase initiale de
l'enseignement théologique, tels qu'ils sont établis dans les
séminaires et au premier cycle des facultés de théologie,
bien que cette étude et cet enseignement ne soient encore selon la forme
qui est possible au niveau de la recherche et chez ceux qui ont
déjà terminé leur formation théologique
générale. Une condition élémentaire de la
collaboration œcuménique à ces niveaux supérieurs,
qui seront envisagés aux nn. 196-203, est que les participants soient
bien formés dans leur propre foi et dans la tradition de leur propre
Eglise. L'instruction du séminaire ou du premier cycle en
théologie a pour but de donner à l'étudiant cette
formation de base. L'Eglise catholique, comme les autres Eglises et
Communautés ecclésiales, élabore le programme et les cours
qu'elle considère appropriés à ce but et choisit des
directeurs et des professeurs compétents. La règle est que les
professeurs des cours de doctrine soient catholiques. Par conséquent,
les principes élémentaires de l'initiation à l'œcuménisme
et à la théologie œcuménique, qui est une partie
nécessaire de la formation théologique de base,(177) sont
donnés par des professeurs catholiques. Une fois que ces
intérêts fondamentaux de l'Eglise concernant l'objectif, la valeur
et les exigences d'une formation théologique initiale — compris et
partagés par beaucoup d'autres Eglises et Communautés
ecclésiales — sont respectés, les étudiants et les
professeurs des séminaires catholiques et des facultés de
théologie peuvent participer à la collaboration
œcuménique de diverses façons.
193.
Les normes pour promouvoir et régler la collaboration entre les
catholiques et les autres chrétiens, au niveau du séminaire et du
premier cycle des études théologiques, doivent être
déterminées par les Synodes des Eglises orientales catholiques et
les Conférences épiscopales, particulièrement en tout ce
qui touche à l'instruction des candidats à l'ordination. La
commission œcuménique appropriée doit être entendue
à ce sujet. Les directives voulues doivent être incluses dans le
programme de formation sacerdotale établi en accord avec le
Décret sur la formation des prêtres Optatam Totius. Puisque
les instituts de formation pour les membres des ordres religieux peuvent
également être concernés par cette forme de collaboration
œcuménique dans la formation théologique, les
supérieurs majeurs ou leurs délégués doivent
contribuer à la rédaction des règlements en accord avec le
Décret conciliaire Christus Dominus.(178)
194.
Les étudiants catholiques peuvent assister à des cours
spéciaux donnés dans les institutions, y compris les
séminaires, par des chrétiens d'autres Eglises et
Communautés ecclésiales en accord avec les critères
généraux pour la formation œcuménique des
étudiants catholiques et en se soumettant à toutes les normes qui
ont pu être établies par le Synode des Eglises orientales
catholiques ou la Conférence épiscopale. Quand une
décision doit être prise pour savoir s'ils doivent ou non assister
réellement à des cours spéciaux, il faut bien
considérer l'utilité du cours dans le contexte
général de leur formation, la qualité et l'esprit
œcuménique du professeur, le niveau de préparation
préalable des étudiants eux- mêmes, leur maturité
spirituelle et psychologique. Plus les conférences ou les cours se
rapportent de près à des sujets doctrinaux et plus il faudra
évaluer avec soin l'opportunité, pour les étudiants, d'y
assister. La formation des étudiants et le développement de leur
sens œcuménique doivent être accomplis graduellement.
195.
Dans le deuxième et troisième cycle des facultés, et dans
les séminaires, après que les étudiants auront reçu
la formation de base, des professeurs d'autres Eglises et Communautés
ecclésiales peuvent être invités à donner des
conférences sur les positions doctrinales des Eglises et des
Communautés qu'ils représentent, afin de compléter la
formation œcuménique que les étudiants sont en train de
recevoir de leurs professeurs catholiques. Ces professeurs pourront
également donner des cours de nature technique comme par exemple, des
cours de langues, de communication sociale, de sociologie religieuse, etc. En
fixant des normes pour régler cette question, les Conférences
épiscopales et les Synodes des Eglises orientales catholiques tiendront
compte du degré de développement atteint par le mouvement
œcuménique dans leur pays et de l'état des relations entre
les catholiques et les autres Eglises et Communautés
ecclésiales.(179) Elles spécifieront notamment comment
appliquer dans leur région les critères catholiques concernant la
qualification des professeurs, la période de leur enseignement et leur
responsabilité quant au contenu des cours.(180) Elles donneront
aussi des indications sur la façon dont l'enseignement reçu par
les étudiants catholiques à ces cours pourra être intégré
à l'ensemble de leur programme. Les professeurs invités seront
qualifiés de « conférenciers invités ». Si
nécessaire, les institutions catholiques organiseront des
séminaires ou des cours pour situer dans son contexte l'enseignement
donné par les conférenciers d'autres Eglises ou
Communautés ecclésiales. Les professeurs catholiques
invités, dans des circonstances analogues, à donner des
conférences dans les séminaires et les écoles
théologiques d'autres Eglises, se soumettront de bonne grâce aux
mêmes conditions. Un tel échange de professeurs, qui respecte les
intérêts de chaque Eglise quant à la formation
théologique de base de ses propres membres, et spécialement de
ceux qui sont appelés à être ses ministres, est une forme
efficace de collaboration œcuménique et donne un témoignage
commun approprié de l'intérêt chrétien pour un
enseignement authentique dans l'Eglise du Christ.
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