Dans
les instituts supérieurs et de recherche théologique
196.
Un champ de collaboration œcuménique s'ouvre de façon plus
vaste à ceux qui sont engagés dans la recherche
théologique et à ceux qui enseignent à un niveau
supérieur, qu'à ceux du niveau du séminaire ou du
secondaire (institutionnel). La maturité des participants (chercheurs,
professeurs, étudiants) et les études supérieures
déjà accomplies sur la foi et la théologie de leur propre
Eglise, donnent à leur collaboration une sécurité et une
richesse très particulières que l'on ne peut attendre de ceux qui
sont encore engagés dans la formation secondaire ou dans celle du
séminaire.
197.
Au niveau des études supérieures, la collaboration est
assurée par des experts qui échangent et partagent leurs
recherches avec des experts d'autres Églises et Communautés
ecclésiales. Elle est pratiquée par des groupes
œcuméniques et des associations d'experts désignés
dans ce but. Elle est assurée, de façon spéciale, au sein
des différentes catégories de relations qui ont été
instaurées entre des institutions appartenant à
différentes Eglises pour l'étude de la théologie. De
telles relations et la collaboration qu'elles favorisent peuvent aider à
conférer un caractère œcuménique à tout le
travail des institutions participantes. Elles peuvent pourvoir à un
partage de personnel, de bibliothèques, de cours, de locaux et d'autres
ressources pour le plus grand avantage des chercheurs, des professeurs et des
étudiants.
198.
La collaboration œcuménique est particulièrement
indiquée dans l'intérêt des instituts créés,
au sein des facultés de théologie déjà existantes,
pour la recherche et la formation spécialisée en théologie
œcuménique ou bien pour l'exercice pastoral de
l'œcuménisme; elle est indiquée aussi pour les instituts
indépendants créés dans le même but. Bien que ces
derniers puissent appartenir à des Eglises particulières ou
à des Communautés ecclésiales, ils seront beaucoup plus
efficaces s'ils coopèrent activement avec des instituts similaires
appartenant à d'autres Eglises. D'un point de vue
œcuménique, il serait utile que les instituts
œcuméniques aient des membres d'autres Eglises ou
Communautés ecclésiales dans leur corps professoral et parmi
leurs étudiants.
199.
La création et l'administration de ces institutions et structures pour
la collaboration œcuménique dans l'étude de la
théologie devraient, normalement, être confiées à ceux
qui guident les institutions en question et à ceux qui y travaillent
tout en jouissant d'une légitime liberté académique. Leur
efficacité œcuménique exige qu'ils agissent en relation
étroite avec les autorités des Eglises et Communautés
ecclésiales auxquelles leurs membres appartiennent. Lorsque l'institut
engagé dans de telles structures de coopération fait partie d'une
faculté de théologie qui appartient déjà à
l'Eglise catholique, ou a été établie par l'Eglise comme
une institution séparée sous son autorité, sa relation
avec les autorités de l'Eglise dans l'activité
œcuménique sera définie dans les articles de l'accord de
collaboration.
200.
Les instituts interconfessionnels, créés et administrés
conjointement par certaines Eglises et Communautés ecclésiales,
sont spécialement efficaces pour traiter des questions
d'intérêt commun à tous les chrétiens. Des
études communes sur des sujets tels que le travail missionnaire, les
relations avec les religions non-chrétiennes, l'athéisme et
l'incroyance, l'usage des moyens de communication sociale, l'architecture et
l'art sacré et, dans le domaine de la théologie, l'explication
des Ecritures, l'histoire du salut et la théologie pastorale, toutes ces
études contribueront à la solution de problèmes et
à d'adoption de programmes adaptés d'une façon qui peut
aider à faire progresser l'unité des chrétiens. La
responsabilité de ces instituts envers les autorités des Eglises
et des Communautés ecclésiales concernées doit être
clairement définie dans leurs statuts.
201.
Des associations ou des instituts peuvent être instaurés pour
l'étude commune des questions théologiques et pastorales par des
ministres des différente Eglises et Communautés
ecclésiales. Sous la conduite et avec l'aide d'experts en
différents domaines, ces ministres discutent et analysent ensemble les
aspects théoriques et pratiques de leur ministère, au sein de
leurs propres communautés, dans sa dimension œcuménique et
dans sa contribution au témoignage chrétien commun.
202.
Le champ d'étude et de recherche, dans les instituts d'activité
et de collaboration œcuméniques, peut s'étendre à
toute la réalité œcuménique, ou bien il peut se
limiter à des questions particulières qui sont étudiées
en profondeur. Lorsque des instituts se spécialisent dans l'étude
d'une discipline de l'œcuménisme (la tradition orthodoxe, le
protestantisme, la Communion anglicane, et aussi les différentes
questions mentionnées au n. 200), il est important qu'ils puissent
traiter cette discipline dans le contexte de tout le mouvement œcuménique
et de toutes les autres questions qui se rattachent à ce sujet.
203.
Les institutions catholiques sont encouragées à devenir membres
d'associations œcuméniques destinées à faire
progresser le niveau de l'enseignement théologique, à assurer une
meilleure formation à ceux qui se préparent au ministère
pastoral et une meilleure collaboration entre les institutions d'enseignement
supérieur. Elles seront ouvertes également aux propositions
faites, avec une fréquence plus grande aujourd'hui, de la part des
autorités d'universités publiques et non-confessionnelles,
d'associer, pour d'étude de la religion, différents instituts qui
leur sont rattachés. L'appartenance à ces associations
œcuméniques et la participation à l'enseignement d'instituts
associés doivent respecter l'autonomie légitime des instituts
catholiques dans les domaines de programme d'études, de contenu
doctrinal des sujets enseignés et de formation spirituelle et
sacerdotale des étudiants qui se préparent à l'ordination.
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