B.
PARTAGE D'ACTIVITÉS ET DE RESSOURCES SPIRITUELLES
Principes
généraux
102.
Les chrétiens peuvent être encouragés à partager des
activités et des ressources spirituelles, c'est-à-dire à
partager cet héritage spirituel qu'ils possèdent en commun, d'une
manière et à un degré appropriés à leur
état actuel de division.(113)
103.
L'expression « partage d'activités et de ressources spirituelles »
comprend des réalités telles que la prière faite en
commun, le partage du culte liturgique au sens strict, comme cela est
décrit plus loin au n. 116, ainsi que l'usage commun de lieux et de tous
les objets liturgiques nécessaires.
104.
Les principes qui devraient régler le partage spirituel sont les
suivants:
a) En
dépit des sérieuses différences qui empêchent la
pleine communion ecclésiale, il est clair que tous ceux qui par le
baptême sont incorporés au Christ partagent maints
éléments de la vie chrétienne. Il existe donc entre les
chrétiens une réelle communion qui, même si elle est imparfaite,
peut être exprimée de bien des façons, y compris le partage
de la prière et du culte liturgique,(114) comme cela sera
précisé au paragraphe suivant.
b) Selon
la foi catholique, l'Eglise catholique a été dotée de
toute la vérité révélée et de tous les
moyens de salut en un don qui ne peut être perdu.(115) Toutefois,
parmi les éléments et les dons qui appartiennent à
l'Eglise catholique (par exemple la Parole de Dieu écrite, la vie de la
grâce, la foi, l'espérance et la charité etc.), plusieurs
peuvent exister en dehors de ses limites visibles. Les Eglises et
Communautés ecclésiales, qui ne sont pas en pleine communion avec
l'Eglise catholique, n'ont nullement été privées de
signification et de valeur dans le mystère du salut, car l'Esprit du
Christ ne refuse pas de se servir d'elles comme moyens de salut.(116)
Selon des façons qui varient suivant la condition de chaque Eglise ou
Communauté ecclésiale, leurs célébrations peuvent
nourrir la vie de la grâce en leurs membres qui y participent et donner
accès à la communion du salut.(117)
c)
Ainsi, le partage des activités et des ressources spirituelles doit
refléter ce double fait:
1) la
communion réelle dans la vie de l'Esprit qui existe déjà
parmi les chrétiens et qui s'exprime dans leur prière et dans le
culte liturgique;
2) le
caractère incomplet de cette communion en raison de différences
de foi et de façons de penser qui sont incompatibles avec un partage
sans restriction des dons spirituels.
d) La
fidélité à cette réalité complexe rend
nécessaire d'établir des normes de partage spirituel tenant
compte de la diversité de situation ecclésiale qui existe entre
les Eglises et les Communautés ecclésiales qui y sont
impliquées, de façon que les chrétiens apprécient
leurs richesses spirituelles communes et s'en réjouissent, mais qu'ils
soient aussi rendus attentifs à la nécessité de surmonter
les séparations qui existent encore.
e) Parce
que la concélébration eucharistique est une manifestation visible
de la pleine communion de foi, de culte et de vie commune de l'Eglise
catholique, exprimée par les ministres de cette Eglise, il n'est pas
permis de concélébrer l'Eucharistie avec des ministres d'autres
Eglises ou Communautés ecclésiales.(118)
105.
Il faudrait qu'existe une certaine « réciprocité » puisque le
partage des activités et des ressources spirituelles, même dans
des limites définies, est une contribution, en esprit de bonne
volonté et de charité, à la croissance de l'harmonie entre
chrétiens.
106.
Concernant ce partage, des consultations entre les autorités catholiques
compétentes et celles des autres Communions sont recommandées
pour rechercher les possibilités d'une légitime
réciprocité selon la doctrine et les traditions des
différentes Communautés.
107.
Les catholiques doivent faire preuve d'un respect sincère pour la
discipline liturgique et sacramentelle des autres Eglises et Communautés
ecclésiales, et celles-ci sont invitées à montrer le
même respect pour la discipline catholique. Un des objectifs de la
consultation mentionnée ci-dessus devrait viser à une meilleure
compréhension mutuelle de la discipline de chacun, et même
à un accord sur la façon de régler une situation où
la discipline d'une Eglise met en cause ou va contre la discipline de l'autre.
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