Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText
Congrégation pour l'Éducation Catholique; Congrégation pour le Clergé
Normes fondamentales pour la formation

IntraText CT - Lecture du Texte

Précédent - Suivant

Cliquer ici pour désactiver les liens aux concordances

II. L'ordre du diaconat

2. Le service des diacres dans l'Église est attesté depuis les temps apostoliques. Une tradition établie, déjà rapportée par saint Irénée et attestée dans la liturgie de l'ordination, a vu les débuts du diaconat dans l'institution des « Sept », que décrivent les Actes des Apôtres (6, 1-6). Les diacres occupent donc le degré initial de la hiérarchie sacrée et leur ministère a toujours été tenu en grande estime dans l'Église.(14) Dans l'exorde de la Lettre aux Philippiens (1, 1), saint Paul les salue avec les évêques et, dans la Première lettre à Timothée, il énumère les qualités et les vertus qu'ils doivent avoir pour accomplir dignement leur ministère (3, 8-13).(15)

La littérature patristique atteste depuis ses débuts cette structure hiérarchique et ministérielle de l'Église dont le diaconat est partie intégrante. Pour saint Ignace d'Antioche,(16) une Église particulière sans évêque, prêtre et diacre semble inconcevable ; ce Père souligne à quel point le ministère du diacre n'est rien d'autre que « le ministère de Jésus Christ, qui avant les siècles était auprès du Père et qui est apparu à la fin des temps ». « En fait, ils ne sont pas diacres pour la nourriture ou la boisson, mais ministres de l'Église de Dieu ». La Didascalie des Apôtres(17) et les Pères des siècles suivants, ainsi que les différents Conciles(18) et la pratique de l'Église(19) témoignent de la continuité et du développement de ce donné révélé.

L'institution du diaconat fut florissante dans l'Église d'Occident jusqu'au Vème siècle ; ensuite, pour diverses raisons, elle subit un lent déclin, pour finir par n'être plus qu'une étape intermédiaire réservée aux candidats à l'ordination sacerdotale.

Le Concile de Trente prescrit que le diaconat permanent soit restauré en son état primitif, conformément à sa nature propre, comme une fonction originaire dans l'Eglise.(20) Mais cette prescription devait rester lettre morte.

Il revenait au concile Vatican II d'établir que le diaconat pourrait « dans l'avenir, être rétabli en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie. [... Il pourrait] être conféré à des hommes d'âge mûr même mariés, ainsi qu'à des jeunes gens aptes à cet office, pour lesquels cependant la loi du célibat doit demeurer ferme »,(21) selon la tradition constante. Les raisons qui ont déterminé ce choix furent en substance au nombre de trois : a) Le désir d'enrichir l'Église avec les fonctions du ministère diaconal qui autrement, en beaucoup de régions, auraient difficilement pu être exercées ; b) L'intention de renforcer par la grâce de l'ordination diaconale ceux qui déjà exerçaient de fait des fonctions diaconales ; c) Le souci de fournir des ministres sacrés aux pays qui souffraient d'un manque de clergé. Ces raisons soulignent combien la restauration du diaconat permanent n'entendait absolument pas compromettre la signification, le rôle et le développement du sacerdoce ministériel ; développement auquel on doit toujours travailler avec générosité, particulièrement en raison de son caractère irremplaçable.

Voulant donner corps aux indications conciliaires, Paul VI a établi, dans la lettre apostolique Sacrum diaconatus ordinem (18 juin 1967),(22) les règles générales d'une restauration du diaconat permanent dans l'Église latine. L'année suivante, avec la Constitution apostolique Pontificalis romani recognitio (18 juin 1968),(23) il a approuvé le nouveau rite pour la collation des ordres sacrés de l'épiscopat, du presbytérat et du diaconat, définissant en même temps la matière et la forme de ces ordinations. Enfin, avec la Lettre apostolique Ad pascendum (15 août 1972),(24) il devait préciser les conditions à remplir pour l'admission et pour l'ordination des candidats au diaconat. L'essentiel de ces dispositions fut inséré dans les normes du Code de Droit canonique, promulgué par le Pape Jean-Paul II le 25 janvier 1983.(25)

En continuité avec cette législation universelle, de nombreuses conférences d'Evêques ont procédé ou procèdent, avec l'approbation préalable du Saint-Siège, à la restauration du diaconat permanent dans leurs pays et à la rédaction de normes complémentaires.




14) Cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 29 ; Paul VI, Lettre apostolique Ad pascendum (15 août 1972) : AAS 64 (1972), p. 534.



15) De plus, parmi les soixante collaborateurs qui apparaissent dans ses lettres, certains sont décrits comme diacres : Timothée (1 Th 3, 2), Epaphras (Col 1, 7), Tychique (Col 4, 7 ; Eph 6, 2).



16) Cf. Lettres ad Philadelphenses, 4 ; ad Smyrnæos, 12, 2 ; ad Magnesios, 6, 1 : F. X. Funk (ed.), Patres Apostolici, Tubingale 1901, pp. 266-267 ; 286-287 ; 234-235 ; [SCh 10bis].



17) Cf. Didascalia Apostolorum (Siriaca), cap. III, XI : A. Vööbus (éd.), The « Didascalia Apostolorum » in Syriæ (texte original et traduction anglaise), CSCO, vol. I, n. 402 (tome 176), pp. 29-30 ; vol. II, n. 408 (tome 180), pp. 120-129 ; Didascalia Apostolorum, III, 13 (19), 1-7 : F. X. Funk (éd.), Didascalia et Constitutiones Apostolorum, Paderbornæ 1906, I, pp. 212-216.



18) Cf. Concile d'Elvire (300303), can. 32-33 : PL 84, p. 305 ; Concile d'Arles I (314), can. 16 (15), 18, 21 : CCL, 148, pp. 12-13 ; Conc. œcum. Nicée I (325), can. 15, 16, 18 : Alberigo G. (éd.), Les Conciles œcuméniques 2-1, Paris (1994), pp. 13-14.



19) Chaque Église locale, dans les premiers temps du christianisme, devait avoir ses diacres en proportion du nombre de ses membres, afin qu'ils puissent connaître et aider chacun (cf. Didascalia Apostolorum, III, 12 (16) : F. X. Funk, éd. cit. I, p. 208). À Rome, le Pape saint Fabien (236-250) avait divisé la ville en sept zonesregiones », appelées plus tard « diaconies »), auxquelles un diacre était préposéregionarius »), afin de promouvoir la charité et l'assistance aux nécessiteux. L'organisation « diaconale » était analogue en beaucoup de cités orientales au troisième et quatrième siècle.



20) Cf. Conc. œcum. de Trente, Session XXIII, Decreta De reformatione, can. 17 : Les Conciles œcuméniques, éd. cit., 2-2, Paris (1994), p. 750.



21) Const. dogm. Lumen gentium, n. 29.



22) AAS 59 (1967), pp. 697-704.



23) AAS 60 (1968), pp. 369-373.



24) AAS 64 (1972), pp. 534-540.



25) Une dizaine de canons parlent explicitement des diacres permanents : can. 236 ; 276, § 2,3o ; 281, § 3 ; 288 ; 1031, §§ 2-3 ; 1032, § 3 ; 1035, § 1 ; 1037 ; 1042, 1o ; 1050, 3o.






Précédent - Suivant

Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText

Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC
IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2007. Content in this page is licensed under a Creative Commons License