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Quintus Septimius Florens Tertullianus
De la pudicité

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XX-- LETTRE AUX HÉBREUX -- PRESCRIPTIONS DU LÉVITIQUE

[1] Donc la discipline des apôtres établit en termes non équivoques la doctrine de toute sainteté à l'égard du temple de Dieu et en fixe les limites essentielles. Elle extirpe de l'Eglise tout ce qui viole la chasteté, sans mention aucune de réconciliation. Je veux cependant produire encore par surcroît le témoignage d'un des compagnons des apôtres, qui est de nature à confirmer par une sentence tout à fait analogue la discipline des maîtres.

[2] Il y a, adressée aux Hébreux, une œuvre de Barnabe, cet homme assez recommandé par Dieu pour que Paul l'ait placé à côté de lui quand il rappelle qu'il a fidèlement observé la tempérance : « Ou suis-je le seul avec Barnabe qui n'ait pas la permission de faire cela? » En tous cas, l'épître de Barnabe est plus favorablement accueillie par les Églises que ce Pasteur apocryphe des adultères. [3] Invitant donc les disciples à ne pas s'attarder aux pratiques de début, à tendre davantage vers la perfection et à ne pas donner occasion à une nouvelle pénitence par des œuvres de mort : « Il est impossible, dit-il, que ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté au don céleste, qui ont participé à l'Esprit-Saint, qui se sont nourris de la douce Parole de Dieu, soient admis une seconde fois à la pénitence quand ils tombent, au moment où le monde est sur sa fin, crucifiant de nouveau en eux-mêmes le fils de Dieu et le couvrant d'opprobres. [4] Car la terre qui boit souvent l'eau qui vient la baigner, et qui produit l'herbe nécessaire à ceux pour qui elle est cultivée, obtient la bénédiction de Dieu ; mais si elle ne produit que des épines, c'est qu'elle est mauvaise, toute proche de la malédiction, et l'on finit par la brûler. »

[5] Un homme qui apprit des apôtres et enseigna avec eux une telle doctrine n'avait jamais ouï dire que les apôtres eussent promis à l'adultère et au fornicateur une seconde pénitence ; car il interprétait parfaitement la loi et en conservait les figures dans leur vérité même.

[6] Cet aspect de la discipline nous est encore garanti par ce que nous lisons du lépreux : « Si la bigarrure de la maladie affleure à la peau et recouvre entièrement des pieds à la tête tout ce qui se voit, le prêtre, à ce spectacle, purifiera le malade, parce que, devenu tout blanc, il est pur. Mais le jour où la couleur de la chair vive aura apparu en lui, il est souillé ! »

[7] Voici ce que l'auteur sacré a voulu faire entendre. L'homme qui a passé de son ancien état charnel à la blancheur de la foi (que le monde regarde comme vice et souillure), et qui est entièrement renouvelé, est pur, puisqu'il n'a aucune bigarrure, et qu'il n'est pas mêlé de vieil homme et d'homme nouveau. Mais, si une fois l'impureté abolie, quelque chose du vieil homme reparaît qui, dans sa chair, était considéré comme tué par le péché, il est jugé de nouveau impur et ne peut plus être purifié par le prêtre. Ainsi l'adultère, qui renaît de l'ancien fond et qui altère l'unité de la couleur nouvelle d'où sa trace avait disparu, est un vice qui n'admet pas de purification.

[8] Il en est de même d'une maison : « Lorsqu'on aura averti le prêtre qu'il existe sur les murs des taches et des fissures, avant d'y entrer pour l'examiner, il ordonnera de tout enlever de cette maison, afin que ce qui y appartient ne soit pas souillé. [9] Puis, si une fois entré, le prêtre trouve des cavités verdâtres ou rougeâtres s'offrant à la vue plus bas que le mur, il se dirigera vers la porte et en interdira l'accès pendant sept jours. Revenu au septième jour, s'il remarque les mêmes vestiges répandus sur les murs, il commandera d'arracher les pierres atteintes par la lèpre et de les jeter hors de la ville dans un lieu immonde. Il fera prendre d'autres pierres polies et solides pour les substituer aux premières, et enduire la maison avec un autre mortier. »

[10] Il faut en effet, lorsque nous approchons de Jésus-Christ, grand-prêtre du Père, que dans l'espace d'une semaine tout ce qui gêne soit préalablement ôté de la maison du vieil homme, afin qu'elle soit pure, cette maison de chair et d'âme ; et dès que le Verbe de Dieu y pénétre et y trouve des taches de rougeur ou d'infection, il faut enlever aussitôt et jeter dehors les passions pernicieuses et sanglantes (notons que l'Apocalypse représente la mort sur un cheval vert et l'ange exterminateur sur un cheval rougeâtre), et à la place il faut substituer des pierres appropriées et solides, telles qu'elles doivent être pour se changer en fils d'Abraham, afin que l'homme soit apte à recevoir Dieu. [11] Que si, après la réparation et la mise en état, le prêtre remarque encore dans la même maison quelque chose des cavités et des taches antérieures, il la déclare impure, il ordonne qu'on en retire la charpente, les pierres, toute l'armature, et qu'on les jette dans un lieu immonde.

[12] Voilà bien l'homme, à la fois chair et âme. Si, régénéré après le baptême, c'est-à-dire après l'entrée des prêtres, il reprend encore les aspérités et les souillures de la chair, il est jeté hors de la cité dans un lieu immonde, ce qui signifie qu'il est abandonné à Satan pour la perdition de sa chair, et après sa ruine il n'est plus désormais rétabli dans l'Eglise.

[13] Même symbole dans cette esclave qui, promise à un homme, a dormi avec un autre, n'étant encore ni rachetée ni affranchie : « On la surveillera, est-il écrit à son sujet, et elle ne mourra point, parce que celui à qui elle est réservée ne l'a pas encore affranchie. » De même, la chair que le Christ n'a point encore affranchie se souille impunément ; mais, une fois affranchie, plus de pardon pour elle.




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