L'amour conjugal et le
respect de la vie humaine
51. 1. Le
Concile ne l'ignore pas, les époux qui veulent conduire harmonieusement leur
vie conjugale se heurtent souvent de nos jours à certaines conditions de vie et
peuvent se trouver dans une situation où il ne leur est pas possible, au moins
pour un temps, d'accroître le nombre de leurs enfants; ce n'est point alors
sans difficulté que sont maintenues la pratique d'un amour fidèle et la pleine
communauté de vie. Là où l'intimité conjugale est interrompue, la fidélité peut
courir des risques et le bien des enfants être compromis: car en ce cas sont
mis en péril et l'éducation des enfants et le courage nécessaire pour en
accepter d'autres ultérieurement.
2. Il en est qui osent apporter
des solutions malhonnêtes à ces problèmes et même qui ne reculent pas devant le
meurtre. Mais l'Eglise rappelle qu'il ne peut y avoir de véritable
contradiction entre les lois divines qui régissent la transmission de la vie et
celles qui favorisent l'amour conjugal authentique.
3. En effet, Dieu, maître de la
vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l'homme doit s'en
acquitter d'une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec un
soin extrême dès la conception: l'avortement et l'infanticide sont des crimes
abominables. La sexualité propre à l'homme, comme le pouvoir humain
d'engendrer, l'emportent merveilleusement sur ce qui existe aux degrés
inférieurs de la vie; il s'ensuit que les actes spécifiques de la vie
conjugale, accomplis selon l'authentique dignité humaine, doivent être
eux-mêmes entourés d'un grand respect. Lorsqu'il s'agit de mettre en accord
l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du
comportement ne dépend donc pas de la seule sincérité de l'intention et de la
seule appréciation des motifs; mais elle doit être déterminée selon des
critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes,
critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable, la signification
totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la mesure de l'homme;
chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n'est pas pratiquée d'un
coeur loyal. En ce qui concerne la régulation des naissances, il n'est pas permis
aux enfants de l'Eglise, fidèles à ces principes, d'emprunter des voies que le
Magistère, dans l'explicitation de la loi divine, désapprouve14.
4. Par ailleurs, que tous sachent
bien que la vie humaine et la charge de la transmettre ne se limitent pas aux
horizons de ce monde et n'y trouvent ni leur pleine dimension, ni leur plein
sens, mais qu'elles sont toujours à mettre en référence avec la destinée
éternelle des hommes.
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