Contrôle de l'homme sur le
développement économique
65. 1. Le
développement doit demeurer sous le contrôle de l'homme. Il ne doit pas être
abandonné à la discrétion d'un petit nombre d'hommes ou de groupes jouissant
d'une trop grande puissance économique, ni à celle de la communauté politique
ou à celle de quelques nations plus puissantes. Il convient au contraire
que le plus grand nombre d'hommes, à tous les niveaux, et au plan international
l'ensemble des nations, puissent prendre une part active à son orientation. Il
faut de même que les initiatives spontanées des individus et de leurs libres
associations soient coordonnées avec l'action des pouvoirs publics, et qu'elles
soient ajustées et harmonisées entre elles.
2. Le développement ne peut être
laissé ni au seul jeu quasi automatique de l'activité économique des individus
ni à la seule puissance publique. Il faut donc dénoncer les erreurs aussi bien
des doctrines qui s'opposent aux réformes indispensables au nom d'une fausse
conception de la liberté, que des doctrines qui sacrifient les droits
fondamentaux des personnes et des groupes à l'organisation collective de la
production4.
3. Par ailleurs, les citoyens
doivent se rappeler que c'est leur droit et leur devoir (et le pouvoir civil
doit lui aussi le reconnaître) de contribuer selon leurs moyens au progrès
véritable de la communauté à laquelle ils appartiennent. Dans les pays en voie
de développement surtout, où l'emploi de toutes les disponibilités s'impose
avec un caractère d'urgence, ceux qui gardent leurs ressources inemployées
mettent gravement en péril le bien commun; il en va de même de ceux qui privent
leur communauté des moyens matériels et spirituels dont elle a besoin, le droit
personnel de migration étant sauf.
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