La course aux armements
81. 1. Les armes scientifiques, il est vrai, n'ont pas été
accumulées dans la seule intention d'être employées en temps de guerre. En
effet, comme on estime que la puissance défensive de chaque camp dépend de la
capacité foudroyante d'exercer des représailles, cette accumulation d'armes,
qui s'aggrave d'année en année, sert d'une manière paradoxale à détourner des
adversaires éventuels. Beaucoup pensent que c'est là le plus efficace des
moyens susceptibles d'assurer aujourd'hui une certaine paix entre les nations.
2. Quoi qu'il en soit de ce procédé de dissuasion, on doit néanmoins se
convaincre que la course aux armements, à laquelle d'assez nombreuses nations
s'en remettent, ne constitue pas une voie sûre pour le ferme maintien de la
paix et que le soi-disant équilibre qui en résulte n'est ni une paix stable, ni
une paix véritable. Bien loin d'éliminer ainsi les causes de guerre, on risque
au contraire de les aggraver peu à peu. Tandis qu'on dépense des richesses
fabuleuses dans la préparation d'armes toujours nouvelles, il devient
impossible de porter suffisamment remède à tant de misères présentes de
l'univers. Au lieu d'apaiser véritablement et radicalement les conflits entre
nations, on en répand plutôt la contagion à d'autres parties du monde. Il faudra choisir des voies nouvelles en
partant de la réforme des esprits pour en finir avec ce scandale et pour
pouvoir ainsi libérer le monde de l'anxiété qui !'opprime et lui rendre une
paix véritable.
3. C'est pourquoi, il faut
derechef déclarer: la course aux armements est une plaie extrêmement grave de
l'humanité et lèse les pauvres d'une manière intolérable. Et il est bien à
craindre que, si elle persiste, elle n'enfante un jour les désastres mortels
dont elle prépare déjà les moyens.
4. Avertis des catastrophes que le genre humain a rendues possibles, mettons
à profit le délai dont nous jouissons et qui nous est concédé d'en haut pour
que, plus conscients de nos responsabilités personnelles, nous trouvions les
méthodes qui nous permettront de régler nos différends d'une manière plus digue
de l'homme. La Providence divine requiert instamment de nous que nous nous
libérions de l'antique servitude de la guerre. Où nous conduit la voie funeste
sur laquelle nous nous sommes engagés si nous nous refusons à faire cet effort.
nous l'ignorons
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