Constitution de l'homme.
14 § 1. Corps
et âme, mais vraiment un, l'homme est, dans sa condition corporelle même, un
résumé de l'univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et
peuvent librement louer leur Créateur 5. Il est donc interdit à l'homme
de dédaigner la vie corporelle. Mais, au contraire, il doit estimer et
respecter son corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier
jour. Toutefois, blessé par le péché, il ressent en lui les révoltes du corps.
C'est donc la dignité même de l'homme qui exige de lui qu'il glorifie Dieu dans
son corps 6, sans le laisser asservir aux, mauvais penchants de son
coeur.
§ 2. En vérité, l'homme
ne se trompe pas, lorsqu'il se reconnaît supérieur aux éléments matériels et
qu'il se considère comme irréductible, soit à une simple parcelle de la nature,
soit à un élément anonyme de la cité humaine. Par son intériorité, il dépasse
en effet l'univers des choses : c'est à ces profondeurs qu'il revient lorsqu'il
fait retour en lui-même où l'attend ce Dieu qui scrute les coeurs 7 et
où il décide personnellement de son propre sort sous le regard de Dieu. Ainsi,
lorsqu'il reconnaît en lui une âme spirituelle et immortelle, il n'est pas le
jouet d'une création imaginaire qui s'expliquerait seulement par les conditions
physiques et sociales, mais, bien au contraire, il atteint le tréfonds même de
la réalité.
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