Le mystère de la mort.
18 § 1. C'est
en face de la mort que l'énigme de la condition humaine atteint son sommet. L'homme
n'est pas seulement tourmenté par la souffrance et la déchéance progressive de
son corps mais, plus encore, par la peur d'une destruction définitive. Et c'est
par une inspiration juste de son coeur qu'il rejette et refuse cette ruine
totale et ce défitif échec de sa personne. Le germe d'éternité qu'il porte en
lui, irréductible à la seule matière, s'insurge contre la mort. Toutes les
tentatives de la technique, si utiles qu'elles soient, sont impuissantes à
calmer son anxiété: car le prolongement de la vie que la biologie procure ne
peut satisfaire ce désir d'une vie ultérieure, invinciblement ancré dans son
coeur.
§ 2. Mais si toute imagination
ici défaille, l'Eglise, instruite par la Révélation divine, affirme que Dieu a
créé l'homme en vue d'une fin bienheureuse, au-delà des misères du temps
présent. De plus, la foi chrétienne enseigne que cette mort corporelle, à
laquelle l'homme aurait été soustrait s'il n'avait pas péché 14, sera
un jour vaincue, lorsque le salut, perdu par la faute de l'homme, lui sera
rendu par son tout-puissant et miséricordieux Sauveur.
Car Dieu a appelé et appelle
l'homme à adhérer à Lui de tout son être, dans la communion éternelle d'une vie
divine inaltérable. Cette victoire, le Christ l'a acquise en ressuscitant 15,
libérant l'homme de la mort par sa propre mort. A partir des titres sérieux
quelle offre à l'examen de tout homme, la foi est ainsi en mesure de répondre à
son interrogation angoissée sur son propre avenir. Elle nous offre en même
temps la possibilité d'une communion dans le Christ avec nos frères bien-aimés
qui sont déjà morts, en nous donnant l'espérance qu'ils ont trouvé près de Dieu
la véritable vie.
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